AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Gabylarvaire


Avoir un Président qui se soucie du peuple dans un pays au temps de l'effondrement économique, écologique, au temps des conflits sociaux et raciaux, n'est pas une mince affaire, imaginez sous une épidémie…
Ui ui nous avons déjà connu cela.
Et si Bouffanges avec Zombies, nous a interpellé sur ses similitudes gouvernementales et journalistiques avec le COVID, Feed n'aborde pas les mêmes problèmes. Et pour cause, nous ne sommes pas dans la chronologie dramatique au même niveau : dans le roman de Mira Grant, le début de l'épidémie se situe à une vingtaine d'années auparavant et aujourd'hui, les habitants ont appris à vivre avec la menace.

Pourtant, le monde n'a pas tellement changé, les riches vivent dans des zones bien mieux protégés que les pauvres et la course à la présidence reste un sujet important pour les électeurs qui s'appuient encore sur un gouvernement pour améliorer leur vie.

Georgia, Shaun et Buffy sont de jeunes bloggeurs appelés à suivre le sénateur Ryman dans sa course à la présidence, mais un sénateur qui semble « humain » et « soucieux » des autres n'est pas dans le goût tout le monde et les zombies sont finalement de parfaites marionnettes pour bouffer ce qui dépasse des caisses bien rangées…

C'est assez original d'utiliser les zombies pour lancer quelques messages cachés sur la politique et plutôt bien vu, bien soigné… Mais le vrai sujet du roman, est surtout l'INFORMATION. Dès le départ, on nous fait comprendre que l'épidémie s'est propagée à cause des médias privés, tandis que la blogosphère informait le peuple sur les vérités (n'étant pas payées, elles n'avaient pas de raison de prendre parti).

J'ai beaucoup aimé les punchlines entre Shaun et Georgia, qui donnent parfois un ton humoristique, sous un fond dramatique.

Mais mais mais… Bien que l'idée soit intéressante et bien traitée, le sujet a fini par me perdre à mi-parcours. Peut-être le roman a-t-il pris un petit coup de vieux, puisqu'aujourd'hui toute information est ombrageuse qu'elle soit médiatique ou sur réseau social, et qu'elle soit privée ou publique. Difficile de se fier à qui que ce soit, les prises de parti dans ce monde où l'intérêt du bien commun est soumis au chacun pour soi. Et surtout, parce que l'image et le son sont facilement modifiables à loisir. Il est loin le temps où Orson Welles nous faisait peur en lisant à la radio un passage de la Guerre Des mondes. Entre les fortes prises de parti politiques, les filtres, les réels, les vidéos shorts et les IA, tout semble transformé, fictif, rectifié, coupé pour sortir de son contexte, il est vraiment difficile de se fier à quoi que ce soit et pourtant, il n'y a pas forcément de prise de parti, à part peut-être comme dirait ma bibliothécaire : zombifier les gens. Sommes-nous toujours vivants devant ses faux médias qui nous inondent en permanence ?

Peut-être que c'est crédible, qu'en 2012, la blogosphère nous aurait sauvé de l'invasion de zombies en nous expliquant comment les tuer et surtout en nommant le problème, ce que les journalistes refusaient de faire, par bêtise ou déni (on se souvient tous en 2020, Sibeth Ndiaye et ses masques, mais ce n'est pas le seul exemple). Mais en 2024, vers qui ou quoi, nous nous fierons en cas d'épidémies de zombies ? Ni le gouvernement, ni les médias, ni les réseaux sociaux...
Alors, lisez 1,2,3... Zombies ! de Bertrand Crapez, vous en apprendrez mieux sur notre avenir en cas d'attaques zombies.
Commenter  J’apprécie          584



Ont apprécié cette critique (58)voir plus




{* *}