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EAN : 9782709665834
J.-C. Lattès (19/08/2020)
2.81/5   83 notes
Résumé :
Fausta quitte Beyrouth pour se ressourcer dans la maison de son oncle Rodolphe Kyriakos, qui domine un village entouré de montagnes, à la frontière de trois pays en guerre depuis des années. Paradoxalement pour Fausta, c’est le lieu doux des étés de l’enfance, un lieu qui l’écrase et l’apaise en même temps. C’est elle qui a fait construire, sur un coup de tête, une piscine parfaite mais illégale, sur un terrain qui ne leur appartient pas. Fausta a juste envie de s’y... >Voir plus
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«  Tout était figé, écrasé, trop vaste, vide, sans un bruit ni un souffle, avec toujours des montagnes, où qu'elle regardât, des montagnes indifférentes et pesantes » .
«  Tout se jouait entre cet infime concentré de volonté humaine , désir de perfection et de contrôle tout- puissant , et cette nature solennelle et immuable, d'une indifférence absolue aux besoins et aux désirs de l'homme ».
«  le silence était si grand qu'il ressentit un nouveau vertige » .
«  L'air était tellement pur qu'il lui brûlait les poumons » .

Quelques passages de ce roman minéral, magnétique célébrant avec une grâce lumineuse, la magnificence d'une terre chargée de mythes et de légendes, au coeur d'un village entouré de montagnes, lieu situé à la frontière, carrefour de trois pays , désert au pied de ces hautes montagnes , où poussent les chardons violets , où l'on récolte le miel noir , un désert où l'on entend le canon sonner ….
Une énergie étrange, bienvenue, attire le lecteur, saisi tout entier par les odeurs, les couleurs et les sons comme Léo Bendos , un des héros de ce roman , à la nature solennelle et immuable, happé par ce LIBAN , à la fois comme un fantasme , historique , hors de la réalité , un pays torturé par les conflits…..
Fausta, céramiste , quitte Beyrouth pour la maison de son oncle : Rodolphe JR . kyriakos , dans ce village ,à la frontière de trois pays en guerre.

C'est en violant la propriété de voisins émigrés au Canada les Bendos, que l'intrigante céramiste Fausta a créé sans autorisation cette flamboyante piscine , aux carreaux bleus étincelants , sur un terrain qui ne lui appartient pas, cela lui rappelle les doux étés de son enfance , le seul endroit susceptible de l'apaiser , elle désire aujourd'hui se reposer d'un traitement au long cours depuis des années , elle tente sans succès d'être mère,.

Fausta aurait envie de se plonger dans la piscine avant une toute dernière injection qui lui permettrait peut - être ,d'avoir , enfin un enfant .

Revenu sur ces terres afin de constater le délit , le jeune héritier québécois Léo Bendos perturbe son séjour ….
Il désire en fait, régler cette affaire de piscine , vendre le terrain de sa famille et repartir.
Mais Léo tombe sous le charme de Fausta, ils se découvrent , fascinés surtout par ce village, la découverte et la contemplation des lieux , un paysage ocre, minéral , âpre , sans concession , Fausta faisait corps avec cette nature irréductible et puissante qui anéantissait tout ., un pays mourant et renaissant à chaque seconde.

Les paysages arides sont fascinants :une région particulièrement vide et déserte pendant la journée alors que la nuit de petites lumières agglutinées surprennent , tout est proche , ensemble, grégaire , d'étroits liserés de points lumineux révèlent alors tous les endroits inhabités de ce si petit pays.

La plume est magnétique , poétique, c'est l'histoire inachevée , à la fois intimiste et universelle de deux êtres happés par la puissance d'une nature et d'un lieu immuable.
L'auteure réussit avec une tendresse lumineuse ,aérienne, pétrie d'une grâce infinie à faire éprouver à tous nos sens le charme , la grandeur de cette terre imprégnée de chaleur, d'odeurs , celle de myrrhe et d'encens, les maisons de pierre blonde , surplombées de toits de tuiles rouges, les façades ornées d'arcades , de balustrades et de longues fenêtres effilées ….l'eau, le soleil, l'ombre bienfaisante …

Le lecteur ressent une impression d'inachevé.
Ce roman généreux célèbre la terre qui nous façonne ,évoque avec acuité nos identités mais manque, selon moi de réelle profondeur.

