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Beyrouth, 6 juin 1967. Georgina, à peine 14 ans, court les castings de spots publicitaires. Paraître et être admirée sont les seules choses qui comptent pour cette belle adolescente issue d'une famille chrétienne aisée. Georgina et sa bande d'amis promènent leur temps libre des bords de piscines de clubs privés aux restaurants les plus sélects, des cabanons de plage aux bars d'hôtels pour privilégiés. Sous le regard accommodant des parents, cette jeunesse dorée nage dans le bling-bling et les vanités, et s'essaie aux flirts et aux premières amours. Pour Georgina, il s'appelle Roland. L'insouciance est de mise et on n'imagine pas pourquoi il pourrait en être autrement : "Les Libanais en ce temps-là étaient fiers de leur pays. Ils en parlaient comme de la Suisse du Moyen-Orient, comme du coffre-fort du Levant, comme du Paris de l'Orient".
Mais "leurs voisins le leur ont fait payer cher". Parce que le 6 juin 1967, c'est le deuxième jour de la Guerre des Six Jours, lancée par Israël contre ses voisins arabes. Le Liban refuse de s'en mêler, mais cette position est difficile à tenir. Depuis la création de l'Etat hébreu en 1948, des dizaines de milliers de Palestiniens se sont exilés, et c'est dans les camps libanais de réfugiés que s'organise peu à peu la résistance palestinienne à Israël. Au grand dam du Liban, qui n'a pas les moyens militaires de contrôler les fedayin qui fomentent opérations commandos et attentats terroristes : "le Liban s'est retrouvé entraîné dans un cercle vicieux : plus Israël se venge sur le Liban, plus les tensions entre Libanais augmentent. D'un côté, les musulmans, se sentant proches des Palestiniens, soutiennent avec de plus en plus de ferveur la cause et les forces révolutionnaires et progressistes. De l'autre, les chrétiens, inquiets de perdre le contrôle de la situation, condamnent avec violence cette intrusion sur leur sol. Au milieu, les Palestiniens sont pris dans un étau : s'ils arrêtent de se battre contre les Israéliens, ils manquent à leur cause, s'ils continuent, ils contribuent à la destruction indirecte du Liban".
Pendant que Georgina devient Miss Univers en 1971 et une starlette adulée dans son pays, Ali Hassan Salameh, fils d'un résistant palestinien de la première heure, est prêt à prendre la relève. Bientôt leader de l'organisation Septembre Noir (funestement célèbre pour la prise d'otages d'athlètes israéliens aux JO de Munich), il est pourchassé par le Mossad. Aussi improbable que cela paraisse, la belle chrétienne ultra-médiatisée, glamour et futile, et le rebelle musulman hyper-traqué, chef de guerre ténébreux et séduisant, se rencontrent et se marient, alors que le Liban s'enfonce dans un chaos "d'autant plus spectaculaire que nul ne peut vraiment dire qui se bat contre qui ni pourquoi. Chrétiens contre musulmans, droite contre gauche, Palestiniens contre Libanais, Libanais entre eux, Palestiniens entre eux : la mêlée est effroyable, et cette guerre paraît d'autant plus absurde que tous les partis concernés proclament avec une absolue sincérité qu'ils ne la souhaitent pas". Et pourtant cette histoire est réelle, même si j'ignore jusqu'à quel point le récit est romancé.

Je dois avouer que les amours de Georgina avec Roland et Ali ne m'ont guère passionnée. De manière générale, j'ai trouvé les personnages peu attachants. Ils apparaissent superficiels et, à l'exception d'Ali, isolés dans leur bulle de richesse, sans (vouloir) voir la détresse bien réelle des camps palestiniens et sans comprendre que l'avenir de leur cher pays est sur le point de se fracasser sur cet écueil. Le traumatisme sera proportionnel à leur oisiveté.
Deux "célébrités" que tout oppose s'unissent dans une ville qui se fracture entre Est et Ouest, dans un pays qui se déchire tragiquement, et pour longtemps, voilà la trame de "L'âge d'or". Pour moi, ce roman à l'écriture banale s'est révélé plus intéressant pour son décodage historique et politique du Liban (que je connais mal), que pour le reste. Mais c'est déjà ça.

