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Critique de bdelhausse


Maïquel a fait un stupide pari. Un stupide pari... c'est un peu un pléonasme, ça ! le lecteur ne saura jamais de quel pari il s'agissait. Mais Maïquel l'a perdu. Normal...

L'histoire débute dans un salon de coiffure. Maïquel se fait teindre en blond. Une décoloration totale. Y Compris la moustache. Lui, il trouve qu'il a un genre... la coiffeuse trouve que c'est nul.

En chemin, Maïquel se la joue "sappé comme jamais"et se refringue. En même temps, il lève la vendeuse, Clédir. Chez Gonzague, le bar de potes, il est à cran. Il cherche un peu la castagne. Il suffit de rien. Rien... même pas presque rien. On vous dit, rien de rien... Bref, il suffit de rien pour qu'il tire dans le dos de Suel. Pour un regard en croix, je suis mort, chante Calogero... Maïquel aussi, il chante, avec son fusil. Puis bam! plus de tête pour Suel.

Et puis tout s'enchaîne... façon "C'est arrivé près de chez vous".

Les notables, d'abord, qui se trouvent un "justicier" qui va les débarrasser des fauteurs de troubles. La police, ensuite, qui trouve que c'est sympa de buter les malfrats à leur place. Mais aussi côte à côte. Les ripous se reconnaissent toujours. Qui se ressemblent s'assemblent.

C'est l'ascenseur social façon brésilienne. Une brésilienne, deux boules et un gros cornet dans le froc. Et plein de pognon. Et la dope. Puis, exit Clédir, elle était trop chiante.

Maïquel ne sait pas trop ce qu'il veut. Il veut pas d'ennuis, ça c'est sûr. Alors, il plombe grave. le grain de sable...? Les femmes. Maïquel, tu te fais avoir par les femmes. T'aimes trop la baises tranquille. T'aimes trop la chatte.

Aussi vite qu'il est monté dans les sphères, Maïquel replonge. Mais pas sans un baroud d'honneur, ou de déshonneur. C'est comme on veut. Maïquel, il veut crever, mais pas tout seul.

Premier roman écrit en 1995, O Matador décrit le Brésil d'il y a 20 ans, mais il dépasse tout cela. Un coup d'oeil aux infos et on a l'impression que cela pourrait être écrit aujourd'hui. Au Brésil. Au Mexique. Aux Philippines. En France? Peut-être aussi.

Le verbe est cash, le récit est dur. Sans détour. Là aussi Patricia Melo fait carton plein, toutes les balles dans la cible. On ne peut rêver d'une autre langue pour décrire Maïquel et ses envies, ses dérives. Un vidéo-clip dit la 4è de couverture. C'est clair. Un putain de road movie... qui ne peut se terminer bien. Et là encore, l'auteure a l'intelligence de laisser au lecteur le soin de conclure tout seul. Une découverte. Un coup de coeur.
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