Le Roman même traversé de lumière étincelante s'avère léger, effleure les sujets, un peu facile .
Ce n'est que mon avis bien sûr , comme toujours .
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Une piscine dans le désertDiane Mazloum chez J.C Lattès.
Les Bendos sont installés au Canada depuis 3 générations. Ils ne sont jamais rentrés au Liban. Mais lorsqu'ils" apprirent qu'une piscine avait été illégalement construite sur un de leurs terrains. Il s'agissait du dernier titre de propriété restant au pays, dans un village situé à l'autre bout du monde, au fin fond d'un no man's land aux vallonnements rocailleux" il leur a fallu réagir c'est Léo Bendos qui part afin de régler ce litige de voisinage avec les Kyriakos. du Liban il ne sait rien c'est du moins ce dont il est convaincu mais c'est sans compter sur les souvenirs de son enfance et de ces moments privilégiés passés en compagnie de ses grand-parents ...
Un roman hors du temps dans un lieu situé non loin du carrefour des 3 pays, un désert aux pieds de la Haute montagne , un désert où poussent les chardons violets et où l'on récolte le miel noir, un désert où le canon tonne, où les bombardements s'entendent chaque soir , un désert où "la paix survient quand on a plus rien à perdre" alors pourquoi Fausta n'aurait elle pas pu construire une piscine sur le terrain du voisin? Diane Mazloum, dans une video de présentation de son roman, parle d'un acte d'inconscience qui est aussi un acte de résistance puisque l'on peut construire quelque chose là où l'insouciance ne règne plus..
Diane Mazloum nous offre ici un roman intimiste et universel. Mais une belle écriture, des propos de haute tenue ne suffisent pas toujours à combler le lecteur...
Immense pensée pour Beyrouth.


Un grand merci aux éditions J.C Lattès via netgalley pour ce partage
#Unepiscinedansledésert #NetGalleyFrance
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Première rencontre avec la plume de Diane Mazloum et je suis incapable de dire si j'ai aimé ou non ce roman. Cette critique est donc assez difficile à écrire car je suis extrêmement confuse en refermant ces pages. Est-ce que j'ai vraiment compris ce que je viens de lire ? Honnêtement je ne sais pas.

Il y a du positif, j'ai adoré les personnages surtout celui de l'oncle que j'ai trouvé drôle et touchant. J'ai aimé les descriptions splendides du Liban, pays que je rêve de visiter un jour. L'écriture est fluide, le récit est court et se lit rapidement.

Mais, il y a un mais, j'attendais une fin différente, un peu plus d'action qui n'est jamais arrivé. le message que j'ai saisi est que ce retour a la terre d'origine les fait prendre conscience qu'ils ont fait des mauvais choix et qu'ils vont prendre tous un nouveau départ. Mais c'est un peu simpliste, cousu de fil blanc, et l'on reste avec énormément de questions sans réponse.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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L'endroit où se déroule Une piscine dans le désert n'est jamais nommé par Diane Mazloum mais il s'agit bien entendu du Liban, quelque part aux confins de la Syrie et d'Israël. La guerre fait rage tout près mais les deux protagonistes principaux du roman sont un peu en marge, comme hors du temps et protégés des tumultes des combats, dans ce désert adossé à la montagne. Diane Mazloum a écrit un roman atmosphérique, presque un huis-clos à ciel ouvert, où un homme et une femme se jaugent, s'apprivoisent et se rapprochent. Fausta est l'héritière d'une longue lignée fidèle au pays et Leo représente la diaspora libanaise qui découvre pour la première fois la contrée de ses aïeuls. Ils ont deux manières de concevoir leur vie mais semblent attentifs aux autres. Quant à la piscine, qui devrait être source de conflit, elle est un signe de paix et de résistance (précaires) dans un monde où la barbarie règne et où la fraternité recule. le livre est agréable à lire, porté par un beau style, mais son caractère symbolique et intimiste frustre largement, plus sensoriel qu'intense et, pour tout dire, laissant comme une impression d'inachevé.



Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Maeve a initié ce mois libanais et je m'y suis jointe très volontiers. Occasion de découvrir de nouveaux auteurs, en l'occurrence une écrivaine dont j'ai téléchargé également l'Age d'or

Court roman (200 pages). Une intrigue très simple : Fausta a construit une piscine ) proximité de la maison de famille dans la Montagne Libanaise sur un terrain qui ne lui appartient pas ; le légitime propriétaire, vivant au Canada délègue Léo, son fils, pour vendre le terrain. Léo s'est donné trois jours pour conclure cette affaire qui lui paraît sans problème.

Unité de lieu : la maison des Kyriakos. Trois personnages Léo Bendos, venu du Canada, Fausta et son oncle Rodolphe. Pas trop d'intrigue : Rodolphe Kyriakos, confus de la violation de propriété offre une généreuse hospitalité à Léo le temps d'établir le dossier de la vente. Fausta est venue en vacances dans la maison familiale pour se reposer et ainsi optimiser les chances de son traitement hormonal précédent une fécondation in-vitro. Elle fera découvrir le village et la région à Léo. Les chaudes journées se déroulent paresseusement.  le soir, illuminations et canonnades rappellent que la guerre n'est pas loin dans ce village proche de trois frontières : Liban, Syrie et Israël (c'est moi qui détaille, les belligérants ne sont jamais nommés, ni le village d'ailleurs). le village serait dans l'oeil du cyclone. 

