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Critique de JeanRene43


Le Gardien du verger, roman américain de Cormac McCarthy, traduit de l'américain par François Hirsh et Patricia Shaeffer, je vais tenter de justifier ma relative déception sinon mon manque d'enthousiasme suite à sa lecture. Ce n'est pas une tentative facile tant cet auteur est connu et reconnu en son pays. En cours de lecture, j'ai eu le sentiment que le style de l'auteur l'emporte sur la finalité du texte, le message, l'histoire. Il s'agit d'une oeuvre poétique, imagée, en prose, davantage que d'un roman. de plus il s'agit plus, à mon sens, d'une série de nouvelles que d'une oeuvre romanesque. En effet, on peut lire chaque partie en ignorant presque ce qui précède sans éprouver un manque. Autant dans son roman « La route », l'auteur nous raconte l'aventure, avec son style riche pour nous happer dans le désert et la solitude, de ce père et de son fils, autant ici il s'agit du destin du plusieurs personnages pour nous parler d'une autre rudesse. La rudesse de son Tennessee natal des années 1930. L'auteur dans les deux oeuvres a un objectif similaire : nous exposer une même désolation, une même rudesse dans des contextes différents. Dans « La route » il s'agit d'une sorte de projection dans un futur hostile, ici il s'agit d'une projection dans un passé hostile sinon éprouvant : les lieux –montagnes gelées et enneigées-, l'époque -des années de crise économique-, les conditions de survie des personnages réduits à la débrouillardise… Revenons au style, je ne pense pas que le sentiment de lourdeur soit le fait d'une mauvaise traduction. Les traducteurs sont tenus par le texte original. Par la qualité de leur travail, ils nous livrent un beau texte en français. Nonobstant la qualité de la traduction, les phrases sont longues, excessivement descriptives, exposant parfois plusieurs idées alors qu'un texte fluide aurait justifié plusieurs phrases. La poésie et un style riche et imagé justifient-ils ces longueurs et cette lourdeur généralisée ? de grands auteurs -pour ne citer que La Fontaine ou Victor Hugo-, nous ont proposé des textes tout aussi imagés sans ces défauts. Je me garderai de faire de la provocation, cependant j'aimerais pouvoir critiquer ce roman sans que ce soit un crime de lèse-majesté à toute l'oeuvre de cet auteur qui semble être une icône de la littérature américaine. Pour synthétiser mon sentiment, il me vient un aphorisme : qui veut faire l'ange fait la bête. Dans notre cas l'auteur a tellement recherché une richesse de style qu'il en dessert son oeuvre. Finalement, je limiterai ma note à 3/5.
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