En partenariat avec les éditions JC Lattès via Netgalley.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Georgina n'a qu'une idée : devenir une reine de beauté et le conflit qui s'amorce au Liban ne doit pas entamer ses projets.
Et ce sera bien puisqu'elle deviendra miss Univers. Sa rencontre avec Ali Hassan lui fera connaître le véritable amour. Ali est marié et de plus est un espion.
Tandis que le conflit s'envenime, Georgina brille de mille feux.
C'est à la fois un roman et un récit sur deux personnages qui ont existé et c'est aussi une approche dans ce changement dans le monde oriental.
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J'ai eu la chance de lire en avant première L'âge d'or de Diane Mazloum grâce à net galley et les éditions J.C.Lattès, que je remercie.
Nous sommes à la fin des années 1960. Rock et pattes d'éph, insouciance et soleil sur la peau satinée des femmes... Ce sont les derniers jours de l'âge d'or du Liban, mais personne ne le sait encore.
A commencer par Georgina, jeune chrétienne à la beauté troublante, en passe de devenir une reine de beauté mondialement connue ; ou Roland, son premier amour, qui la guette au bord d'une piscine. Ils profitent de leur jeunesse, mais la guerre est tapie dans l'ombre...
Pendant ce temps, Ali Hassan Salameh, fils d'un leader historique palestinien, s'apprête à prendre les armes. Il deviendra l'homme le plus beau et le plus dangereux du Moyen-Orient.
L'âge d'or est un roman qui m'a captivé de la première à la dernière page.
L'auteure nous emmène avec elle au coeur des années 1970 et de la guerre civile libanaise. Nous découvrons la tragédie d'un peuple pour qui rien ne sera jamais plus comme avant.
Je connais mal le Liban, j'ai donc apprécié ma lecture et la découverte de ce pays qui était dans les années 60-70 plus libre que de nos jours.
J'ai beaucoup aimé les différents personnages, aussi bien Georgina que Roland ou même Ali Hassan. Même si deux trois petites choses sont à dire :)
Georgina a un coté princesse un peu agaçant par moment. Elle devient une femme enviée de tous, connue du monde entier et parfois son comportement est un peu trop enfantin, elle oublie de toucher terre.
Roland est un gamin qui aurait bien besoin d'apprendre la fidélité mais bon, c'était une autre époque (même si cela n'excuse rien ;) et lui aussi est parfois agaçant. Quand à Ali Hassan, c'est un homme complexe et je regrette presque qu'on ne l'ai pas plus découvert. L'auteure aurait pu creuser un peu plus ce personnage.
Mais le contraste entre les trois est très intéressant et il est judicieux de nous les faire découvrir.
De plus, j'ai éprouvée une certaine tendresse envers le jeune Micky, le frère de Roland, un enfant qui aimerait devenir le plus grand spécialiste du Liban et dont nous découvrons les notes (présentes comme une sorte de fil rouge) tout au long du roman. C'est un gamin attachant même si je n'ai pas toujours approuvé certains de ses actes quand il grandit. Mais ce jeune garçon apporte un vrai plus à l'histoire.
Même si c'est une fiction, tout ce qui est historique donne un ancrage réaliste à L'age d'or et c'est ce qui m'a beaucoup plu ici.
J'ai apprécié la fin, et je trouve ce roman de la rentrée littéraire très réussi.
C'est avec plaisir que je mets quatre étoiles et que je vous invite à le découvrir vous aussi :)
