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Critiques filtrées sur 5 étoiles  

Je lis beaucoup de romans ou récits sur la Seconde Guerre Mondiale mais ce n'est que la seconde fois que je lis un roman sur l'Allemagne d'après guerre et la première fois traitant de la chute du mur. le trentième anniversaire de cet évènement m'avait remémoré mes souvenirs scolaires mais ce livre m'a permis de me plonger dans ce moment et dans la vie à Berlin en RDA. Nous avons tous vu les images de l'annonce de l'ouverture des frontières en novembre dernier mais ce roman nous fait découvrir l'envers du décor. L'annonce est faite par Günter Schabowski, secrétaire du Comité central chargé des médias en RDA, membre du bureau politique du parti socialiste unifié d'Allemagne ,le SED, lors d' une allocution retransmise en direct par la télévision du centre de presse de Berlin-Est, à une heure de grande écoute. Vers la fin de la conférence, il lit de manière plutôt détachée une décision du conseil des ministres sur une nouvelle réglementation des voyages qui n'aurait pas dû être lue à ce moment là, pas de délai précisé. Les journalistes vont donc le harceler pour savoir quand cette réglementation entre en rigueur, il répondra "dès maintenant". Sur ce malentendu, il va ouvrir les portes du mur mais surtout de la réunification.
Ce grand moment historique nous le vivons avec Anna et Micka deux jeunes au destin si différents car ils ne sont pas nés au même endroit mais en ce jour du 9 novembre, Günter Schabowskile va par son discours remettre les pendules à l'heure. Ils se sont rencontrés, il y a plusieurs années par hasard et ce même hasard va les faire se retrouver lors de ces trois jours si importants dans leur vie.
À travers un roman chorale nous découvrons les aspirations de membres du régime mais surtout les répressions effectuées auprès des opposants. Des flashbacks pour comprendre ce qui se joue. Cette alternance entre les protagonistes et ces bonds dans le temps peuvent nous perdre mais j'ai trouvé que c'était la richesse de ce roman qui nous apporte tellement, en peu de pages. Christine de Mazières nous retranscrit avec justesse l'ambiance de la RDA avec une tension intense lors de l'ouverture du mur.
La fin est aussi une bouffée d'espoir et même si j'aurai aimé en savoir un peu plus et que le livre continue, ce n'est pas cette histoire que l'autrice racontait mais bien celle de ces trois jours!
Coup de coeur pour moi avec ce roman qui m'a fait voyagé dans le temps et redécouvrir cette partie de l'histoire mondiale pas si lointaine que cela! J'ai beaucoup aimé la plume de l'autrice juste et sans fioritures.
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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"Trois jours à Berlin" de Christine de Mazières
Éditions Sabine Wespieser
Parution le 07/03/2019

Je me souviens très précisément de ce soir, historique, dont ma jeunesse ne me permettait pas de me rendre compte de l'ampleur de ce qui se passait sous nos yeux. En direct. le jour de la chute du mur de Berlin. Nous étions en famille, agglutinés tous les quatre sur notre canapé, à des kilomètres de ce lieu où se jouait, là, le chamboulement de ces nombreuses vies.
"D'habitude, j'évite les abords du mur et de tout ce qui rappelle que je ne pourrai jamais y aller, de l'autre côté. Pourtant, j'avais cru y arriver, une autre nuit."

Un peuple en mouvement, secouant et brisant les chaînes qui les ont trop longtemps divisés.
"Miradors, barbelés, le mur les toise. le mur est une scie qui déchire la chair."

"Ici, à la frontière, à la place du Peuple résigné et soumis de la RDA, se tiennent des personnes qui clament leur désir de liberté. Ils sont venus fuir un pays muselé et ils rencontrent un peuple en train de secouer ses chaînes. Une onde de joie illumine les visages et allume de minuscules étincelles dans les regards."
Ce court roman retrace les trois jours passés à Berlin, par plusieurs personnages donnant ainsi l'angle de vue de chacun d'eux. Et Anna en est le centre. La pièce commune à tous.
On vit cet événement, on y est, dans la foule qui se masse devant ce mur, d'abord dans le calme, pacifique. Parce qu'on leur a promis l'ouverture. La libération. L'unification. Une promesse qu'ils attendent d'être tenue. Depuis si longtemps.
"Ils ont annoncé qu'ils vont ouvrir le mur, comme ça, tout à coup, c'est incroyable, quel espoir ! Allez-y donc, Fraulein, et revenez nous raconter."

