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Critique de colimasson


Après le roman-graphique, place à l'essai-appliqué-graphique. C'est ainsi que je définirais Asterios Polyp, base vraisemblable d'une réflexion de Mazzucchelli sur la question de la dualité, que l'on retrouve à chaque moment de l'histoire de son personnage. Celui-ci, éminent professeur, en parle très bien naturellement, mais cette question est également symbolisée dans sa relation avec Hana, dont le caractère tendre et concédant s'extériorise dans les couleurs et les formes des phylactères, ainsi que dans la mise en scène de l'histoire, qui fait s'alterner passé et présent dans une compréhension réciproque. Si le passé d'Asterios Polyp prend des formes mythologiques lorsqu'il évoque son enfance, l'histoire de son frère, sa carrière, sa rencontre et sa vie avec Hana, son présent s'abandonne dans des nuances plus ternes, heureusement relevées par la très charismatique Ursula Major (chaman dans sa vie antérieure).


Même tristement menée auprès du garagiste du coin, l'existence d'Asterios Polyp reste intrigante parce que sans cesse relevée par de multiples anecdotes que Mazzuccheli nous glisse à travers les aventures de ses personnages. On pense parfois au livre des Fourmis écrit par Bernard Werber au meilleur de sa forme. Toujours pertinentes, elles nous amusent et nous éclairent sur l'histoire des personnages.


Si l'utilisation des couleurs répond à une logique intéressante, dont le lecteur pourra se faire une idée au cours de sa lecture, de véritables audaces graphiques font leur apparition lorsque Mazzucchelli représente les sentiments d'Asterios Polyp par des assemblages géométriques et architecturaux qui n'hésitent pas à s'effondrer lors d'une dispute explosive.


En réalisant cet album, Mazzucchelli a dû se dire : « Ce livre me permettra de trancher sur la dualité des choses ou ce livre ne me le permettra pas ». Pour finir, je pense qu'il a réussi à se faire un avis sur la question, et la fin semble nous le dire plutôt clairement…

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