Elle n’est pas là pour contrôler et sanctionner, mais pour observer et comprendre. Quelques jeux et beaucoup de conciliabules ponctués de rires, exutoire des adolescentes en mal-être. Elle y perçoit les climats, les non-dits, les secrets, les conflits éventuels. Elle en est émue, réjouie, choquée parfois.
Cette Juliette a de la valeur, ses résultats le prouvent. Nous lui apporterons beaucoup plus que l’école primaire supérieure. Elle est gracile, avec un joli minois grave. Quelle est son histoire ? Qu’importe, au fond. Elle part dans la vie avec quelques atouts en main. Bon, mais si la greffe de cette sauvageonne ne prenait pas ? Elle prendra ! Une élève atypique est toujours intéressante.
Les riches sont comme ça. Les filles, là, à côté, elles appartiennent à ce monde-là. Elles ont tout. Tout leur est permis. Tout leur est dû. Elles n’imaginent même pas une vie différente. Se sont-elles jamais mises dans la peau de leurs bonnes, ne serait-ce qu’un instant ?
Quelle naïveté, que d’émoi pour une caresse furtive ! Des oies blanches…
La guerre ? Elle est là comme une sale bête assoupie dont on ne parle pas, sauf quand elle donne un coup de griffe et tue un père comme celui de cette fille.