A travers ces pages, on assiste à leur stupéfaction, ils sont comme subjugués par ce qui est en train de se produire.
"La RDA leur promettait l'Égalité, ils voulaient la Liberté, ils trouvent la fraternité."

Et leur sidération devient la nôtre, nous lecteurs, en plein coeur de ce roman bref et puissant, tranchant et bouleversant. On se sent faible devant une telle force, ce cri d'un peuple, son espoir. Un très grand coup de coeur !

"Quand la vie tourne au ralenti comme dans une salle d'attente, quand les hommes finissent par se taire par dégoût du mensonge, lire est un refuge."

"Toutes ces heures passées à oublier l'Etat des ouvriers et des paysans en lisant, toutes ces heures à s'évader par l'imagination. Dans nul autre pays au monde, on ne lit autant. La République démocratique allemande a mérité le surnom de LeseLand, pays de lecteurs."

https://littelecture.wordpress.com/2019/04/29/trois-jours-a-berlin-de-christine-de-mazieres/
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Comme souvent chez Wespieser, un roman de qualité, très bien écrit dont l'histoire nous remémore l'automne 89 où la foule Berlinoise pacifiste est prête et déterminée pour les retrouvailles.
Le roman se déroule les trois derniers jours précédents la chute du mur, les quelques personnages principaux (Micha, Anna et un hôte allemand) démêlent des noeuds importants de leur existence et entrent dans L Histoire. Ce roman est aussi un hommage au film Les Ailes du désir de Winders, dont les acteurs Ganz et Dommartin et Falk ont disparu.
Un roman haletant, poignant, on le croirait écrit au milieu de ces personnes qui émergent de toutes les rues, passerelles et avenues pour s'unir. Un livre que je relirai avec énormément de plaisir.
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Un très beau livre, plein d'énergie et d'émotion qui nous permet de vivre aux côtés de personnages, connus (y compris un ange!) ou anonymes les jours de la chute du Mur de Berlin. Comment les petites histoires se mêlent à la Grande.
On perçoit la difficile vie à l'Est, les vies brisées, l'incrédulité, l'espoir et la joie, par les mots simples et émouvants de l'auteur.
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Dans "Trois jours à Berlin", nous entrons dans l'intimité d'Allemands de l'Est comme d'Allemands de l'Ouest, pendant la période d'Occupation, puis le soir du 9 novembre 1989 lorsqu'une foule silencieuse d'abord, incrédule, puis en liesse se presse de chaque côté du mur, franchit le portail, visite l'autre côté de la ville, et laisse des souvenirs d'une fraternité incroyable pour la postérité.

Ce petit roman est l'équivalent de la haute joaillerie. Un style d'une délicate finesse, une originalité percutante, des sentiments dépeints avec sensibilité et poésie, une farandole de personnages qui s'assemblent joliment. Je lis rarement deux fois le même livre, mais je garde très précieusement celui-ci, que je relirai sans aucun doute. J'ai repensé à l'une de mes professeures d'allemand qui nous racontait la Chute du Mur de Berlin avec un sourire qui ne ressemblait à aucun autre, des étoiles dans les yeux et de l'excitation dans la voix. Je crois qu'après cette lecture, je comprends enfin la joie qu'elle voulait nous communiquer.