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Le Liban dans les années 70.80 l adolescence et l insouciance de la jeunesse dorée. Mais arrive vite le conflit israelo.palestinien. il y a aussi l histoire de amour de Miss Univers et du leader de la cause palestinienne. Livre très prenant vous immergerez complètement dans cette ambiance vous ferez partie de cette famille et vibrerez de passion a côté de Georgina. Tout y est ce livre pourrait aisément engendrer un très bon film. Allez y sans tarder.
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Je l'admets : quand j'ai refermé ce livre, j'ai tapé les noms des deux personnages principaux dans un moteur de recherche pour en savoir un peu plus sur eux. Parce que oui, Georgiana, miss Univers et Ali Hassan Salameh ont bien vécu une histoire d'amour alors que, selon une formule bien connue "tout les séparait". de la guerre du Liban, ou du moins de ce qui se passait au Liban dans les années 80, je ne garde que des souvenirs d'images vues au journal télévisé - et les récits de parents d'élèves qui ont quitté le pays à cause de ce qui s'est passé pendant les années 70.
Plus qu'à l'ascension d'une jeune fille qui rêvait de célébrité, c'est à une période oubliée que s'intéresse ce roman : la période d'avant les guerre, d'où le titre "L'âge d'or". A l'époque, tous sont insouciants, l'avenir semble quasiment radieux et les préoccupations sont presque toutes futiles. Presque. Parce que le danger est déjà là pour qui veut bien le voir, parce que les troubles, les affrontements sont bien réels même s'ils semblent ne pas avoir encore traversé les frontières. Encore faut-il bien vouloir voir ce qui se passe dans les pays alentours, et ce n'est pas vraiment le cas de Georgiana et de ses amis. Aussi le contraste est-il grand entre elle et Ali Hassan Salameh, qui est engagé dans la lutte pour son pays, la Palestine, pour ses convictions. Alors que Georgiana se laisse porter par les événements, qui ne paraissent pas avoir de conséquences pour elle, Ali ne recule devant rien pour servir sa cause. Rien.
Mais le personnage qui m'a le plus intéressée, même s'il est un personnage secondaire, c'est Ricky, puisque c'est à travers ses yeux d'enfants, d'adolescent et de très jeune adulte que nous découvrons dix ans de vie au Liban. Il scrute chaque fait qui concerne son pays, qu'il aime et dont il veut devenir un spécialiste. le contraste est grand entre ce qui se passe au Liban et la vie menée par Georgiana : toujours plus haut, toujours plus riche, pour finalement vivre selon son coeur, à l'opposé de la raison et des conventions.
Ce roman s'est révélé assez facile à lire, plus les pages se tournaient, plus j'avais envie de savoir ce qu'il allait advenir - pour les amis de Georgiana, restés au pays, forcés de vivre autrement. J'ai trouvé la fin un peu abrupte, mais pouvait-il en être autrement ?
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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A travers ce nouveau roman, l'auteure nous transmet son amour du Liban, de cette terre où les différentes religions cohabitaient, de ce pays ayant trouvé l'alliance entre Orient et Occident avant d'être rattrapé par la guerre.
Pour traiter de cette guerre, Diane Mazloum nous parle d'amour. D'un amour de jeunesse, brillant et lumineux, sans compromis et sans compromission. Georgina est jeune, belle et elle se rêve un destin de star. Son coeur bat pour Roland.

