Son corps quasiment nu près du mien me rend nerveuse. J’aimerais pouvoir dire que je ne suis pas le genre de fille à flancher devant des tablettes de chocolat, mais ce serait mentir. Il est très bien bâti et ça réveille plus que jamais ma curiosité mal placée. Nos épaules se frôlent lorsqu’il avance le bras pour éteindre la plaque de cuisson. Ma peau s’électrise soudainement. Merde, je dois être en manque ! Pourtant mon dernier rapport date d’il y a trois semaines à peine, je m’en souviens, c’était avec Ethan – le coloc d’une amie – enfin, si mes souvenirs sont bons.
Herrera est le genre de gars qui s’est fait tout seul, un self-made-man, inutile de préciser pourquoi il a du mal à me tolérer, moi, la fille à papa à l’ego surdimensionné. Je réprime un rire sans humour en y repensant. Si je suis dans ce jet privé c’est parce que je suis la fille de Paul Clark Walton mais si Carter, lui, est dans ce jet, c’est parce qu’il le doit à son intelligence et sa soif de réussite. Et cette distinction semble vraiment lui tenir à cœur.
Inutile de vous faire un dessin, vous l’aurez compris, Carter Herrera n’est pas moche du tout, c’est même tout l’inverse et c’est ce qui rend la chose encore plus irritante. Comment peut-on à ce point frôler la perfection ? C’est comme la paire de Christian Louboutin 120 mm que je viens de retirer à l’instant : elle est belle, gracieuse, sexy mais impossible à porter. Eh bien c’est plus ou moins pareil pour Carter : il est physiquement baisable mais mentalement assassinable.
Bon j’avoue, je mens, sa voix grave n’est pas insupportable du tout, elle est même plutôt sexy, mais ça ne change rien au fait que l’on ne s’apprécie pas, lui et moi.
répond aux imbéciles par le silence puis je suis sûre qu’il a dit ça exprès pour me faire réagir.