Le musée exprimait un certain idéal que le Liban n'avait pas réussi à devenir. Cette pensée ne m'attristait pas, au contraire, à la seconde où l'édifice me mettait face à l'échec de mon pays, il devenait un espace de consolation ; mieux encore, un refuge.
Je pense qu'on n'échappe pas à son enfance.
Fût-elle magique, cauchemardesque, palpitante, insipide, douce, violente, elle finit par nous rattraper. Je suis restée à sa merci, et en quête de ses souvenirs sensoriels.
Le véritable exil n’est pas d’être arraché à son pays, c’est d’y vivre et de n’y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer. Edgar Quinet
pourquoi amputer au lieu de préserver et de chérir ? Je ne voudrais sacrifier aucune des spécificités de mon pays, ne renoncer à aucune de ses facettes. Je tiens à chacun de ses ingrédients, chacune de ses aspérités. Je tiens à ce qu'il me provoque, me bouscule, m'énerve, me surprenne, me bouleverse et m'inspire.
Grandir à Rome et à Beyrouth, ne serait-ce pas, plus qu’ailleurs, mesurer que les pays meurent aussi?
Mon pays, c’étaient mes parents et ma sœur.