De l'autre côté, Ali Hassan Salameh, fils d'un militant palestinien assassiné, décide lui aussi de prendre les armes pour défendre la cause palestinienne. Bourreau des coeurs et mari infidèle, son combat le conduit à une vie de cavale…

Rien ne prédestinait ces deux-là à se rencontrer et encore moins à s'aimer…

Pourtant petit à petit, au fur et à mesure des chapitres, correspondant à autant d'années, les fils du destin vont lier leurs histoires.

La plume de l'auteure dépeint à merveille cette vie d'insouciance, obscurcie progressivement par un conflit qui dépasse les gens. A travers le personnage de Micky, frère de Roland,la situation politique est explicitée sans lourdeur aux lecteurs.

Les personnages, personnes ayant existé mais dont la vie est ici romancée, sont brossés avec beaucoup de justesse et d'émotion.

On se retrouve avec eux, à observer ce conflit qui paraît si impossible, si incompréhensible, venir gâcher cette vie si parfaite.

L'âge d'or de ce Liban cesse, tout comme les amours de jeunesse

Lien : https://allylit.wordpress.co..
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Un très bon roman inspiré de deux histoires vraies, les vies de deux Libanais connus sur fond de guerre du Liban.
En effet, on suit d'abord en parallèle l'évolution de deux personnages principaux issus de la classe aisée libanaise et attachés à leur pays le Liban : la future Miss Univers 1971 et le futur leader de Septembre noir, proche d'Arafat entre autres.
Les deux trajectoires, bien que romancées, sont passionnantes d'autant qu'elles sont a priori très éloignées, l'une étant glamour et superficielle et l'autre cachée et engagée.
L'auteure a par ailleurs su donner des éléments de vulgarisation permettant de bien comprendre comment l'affrontement entre Palestiniens et Israëliens mena le Liban à la guerre. Cette partie politique du roman est celle qui m'a le plus plu car elle m'a permis de mieux appréhender les conflits qui agitent cet endroit du Moyen-Orient depuis si longtemps.
L'écriture est fluide, le roman se lit très bien et on suit les vies de ces deux personnalités libanaises avec intérêt. Jusqu'à leur rencontre. Et ce qui suivra.
Un roman très intéressant, qui peut ravir de nombreux publics, et que je conseille vivement.
Merci aux Editions JCLattès et à NetGalley pour la découverte de ce roman et de cette auteure.
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En France, soyons clair, on n'y connaît rien ou si peu à l'histoire du Liban. Si vous êtes né à partir de la guerre civile de 1975, vous n'aurez sans doute entendu parler que de la guerre civile. C'est exactement les souvenirs que j'ai en tête quand on me dit "Liban". Je revois vaguement la télé allumée, les images d'une ville dévastée :Beyrouth. Mon père qui se révolte de pareils saccages. Depuis, il dit souvent "On dirait Beyrouth" quand il voit des routes défoncées ou des coins délabrés. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est resté dans nos expressions familiales (ne pas taper, amies beyrouthines !, c'est plein d'affection ;) ). Cela dit, je ne sais toujours pas exactement pourquoi ce pays m'attire mais ce n'est pas à cause de la guerre, évidemment, plutôt le mélange de cultures !



Pour y voir plus clair dans cette histoire compliquée, j'ai commencé par L'äge d'or de Diane Mazloum qui évoque le Liban d'avant. le roman commence en 1967. Et s'achève en 1979. Je le dis tout de suite, je me suis régalée ! Diane Mazloum évoque deux personnages emblématiques du Liban ; quand je dis "personnages", je devrais dire "personnes" : Georgina, une adolescente beyrouthine qui deviendra la première Miss Univers libanaise, et son anti-thèse, Ali Hassan, un jeune Palestinien exilé, qui deviendra le chef de guerre le plus recherché, tant par le Mossad (services secrets israéliens) que par le Fatah palestinien, "cellule secrète" devenue plus importante et plus radicale que l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat.Diane Mazloum s'empare de ces deux personnages, qui sont finalement un quasi-prétexte, pour vous raconter le Liban où l'on s'amusait, en pattes d'eph, rock'n'roll et cheveux au vent. le Liban est un pays qui vit à l'Occidental. La belle Georgina ne rêve que de casting et de produits de beauté. Elle est d'une famille chrétienne aisée. Son amour s'appelle Roland. Il y a le petit Micky qui veut écrire sur le Liban. Ali Hassan, lui, ne vit pas dans cet univers insouciant. Il n'est pas né au Liban mais en Palestine. Son père a été assassiné quand il était enfant. Sa mère le pousse depuis longtemps à le venger. Ali Hassan s'avère très intelligent, très malin, très charismatique. Très beau. le vrai "bad boy" pour jeunes filles en fleurs ! Mais finalement, tout cela n'est qu'un prétexte. Ne croyez pas à une romance.



