AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Lenocherdeslivres


Une belle histoire d'amour à travers le temps. C'est ce que nous propose le temps fut, d'Ian McDonald, le dernier volume paru (en attendant la fin du confinement et le retour des livres sur papier) de la superbe collection Une heure lumière du Bélial'.

le narrateur est bouquiniste et tombe par hasard sur une lettre d'amour glissée entre deux pages d'un ouvrage ne présentant que peu d'intérêt par ailleurs (en tout cas, il est présenté comme tel). La lettre, par contre, fascine notre personnage, qui va tenter d'en apprendre plus sur son auteur et son destinataire. Il va se démener pour cela, remuer ciel et terre, voyager, tomber amoureux. Parallèlement, nous découvrons la vie de ces deux hommes (car ce sont deux hommes, les amoureux), en pleine Seconde Guerre mondiale : un scientifique et un « simple » habitant de Shingle Street. Et la raison de cette lettre. Et le phénomène qui explique tout et, entre autres, pourquoi cette novella est publiée dans une collection de science-fiction.

le temps fut est, avant tout, une belle histoire. Mais c'est aussi une belle histoire bien écrite (et bien traduite : merci à Gilles Goulet) : selon le personnage que l'on suit, le style change. Les descriptions sont différentes, plus sèches et dures quand on suit Tom le Rimeur. Elles donnent vie à ce bout d'Angleterre, sur la côte, au climat dur comme les galets qui recouvrent cette rue. Quand on a affaire au bouquiniste, Emmett, on est plus dans le narratif : il cherche, s'interroge, vit, mais décrit moins. Et pas de façon aussi brutale.

Quant au phénomène à l'origine de tout, je ne vais rien en dire pour ne pas gâcher la surprise, même si rapidement on pressent ce qui s'est passé. Son explication arrive progressivement, avec ses manifestations de plus en plus évidentes. Bien trouvé, il n'est cependant pas l'essentiel du récit, loin de là. Car le principal intérêt de cet ouvrage, je l'ai dit au début, c'est l'humain : l'histoire d'amour, forte et poignante de Tom et Ben (outre les péripéties de cette novella, rappelons qu'en Angleterre, au milieu du XXe siècle, l'homosexualité était un délit, comme l'a rappelé l'histoire d'Alan Turing, mise en lumière par le film de Morten Tyldum, The Imitation Game, avec Benedict Cumberbatch ; ou celle du peintre Francis Bacon) ; mais aussi la quête d'Emmett, qui va bouleverser totalement sa vie. Car le temps fut est une histoire de bouleversements, violente et belle, dans laquelle j'ai adoré me perdre.
Commenter  J’apprécie          160



Ont apprécié cette critique (16)voir plus




{* *}