Un immense coup de coeur !
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3 jours dans la vie des protagonistes de ce court récit, 3 jours qu'ils ne risquent pas d'oublier tant ils ont marqué leur vie et celle du monde entier puisque c'est de la chute du mur de Berlin qu'il s'agit. On suit une française Anna, un allemand de l'Est Micha, le porte parole du gouvernement de la RDA qui annonça la liberté de circulation "dès maintenant" le 9 novembre 1989 à la grande surprise de tous. A travers eux et plusieurs autres personnages, Christine de Mazières décrit l'incrédulité puis l'émotion intense, le sentiment immense de liberté de certains, l'inquiétude et le désarroi des hiérarques du parti communiste et des simples soldats chargés de surveiller le mur à l'Est.
D'une plume sensible et simple, elle restitue l'ambiance de ces 3 jours si particuliers en invoquant les points de vue symétriques d'anonymes plongés dans la grande histoire.
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Un ange fut témoin de la Chute du mur , Cassiel , l'ange des « Ailes du désir » . C'est pratique , un ange , pour les vues aériennes ou pour sonder les coeurs. C'est l'un des vecteurs qu'a choisi Christine de Mazières pour nous faire vivre ce moment incroyable où l'Histoire fait irruption dans le quotidien des femmes et des hommes . Car il n'y a pas que l'ange , il y a ceux qui croyaient en à l'Allemagne socialiste et ceux qui n'y croyaient plus , et ceux qui n'y croyaient pas , les destins englués dans la morosité et le désespoir , les familles fracturées , les coeurs souffrants . La romancière les convoque pour nous permettre de vivre un séisme géopolitique au ras de l'humain. A sa parfaite connaissance de l'Allemagne et de cette période , elle adjoint la sensibilité , la poésie et une écriture raffinée qui donne envie de découvrir ce qui suivra un si beau premier roman .
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Roman bref autour d'un colossal acte manqué : l'annonce improvisée de l'ouverture du mur à Berlin Est !
J'ai suivi avec bonheur la narration à plusieurs voix des 8, 9 et 10 novembre 1989. Une réussite.
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Anna est française et aime l'Allemagne. Elle arrive pour trois jours à Berlin-Ouest le 9 novembre 1989 et passe la journée à l'Est. Ce soir-là, après le remplacement d'Erich Honecker à la tête de la RDA sous la pression combinée de l'opinion des Allemands de l'Est et de Gorbatchev, le porte-parole du gouvernement annonce en direct à ses concitoyens incrédules la liberté de circuler hors de leur pays. Un journaliste lui pose alors la question : "Quand ?". L'interviewé, qui n'a pas d'autre précision sur le papier qu'il vient de lire, répond après avoir hésité : "À partir de maintenant".

Il fait nuit. Il fait froid. Pourtant, dans les minutes qui suivent l'annonce, la ville frémit et se réveille d'une très longue léthargie. Progressivement, les gens descendent de leurs immeubles et convergent vers les postes-frontières insérés dans le mur. Les soldats, sans consigne, ne savent que faire. Sous la pression grandissante, ils laissent passer au compte-gouttes les plus vindicatifs de leurs compatriotes, puis, la poussée de la foule aidant, ouvrent complètement les grilles et regardent courir vers l'Ouest le flot innombrable de ceux qui se jettent dans les bras de leurs "cousins de l'Ouest" dont ils ont été séparés pendant 28 ans. On chante, on boit, on danse, on pleure, on rit, on s'embrasse ; une joie palpable traverse et électrise tout un peuple.

Ce récit attachant nous offre tour à tour les impressions et sentiments de divers personnages confrontés à cette situation exceptionnelle. Chacun d'eux vit un moment historique et le sait. Pour les uns, c'est la réalisation d'un rêve ; pour d'autres la fin d'un engagement. Cela commence par de l'incrédulité devant la nouvelle, puis la descente dans la rue pour vérification de ce qui a été entendu à la télévision, la prudente approche du mur, le dialogue avec les soldats et l'hésitation de ces derniers devant l'imprévu, la boisson partagée, le silence de tout l'appareil étatique tétanisé dans l'indécision, silence bientôt dépassé par les chants et les cris qui saluent sur le mur un destin commun retrouvé.

Preuve est faite qu'un mur peut tomber. Sans un coup de feu.

Ce court reportage romancé tire sa force d'attraction d'une sensibilité contenue, mais suffisamment perceptible pour être communicative.
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Quelle bonne idée de nous faire revivre cette date historique à travers le regard de plusieurs personnages historiques ou imaginaires. Je me souviens bien de ce moment, de mon cours d'allemand du 10 novembre avec ma prof d'histoire allemande originaire de Berlin, des images à la télévision, du morceau du mur qu'une amie m'a ramené la semaine suivante. Ce livre m'a ému comme tous les reportages et livres sur le mur de Berlin, sur la séparation des deux Allemagnes.
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