En effet, Diane Mazloum s'attache, dès le début, à montrer l'ombre qui plane sur le pays, les prémisses d'un effondrement. Pour cela, elle accorde une dimension importante à L Histoire dans son récit. C'est quasiment un travail de journaliste. le Liban est à ce moment-là une petite Suisse jalousée par tous ses voisins, qu'ils soient arabes ou hébreux. le Liban n'a pas d'armée. Juste quelques avions offerts par les Américains. La tension monte entre les pays arabes et Israël sur la question palestinienne. En particulier entre l'Egypte et Israël."Voilà vingt-quatre heures que hostilités israélo-égyptiennes s'aggravent. Jérusalem et le Caire s'accusent mutuellement d'avoir déclenché le conflit : combats acharnés entre blindés dans le Néguev, mouvements d'avions et de troupes vers le Sinaï, bombardement de villages à Gaza. La flotte aérienne des Egyptiens a été détruite avant même de décoller. En dehors de quelques appareils, il en va de même pour les Mig 21 syriens. Tous les aérodromes du Moyen-Orient sont interdits à la circulation. Seul le Liban est épargné." La guerre des Six Jours déclenchée par Israël contre ses voisins arabes va finir par ne pas épargner le Liban qui n'a pourtant pas voulu se mêler à ça. Mais un jour, le Liban abat un avion israélien (par erreur, semble-t-il). C'est le début de la fin. L'aubaine est bonne pour Israël. Mais également pour les membres de l'OLP réfugiés au Koweït. La cause du tir serait qu'Israël aurait violé l'espace aérien libanais. Israël dément, mais rien n'est très clair de leur part : que faisait donc ce Mystère israélien au-dessus du Liban ? de leur côté, les autorités libanaises démentent : ce n'est pas un avion de chasse libanais qui a abattu le Mystère israélien. Bref, un vrai sac de noeuds, déjà à l'époque. Chacun se renvoie la ba-balle ! Il va sans dire qu'Israël va riposter et dès le 28 décembre 1968 : "il est environ 2h30 quand un raid héliporté israëlien atterrit par surprise à l'aéroport international de Beyrouth et détruit méthodiquement la quasi-totalité de la flotte commerciale libanaise". Sérieusement, j'ai hurlé de rage en lisant ça ! :)Le Liban es un pays désarmé, neutre, grand comme le département de la Gironde. Sa neutralité va en faire l'ennemi du géant syrien qui ne le soutiendra pas pour régler la question des Palestiniens réfugiés au sud Liban, malgré les accord du Caire. Bref, le Liban est aussi bien l'ennemi des pays arabes voisins que d'Israël. Les Palestiniens sont comme les Roms d'Europe finalement : personne ne veut d'eux, même pas leurs frères arabes. C'est quelque chose que j'ignorais. Je pensais qu'ils étaient soutenus par la Jordanie, la Syrie et l'Egypte. Dès qu'il se passe quelque chose avec les Palestiniens, on accuse le Liban ! C'est ouf !



