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Critique de Takalirsa


Attention ce livre n'est pas un roman policier comme les autres ! Certes l'héroïne, Iris, est photographe de scènes de crime, mais c'est par erreur qu'elle est appelée cette fois-là. Pas d'enquête à proprement parler donc dans ce roman.

Par contre, la vue du corps, celui d'un enfant, retrouvé sur les lieux de son enfance, ravive chez Iris la perte de son fils de six ans quelques années auparavant. Retournant dans sa ville natale, où elle est dévisagée comme une paria, séjournant quelques jours dans la maison (abandonnée, délabrée) de son enfance, renouant avec sa folle de mère qui est internée, Iris replonge dans cette douleur empreinte de désespoir qui ne l'a jamais quittée.

Le récit suinte la souffrance (la plupart des chapitres commencent par :"Je n'aime pas..."), les humiliations subies par la mère, le manque du père (mort d'un cancer quand elle était plus jeune) avec qui elle était si complice et dont la perte l'a rendue bègue, et celui de l'enfant bien sûr, enlevé dans le jardin et dont on a retrouvé le corps aux lambeaux de chair arrachés. Et cette culpabilité de ne pas avoir su prendre soin de lui - comme le lui a si souvent reproché sa mère ! Cette mère horrible qui n'a jamais eu un geste, une parole douce et n'a jamais rien su faire d'autre que l'accabler de reproches... Y compris (surtout !) lorsque Iris a cherché le réconfort dans les bras d'un forain de passage... le père de son fils.

Parallèlement, une autre intrigue, qui nous fait remonter en 1919 auprès de la pauvre Julie engrossée elle aussi à seize ans mais par des soldats qui l'ont violée. C'est toute la saga de sa lignée que l'on suit, intrigué, à travers ces courts chapitres imprégnés de "silence" intercalés dans l'intrigue principale qui est elle accompagnée d'une playlist riche et variée : 58 titres allant de David Lynch à Radiohead, de Patti Smith à REM, en passant par Johnny Cash, Nina Simone, Nirvana ou encore Marilyn Manson.

Un huis-clos plein de tension, accablant comme la chaleur qui s'abat sur la ville, une héroïne à vif étouffée par des sentiments qu'elle n'arrive à extérioriser ni par les cris ni par les larmes... Une mère odieuse, des personnages tous malmenés par la vie... le récit est oppressant, et pourtant addictif ! D'autant plus que le dernier tiers, qui voit converger les deux intrigues, enchaîne les révélations ! Un roman qui surprend, qui bouleverse, une lecture qui marque l'esprit... et comprime le coeur.
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