Les premiers coups de sifflet ont mis en mouvement une poignée de promeneurs disciplinés mais, telle une règle immuable, de longs rappels sont nécessaires pour que les plus récalcitrants se décident à quitter le Jardin. Insensible à l'agitation des badauds qui passent, je contemple l'imposante façade du Palais où des taches bleu et rose se reflètent sur les fenêtres. Le jour où je l'ai aperçue pour la première fois de là-haut, au premier étage, elle était assise à l'endroit même où je suis installé à présent. Bien qu'il m'arrive parfois de douter que cette histoire ait vraiment eu lieu, je continue à revenir ici pour ne pas oublier.
Aujourd'hui, je franchis les grilles peu avant huit heures et la luminosité est celle d'une belle matinée de début d'automne. Les rayons oranges et obliques du soleil se projettent sur les feuilles brunies des marronniers leur donnant une teinte violacée. Le lieu à un côté irréel qui fait penser à la dernière séquance d0un film de science-fiction quand il est question de fin du monde.