De leur côté, les jeunes Libanais chrétiens sont intrigués. Georgina a participé à une excursion au Sud Liban avec son école. "Georgina en profite pour déballer d'un air qui se veut distrait tout ce qu'elle a appris au sujet des Palestiniens, à savoir qu'en vrai les pays arabes n'en veulent pas, de ces pauvres réfugiés, qu'ils les trouvent trop intelligents, travailleurs et modernes, du fait de l'influence des Anglais, et que de toute façon les pays arabes ne feront jamais rien pour améliorer les conditions de vie dans le camps, de peur, ajoute-t-elle, que ces camps soi-disant temporaires ne deviennent des villes permanentes." Quelle ironie de la part de l'autrice ! En fait, Georgina n'est pas passionnée par ces questions israélo-palestiniennes. Ca lui paraît loin, elle est davantage préoccupée par ses plans de casting ! Elle ignore évidemment ce que l'avenir doublement incroyable lui réserve : se marier à Ali-Hassan, THE Palestinien engagé et devenir Miss Univers, l'Emblème du Liban ! L'histoire est vraie. Certes romancée par l'autrice, mais c'est vraiment incroyable. Une chrétienne un peu volage et un musulman engagé. Deux antithèses qui finalement sont les deux visages du Liban. Ali-Hassan est un personnage complexe, c'est ce que montre Diane Mazloum. Il est dangereux mais on s'attache à lui. La fin du roman est dramatique. Pour le couple comme pour le Liban.La tension va monter en puissance d'année en année, Israël ne rate pas une occasion, le Fatah non plus. Attentats. Même Arafat se désolidarise des exactions commises par les membres du Fatah. Des Palestiniens armés se mettent à arpenter les plages libanaises et à "improviser des check-points le long des routes", des milices phalangistes (chrétiennes) s'en prennent aux Palestiniens. La solidarité nationale se fissure : il y a les pro-Palestinien et les autres. C'est un vaste merdier qui s'installe durablement. Malgré les "Plus jamais ça!", "ce qu'avait crié tous les Libanais en choeur. de grandes photos qui s'étalent sur deux pages montrent des accolades entre musulmans et chrétiens". le Liban va se fracturer en une guerre fraticide aussi violente que stupide. Diane Mazloum le montre bien. Son beau mais petit pays n'est qu'un pantin malmené par ses voisins et dont les conséquences des intérêts extérieurs vont franchir ses frontières.



J'ai dévoré ce roman. Diane Mazloum va à l'essentiel tout en étant précise sur les événements. Elle n'épargne personne et sûrement pas le rôle joué par Israël dans tout ça. Il y a un personnage intéressant dans ce roman qui retient l'attention : c'est le jeune Ricky qui veut devenir un spécialiste du Liban.

Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Âge d'or du Liban, années 70, avant que la guerre civile ne détruise Beyrouth avec ses hôtels de luxe, ses boîtes de nuit, les bords de mer...

Jeunesse dorée, insouciante. Chrétiens d'une très bonne bourgeoisie.

Le roman est construit selon un plan intelligent : chaque chapitre raconte un épisode de l'histoire du Liban de 1967 à 1979, un jour chaque année. Je redécouvre cette histoire, mais vue de Beyrouth, dans les yeux de cette jeunesse dorée plus préoccupée de son apparence, de ses amourettes.

6 juin 1967, Guerre des Six jours, les jeunes sont plutôt indifférents, le casting pour une pub intéresse plus Georgina, un avion israélien est abattu, l'aviation libanaise reconduit à la frontière le pilote pour ne pas compromettre la neutralité du Liban.

28 décembre 1968, raid israélien sur l'aéroport international , la quasi intégralité de l'aviation civile est détruite, à la suite du détournement de l'avion EL al à Athènes par le FPLP.  Pendant ce temps-là, les héros du roman font une journée de plein air Monts-et-Mer, les garçons draguent les filles. Un nouveau personnage intervient dans le roman Ali Hassan, un Palestinien, très séduisant, impliqué dans les actions terroristes.

20 juillet 1969, Appolo11 se pose sur la lune, Roland et Sharif, organisent une soirée costumée "One way to the moon".En Jordanie Ali Hassan tente d'organiser la lutte dans les camps de réfugiés.

12 septembre 1970, Roland et Sharif bichonnent leur Mini Morris 1952 customisée Françoise, en l'honneur de Françoise Hardy, sur fond de détournement du vol 840 de la TWA. Georgina Miss Télévision, devient Miss Liban. Ali Hassan se rapproche d'Arafat. C'est aussi le le début de Septembre noir, en Jordanie, affrontement entre les fédayin et la légion du roi Hussein.

