AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de tamara29


Dans cette bande-dessinée, Méliane Marcaggi et Alice Chemama pour les illustrations nous proposent une biographie du couple Zola. Ce choix (ou parti pris) de raconter un écrivain à travers sa relation avec sa femme est assez inhabituel pour attiser la curiosité du lecteur. Et il est vrai que j'ai eu beaucoup de plaisir à la lire parce qu'elle m'a justement permis de découvrir plus en détails une facette peu souvent relatée dans le processus de création d'un auteur : le rôle de la femme dans l'oeuvre de l'écrivain.
Les dessins rappellent la période impressionniste de l'époque de l'écrivain et de ses amis peintres : Cézanne, Manet, Renoir, Sisley, etc. C'est alors assez facilement qu'on met un pied dans ce milieu du 19ème siècle parisien.
On découvre Zola en Avril 1863 alors qu'âgé d'une vingtaine d'années, il n'est encore que ‘'pigiste'' aux éditions Hachette. Un an plus tard, il va faire la rencontre de sa future femme, Alexandrine, alias Gabrielle. Pour sortir de sa condition ouvrière- cette dernière est devenue modèle, notamment pour Edgar Manet. La personnalité, presque énigmatique, de la jeune femme séduit Zola.

Alexandrine sera une source d'inspiration pour le jeune écrivain, futur auteur de la saga des Rougon-Macquart. Elle va lui ouvrir les portes sur un monde qui lui est inconnu : celui de ces hommes aux conditions plus modestes, avec leur langage propre, leurs difficultés quotidiennes, les malheurs qui peuvent joncher leur route. Sa compagne sera un soutien sans bornes, l'encouragera quotidiennement et sera en quelque sorte sa muse pour son oeuvre naturaliste.

Comme le titre l'indique, cette bande-dessinée se concentre surtout sur l'intimité du couple, sur leur relation au fil des ans alors que le succès littéraire et la notoriété sont de plus en plus grandissants. Ce qui explique que cette biographie ne commence pas par sa jeunesse à Aix-en-Provence (avec Paul Cézanne).
Plus qu'un truchement qui permet de découvrir l'homme et ses romans, il s'agit avant tout de mettre en évidence le rôle primordial de sa femme (et de sa mère) dans l'oeuvre d'Emile Zola. Et sans Alexandrine, point de Zola, ou peut-être pas ce chef de file du naturalisme tel qu'on le connait aujourd'hui. Il va sans dire que sans cet incroyable écrivain, la littérature française n'aurait pas la même saveur au point de ‘'sans des-Zola''.

Pas sûre que sa femme ait été récompensée à la hauteur de son soutien pour son mari, Ainsi, Zola, passionné, travailleur acharné, engagé tant au niveau social que politique (on a tous en tête son « J'accuse » dans l'affaire Dreyfus), ne donnera pas d'enfant à Alexandrine. Il finira par jeter son dévolu sur sa servante Jeanne Rozerot (de 27 ans sa cadette) avec qui il aura une deuxième vie et aura deux enfants.
Les grands écrivains restent des hommes. Et l'humain c'est ce qu'Emile Zola a su si bien nous raconter à travers tous ses romans.

Commenter  J’apprécie          280



Ont apprécié cette critique (26)voir plus




{* *}