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Critique de Tiresias_chestnut


Red, white and royal blue (ne parlons pas du titre choisit pour l'édition française, je préfère croire à une hallucination collective) relate l'histoire d'Alexander, fils de la présidente des États-Unis, et de Henry, prince d'Angleterre. On nous les présente d'abord comme des ennemis, mais ils vont bien sûr dépasser ce cape pour tomber amoureux l'un de l'autre. de nombreux thèmes sont traités, comme le coming out, l'impact qu'une telle relation pourrait avoir sur la politique etc.

Je pense que pour apprécier ce livre, il faut vraiment savoir à quoi s'attendre. Si vous cherchez une romance ennemies to lovers, je déconseille ce livre fortement, parce que leur inimitié disparaît au bout de quoi, 50 pages? Peut-être un peu plus, mais pas beaucoup.
Personnellement, je cherchais vraiment une romance gay classique, bien clichée, bien « on s'embrasse mais ça veut rien dire n'est-ce pas ? », bien « je ne fais que penser à lui mais je ne suis pas du tout gay », et j'ai été servi. Je cherchais à soupirer devant des jeunes adultes un peu stupides qui n'ont jamais entendu parler de communication, un truc facile à lire où on se moque des personnages mais où ça reste plaisant, et c'est exactement ce qu'est ce livre.

Ce que j'ai vraiment aimé, c'est la construction de la relation. On voit vraiment leur complicité se nouer, comme avec les échanges de mails ou l'épisode de la dinde (je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler mais c'était très drôle). C'est un des gros points forts du roman, et l'idée d'inclure des extraits de lettres d'amour de personnes queers (bien que le terme soit anachronique) était vraiment une bonne idée. J'ai aussi beaucoup aimé les références à Hamilton, étant un fan absolu de la comédie musicale qui relate le parcours du père fondateur en question. J'adore les références culturelles dans les livres, et j'ai été servi dans celui-là.

Au niveau de ce qui m'a dérangé, je dirais surtout la façon dont les informations sur les personnages nous sont dévoilées. C'était vraiment artificiel. Voilà un exemple qui ne spoil rien :

« Dis-moi, tu sais si Maxine est à Washington en ce moment ?

— Tu veux dire notre chère élue démocrate à la Chambre des représentants pour la Californie, Maxine Waters ? grommelle Luna, la tête penchée sur le côté. »

Je comprends l'idée, donner des infos sur un personnage en intégrant la présentation dans un dialogue ça peut être bien, mais j'ai trouvé que la manière dont c'était fait était vraiment pas naturel. Et si c'était fait une fois dans tout le livre, ça passerait, mais c'est à chaque fois qu'on nous présente un personnage. Surtout que l'auteurice sait le faire bien mieux, comme au début du roman quand June est présentée ainsi (encore sans spoil):
« Dans la maison où tous deux ont grandi, au Texas, leurs chambres étaient disposées exactement de la même façon, de part et d'autre d'un couloir. À l'époque, pour connaître la passion du moment de June, il suffisait d'observer ses murs. À douze ans, elle les avait tapissés d'aquarelles et, à quinze, de calendriers lunaires et de tableaux des cristaux de guérison classés par type. À peine un an plus tard, changement complet de décor : on pouvait, cette fois, y découvrir un cocktail composé d'articles du magazine littéraire The Atlantic , d'un fanion de l'université du Texas à Austin, de portraits de la féministe Gloria Steinem ou de l'écrivaine Zora Neale Hurston et, pour faire bonne mesure, de plusieurs textes de l'activiste Dolores Huerta. »

Je trouve cette façon de faire plus naturelle, en plus d'aider à planter le décor ou donner des infos sur le caractère du personnage. Cela dit, pour avoir déjà lu un livre plus récent de Casey McQuiston, je sais que c'est quelque chose qui s'améliore (et tant mieux).

Quelque chose que j'ai beaucoup aimé, c'est aussi l'évolution des personnages principaux. Au début j'aimais beaucoup Henry, puis je l'ai vraiment détesté (il se montre quand-même très stupide), et je l'ai de nouveau aimé vers la fin quand il a reprit son destin en main. Quant à Alexander, je le trouvais insupportable au début (il n'est vraiment pas le sex symbol qu'il pense être), mais j'ai eu de l'empathie pour lui à partir du milieu du roman.
Et heureusement que c'est le cas pour les personnages principaux, car les personnages secondaires sont très stéréotypés. Ce que j'ai aimé pour les personnages principaux, c'est qu'on apprend à les connaître au-delà de l'image qu'ils ont dans les médias. Pour les personnages secondaires, j'ai trouvé qu'ils étaient de purs archétypes sans beaucoup de profondeur. C'est un peu dommage, puisque l'un des thèmes abordés est la façon dont Alex apprend à se faire de vrais amis.

Pour finir, certaines formulations étaient un peu bizarres, mais je ne sais pas si ça vient de la traduction (qui est pourtant très bien le reste du roman) ou du style de l'auteurice. Un exemple ici (qui spoil un peu donc ne lisez pas si vous ne voulez pas être spoilés):

« Alex se perd dans le ballet des lèvres de son compagnon sur les siennes – qui tantôt explorent, tantôt pétrissent, tantôt se pressent –, il se délecte de leur nectar. « 
« Pétrissent »? « Nectar »? Dans quel but ?
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