« Tout est relatif, voilà le seul absolu. » Cette vérité d'A. Comte s'applique dans le cas présent.
En effet, je m'inscris résolument en faux contre les thuriféraires du dernier roman de
Laurent Mauvignier,
Histoires de la nuit. Tout en reconnaissant l'effort pour parvenir à un style particulier qui reste au plus proche de ses personnages, ce long et lent roman (trop long et trop lent) se révèle indigeste à la lecture. Une fois de plus, le mieux est l'ennemi du bien. Une avalanche de mots, de propositions, de phrases entrecoupées d'incises où foisonnent les ruptures stylistiques, les juxtapositions de niveaux de langue, autant d'aspects malvenus qui en font un livre baroque sans aucune réussite.
On exonérera Mauvignier de semblables tares en citant
Proust et ses phrases longues, Céline et son vocabulaire familier voire vulgaire,
Truman Capote et le compte rendu au plus près des personnages. Soit. Mais c'est oublier que n'est pas
Proust qui veut, ni Céline ni Capote le premier venu qui affiche de l'ambition, surtout quand on veut écrire un polar qui sorte de l'ordinaire. Mais qu'on n'y parvient pas.
Arrêtons là ce réquisitoire lui-même déjà trop long pour ce qui n'est qu'une
oeuvre surfaite. Qui n'a d'ailleurs eu aucun des prix littéraires que des critiques aveugles lui promettaient.
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