C'est drôle d'observer ceux qui vous ont mis au monde, et de clairement se reconnaître en eux. On s'aperçoit que chaque personne en ce monde est un compromis de la nature.
Selon moi, nous connaissons tous la magie dès le début. Nous venons au monde plein de cyclones, de comètes et de feux de forêt. Nous naissons capables de lire dans les nuages, de chanter avec les oiseaux et de voir notre destin dans les grains de sable. Mais en grandissant, nous perdons tout ça à coups d'éducation, d'instruction religieuse, de peignes et de gants de toilette. On nous force à marcher droit et à être responsables. On exige que nous nous conduisions comme des grands, des adultes, bon sang ! Et vous savez pourquoi ? Parce ceux qui nous le demandent ont peur de notre liberté et de notre jeunesse. Parce qu'ils sentent en nous cette magie qu'ils ont laissé dépérir en eux, qu'ils sont amers et honteux d'avoir perdue.
Peut-être qu'on traite de fous ceux qui gardent en eux un peu de la magie qu'ils avaient enfants
il a écrit un livre sur la ville et ses habitants, sur ceux qui en font ce qu'elle est. Il n'y avait sans doute pas une vraie intrigue la dedans. Peut-être que rien dans ce livre ne vous saisissait à la gorge ou ne vous glaçait le sang, mais il décrivait la vie. Le flux des choses et des voix, ces petits riens du quotidien dont sont faits les souvenirs. Il serpentait paresseusement, comme une rivière. On ne savait jamais ce qui nous attendait au détour du prochain méandre tant qu'on n'y était pas arrivé, mais c'était un voyage profond, distrayant, qui donnait envie d'aller plus loin. Il débordait d'une vie dont l'existence du garçon manquait cruellement.
Ne sois pas si pressé de grandir. Reste un enfant aussi longtemps que tu le pourras, car une fois que tu auras perdu la magie de l'enfance, tu passeras le reste de ta vie à vouloir la retrouver...
Nous avons tous besoin de savoir d'où nous venons, je crois. Les Noirs comme les Blancs. Quand on perd son passé, on perd également son futur. C'est pour cela que cet endroit existe.
Nous jetions notre passé à la poubelle, ce qui faisait qu’appauvrir notre futur "
Qu'est ce qui peut déformer une âme au point de la rendre capable de détruire une vie humaine aussi facilement qu'on chasse une mouche ?
Toutes les prisons n'étaient des blocs de béton gris, cernées de barbelés et de miradors. Certaines étaient des maisons ordinaires, dont les stores refusaient de laisser entrer le soleil
Pour elle, le monde n'était qu'un vaste patchwork dont les cultures menaçaient sans cesse de craquer, et son angoisse, une sorte d'aiguille essayant sans cesse de renforcer ces coutures fragiles. Imaginer le pire scénario, c'était sa façon d'avoir un peu de contrôle sur les évènements.