J'ai aimé l'évocation du village, l'ambiance traditionnelle, les saveurs et les parfums. L'ambivalence de l'exilé qui se découvre lié à cette terre qu'il n'a jamais vue mais dont il a entendu raconter sa grand mère.

En revanche, les personnages  ne m'ont pas attirée. Léo, le canadien falot. Fausta est très agaçante avec ses grosses lunettes de soleil qui lui masquent le visage. L'oncle Rodolphe est assez inexistant. Ce "désert" , à quoi ressemble-t-il? rouleaux de collines, sable(?). Et puis quelle idée que de creuser une piscine chez les autres alors qu'il est si difficile de la remplir quand l'eau arrive par camion et qu'il faut choisir entre la piscine et l'eau courante dans la maison!

Une lecture agréable, facile, mais que j'oublierai rapidement.















Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Oui, c’est ça, me dis-je parfois, qui me manquera le plus de notre bonne vie sur Terre, tous ces êtres humains qui jouent de leur voix, leurs mains ou leur corps, qui jonglent avec des gammes, des mots, des images, des volumes et des couleurs, qui jouent de leurs souvenirs, de leurs ressentis et du ressenti des autres, pour en faire quelque chose de magique ou de cauchemardesque, mais avec grâce et sincérité. Ils jouent pour tromper la souffrance, l’inacceptable, l’inconcevable, dans l’espoir de donner un sens à leur vie.
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«  C’est à cet instant que Léo ressentit avec force à quel point il était à des millions de kilomètres de chez lui .
Quel était donc le lien entre lui et cette jeune femme camouflée derrière de larges verres fumés, shootée à de petites sensations de secours comme à des bouffées de Ventoline , auprès de qui il marchait ? .

Quel était le lien entre cette femme à l’apparence urbaine et sophistiquée et ce mystérieux peuple ne connaissant pas les frontières qui habitait la moitié d’un village suspendu dans le temps ? . »
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«  Dès l’aurore, le balcon du haut était noyé de soleil, la dalle de la terrasse enflammée d’un violent éclat , réfléchi par le tissu blanc des fauteuils » .
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Il se dit qu’ici tout pouvait se produire à une vitesse fulgurante, aussi bien les affaires que la guerre, de la même façon qu’on pouvait s’enliser des siècles et des siècles durant à l’image de ces créatures pataudes qui se déplacent avec une extrême lenteur et passent leurs journées accrochées aux branches des arbres. Ça devait être cette oscillation permanente entre deux états opposés qui faisait qu’ici, malgré le vide et l’ennui du désert, on ne pouvait pas ne pas se sentir vivant.
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La rocaille crissait sous le pas rapide d'un homme. Il avançait sur un chemin éclairé par un flot de lumière électrique venant d'une vieille maison en pierre. L'homme trébucha, se redressa en pestant, avec, dans les mains, un tuyau en plastique qu'il venait de soulever. Il tira assez dessus pour fixer son point d'origine dans la propriété voisine puis il fit volte-face, suivit le tuyau jusqu'à une haie d'arbres et de buissons. Il écarta les branchages et découvrit, tranchée à vif dans la terre, une piscine bleu minéral, parfaitement cubique et pleine à ras bord, jaillie des profondeurs. Une exclamation de surprise indignée luiéchappa. La piscine émettait une lumière diffuse et sous-marine. Elle était enveloppée d'une vapeur légère phosphorescente qui laissait percevoir un terrain rocheux parsemé de blocs erratiques et de rangées d'oliviers. Ce rayonnement presque surnaturel contrastait avec l'horizon désert et vallonné que définissait la lune. Personne dans l'eau d'un bleu lagon, la surface satinée était à peine troublée par les circonvolutions tranquilles d'un robot-nettoyeur, dont les clapotis délicats s'ajoutaient au crépitement lointain des contrées arides. Après une longue minute de contemplation, l'homme sortit de son veston un portable, prit une photo et se remit à marcher en tapotant sur le clavier. S'envola le bruit crypté du message dans un silence parcouru du seul bruissement des feuilles.
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Vidéo de Diane Mazloum
Une immersion dans la fabrique de l'écriture avec des auteurs qui nous plongent dans les arcanes de la création et nous expliquent comment ça s'écrit…Cette semaine l'écrivaine libanaise Diane Mazloum, entre la grande histoire et la géographie – intime
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