Aujourd'hui, l'endroit a presque disparu sous la végétation, l'escalier solide qui y menait a été détruit par les bombardements et a vu ses pierres emportées par les Américains pour construire leurs campements. Pourtant, il reste encore au sommet de la falaise, dans l'ancien ossuaire en plein air, derrière le foisonnement des banians, un objet qui effraie les enfants qui s'y aventurent : un crâne d'où s'échappe un murmure quand souffle le vent.
Pour commémorer les défunts de la guerre, deux journalistes, dont un ancien combattant, ont l'idée d'un reportage sur les habitants d'Okinawa, seuls Japonais à avoir subi des combats au sol lors de la terrible bataille contre les Américains. Pour ce faire ils imaginent une enquête pour identifier le kamikaze qui repose dans l'ossuaire, pour ensuite lui rendre hommage.
Un homme va s'opposer au projet. Cet homme c'est un paysan qui, alors que les Américains pilonnaient l'île et qu'il n'était encore qu'un enfant à la recherche de nourriture avec son père, avait découvert avec lui le cadavre du kamikaze et l'avait aidé à le hisser jusqu'à l'ossuaire.
Les pleurs du vent rappellent aux vivants l'horreur de la guerre. À travers l'angoisse d'un vieil homme qui refuse que l'on piétine un sanctuaire dédié à ceux qui ont donné leur vie pour leur pays, ces vivants devraient comprendre qu'il faut les laisser reposer en paix, que l'écoute du vent et la contemplation du ciel suffisent à ne jamais les oublier...
Un roman magique, poétique et envoûtant de Medoruma Shun, né en 1960 à Okinawa, île qui a connu, du 1er avril au 22 juin 1945, l'une des plus sanglantes batailles du Pacifique. Deux mois après la fin de ses combats, ce sont finalement les bombes atomiques lâchées sur Hiroshima et Nagasaki qui amèneront le Japon à se rendre.