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Citations sur Génération (11)

Tout au fond de toi il y avait aussi un bouillonnement, une excitation pure qu'ils n'auraient pas comprise. Tu brûlais de partir, de voir le monde. Mais l'admettre, ç'aurait été trahir ton pays, ton peuple et ces vieillards.
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Frank se plaignait qu’elle était toujours triste, mais elle n’y pouvait rien, la mélancolie paraissait remonter à plus loin qu’elle, peut-être à sa mère et à son enfance dans un endroit que Judy ne connaissait pas et ne pouvait pas imaginer.
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Parfois, elle n'avait pas idée qu'elle pleurait, et quand il lui demandait ce qu'il y avait encore, elle devait porter sa main à sa joue et sentir les larmes pour s'en apercevoir. Lorsqu'il plongeait le regard dans ses yeux noirs, elle se rendait compte qu'il ne comprenait pas, mais elle savait aussi qu'elle ne voulait pas comprendre ce qu'il voyait. Il ne voulait pas savoir ce que ses yeux noirs avaient vu, et il recouvrait sa peur d'impatience, puis de colère, si bien que la maison passait d'un silence oppressant à des éclats de voix, souvent suivis d'un claquement de porte, puis c'était de nouveau le silence.
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Elle escalade le talus et se retrouve au bord du champ de maïs. C'est assez facile, une fois qu'on va dans la bonne direction. Il suffit de suivre une rangée. Et même si on se trompe de sens, on finit toujours par arriver à une route ou une limite quelconque. Voilà ce qu'elle se dit résolument, mais son coeur tambourine. Elle a l'impression de nager dans une mer de feuilles, très loin au large, sans rivage en vue. Contente-te toi d'avancer, de suivre la rangée. Respire. Mais elle sent la panique monter en elle, de cet endroit coupé de la raison. La sueur qui perle sur sa peau ne vient pas de la chaleur du soleil, encore haut dans le ciel, mais du plus profond d'elle-même, et elle a l'odeur de la peur.
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Depuis peu, un ruban de mal-être flotte autour de ses jambes, telle une brume. Il est là en ce moment-même, alors que la maison redevient silencieuse. Il est là aussi la nuit, avant qu'elle s'endorme. Il s'enroule autour de sa taille, de ses hanches, et s'insinue entre ses cuisses.
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Un matin, voilà Albert, l'Allemand, qui te dit : Viens, viens. Je t'apprends à patiner. C'est une drôle d'activité pour un Irlandais. Tu préférerais un bon match de football gaélique.
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» Tu ne comptes pas faire ça toute ta vie, seulement jusqu’à ce que tu aies économiser assez. En attendant, tu as échangé le ciel contre le monde souterrain des hommes et de l’argent, les grands espaces contre des galeries où tes muscles sont tendus, le bon air, l’herbe et la pluie contre les corps sales et les pets des buveurs de bière. Tu t’y habitues. Quand tu émerges de la cage, ce n’est guère mieux. Il n’y a presque pas d’arbres et pas la moindre verdure. Tu sors du trou noir dans la roche pour contempler un paysage de roches noires. »
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Quand nous sommes rentrées de nos voyages, je me suis enfuie. Je suis sortie de la maison alors que j'étais censée être au lit et j'ai marché. Ce n'était pas planifié ni rien. La puberté, ça a été comme se réveiller pour découvrir que j'ai été en prison toute ma vie, mais que le gardien avait laissé la porte ouverte. Quand on m'a retrouvée, ma mère est devenue tellement parano que si elle avait pu me mettre un bracelet électronique, elle l'aurait fait. Et plus elle flippait, plus je déconnais.
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Jusqu'ici, elle a toujours été du genre voyage organisé, mais maintenant, elle est une pionnière, un personnage des Raisins de la colère, une Thelma. Ou une Louise.
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Un seul regard à Joseph lui suffit pour savoir que le mieux pour eux serait de passer devant leur fils, de faire demi-tour dans la cour et de repartir par où ils sont venus.
Mais on ne peut pas remonter le temps. Franck ne sait d'ailleurs pas jusqu'où il faudrait le remonter. On ne peut pas remettre un homme adulte dans le ventre de sa mère et oublier qu'il a jamais existé. Il est là. Ils sont là. Il va devoir supporter d'entendre les nouvelles conneries de Joe, quelles qu'elles soient.
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