Tripi ne croyait pas aux frontières, au fait de délimiter l'endroit où les gens avaient le droit de vivre et de se déplacer, où d'autres devaient se tenir à l'écart. Pour Tripi, la terre appartenait à tout le monde; c'était quand les gens construisaient des murs, exigeaient des clôtures et verrouillaient des portes que les problèmes débutaient.
La guerre civile, c'est les mots que Tripi avait utilisés, un pays qui se retourne contre lui-même, comme une dispute dans une famille.
-- Vous venez du Moyen-Orient? C’est comme ça que ça s’appelle, nous a dit Mme Harris, vous venez d’une partie du monde où il fait très chaud, avec du sable partout, et où les gens s’habillent avec des draps.
Tripi sourit. C’était la description la plus aimable qu’on ait faite de lui depuis son arrivée en Angleterre.
-- Oui… Je viens de Syrie.