25 juillet 1971, Ali Hassan est à Rome, menacé, Roland et Sharif font la fête dans leur cabanon de bord de mer.

5  septembre  Jeux Olympiques de Munich, la délégation israélienne sera prise en otage et massacrée. 8 septembre Roland accueille à l'aéroport Georgina, maintenant Miss Univers. Les évènements au Proche Orient prennent une place plus importante dans le récit, les garçons discutent d'Arafat, de Septembre Noir, du terrorisme quand Septembre noir fait atterrir un avion à l'aéroport de Lod. le Liban est entrainé dans l'engrenage

"le Liban s'est retrouvé entraîné dans un cercle vicieux : plus Israël se venge sur le Liban, plus les tensions entre
Libanais augmentent. D'un côté, les musulmans, se sentant proches des Palestiniens, soutiennent avec de plus en
plus de ferveur la cause et les forces révolutionnaires et progressistes. de l'autre, les chrétiens, inquiets de
perdre le contrôle de la situation, condamnent avec violence cette intrusion sur leur sol. Au milieu, les
Palestiniens sont pris dans un étau..."




21 juillet 1973 les Palestiniens et Ali Hassan occupent le devant de la scène, les jeunes beyrouthins font encore la fête dans leur cabane de bord de mer

13 novembre 1974, , les milices chrétiennes ont bombardé les camps palestiniens; les Palestiniens se sont installés sur la côte. C'est fini d'aller au chalet pour Roland et ses amis. Roland, étudiant à l'Université Américaine milite avec  les étudiants de gauche, et sympathisent avec les Palestiniens

"Tout se mélange : la cause palestinienne, la cause des ouvriers, la lutte des classes, la lutte pour la cause noire. On milite contre la Guerre du Vietnam et l'ingérence américaine, contre l'impérialisme, l'expansionnisme et le capitalisme...."

11 septembre 1975 :

"Depuis quelques jours, une bataille fait rage sur le front de mer, opposant les phalanges chrétienne aux milices musulmanes et palestiniennes, retranchées dans les hôtels de luxe"

Georgina qui a quitté Roland entame une relation avec Ali Hassan.

20 juin 1976 : la ville tremble sous la guerre civile. Une ligne invisible sépare Beyrouth Est, chrétienne de Beyrouth Ouest musulmane

février 1977 :  Beyrouth est devenue le centre du banditisme avec groupes et sous groupes armés, trafics divers, d'armes, d'influence, vols pillages. L'insouciance est morte.

La fin du roman 1978 ou 1979 la guerre civile s'éternise.

C'est une  leçon d'histoire, partiale, certes, mais intéressante. En revanche, j'ai eu du mal  à avoir de l'empathie pour les héros du roman. Les filles particulièrement futiles et superficielles, les garçons plus intéressants. le séduisant agent secret palestinien macho. le roman se lit bien. Sans plus.
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Voici un de mes coups de coeur de l'année 2018 : l'histoire du Liban racontée à travers les choix de vie de deux personnages iconiques : Georgina, Miss Univers 1971 et Ali Hassan, chef de guerre musulman.

Ce livre construit des prémisses de la guerre jusqu'au trépas des héros est une réelle découverte. Les enjeux politiques, l'ambiance, les relations internationales, tout est décrit dans ce roman. J'ai lu ce livre d'une traite et me suis rendue sur Google ensuite pour en savoir plus sur Ali et Georgina. Je ne les connaissais pas et regarder leurs photos m'a fait réaliser à quel point ces personnages étaient réels.

Je vous recommande chaudement ce livre qui nous permet de mieux comprendre ces années de guerre. J'ai été passionnée par cette lecture. Décidément, les romans historiques sont vraiment mes préférés !!!
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