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Cécile Tricoire (Traducteur)
EAN : 9782226087102
297 pages
Albin Michel (22/08/1996)
3.55/5   21 notes
Résumé :
Dans une extrême tension verbale - mais avec un humour noir abrasif -, Patricia Melo, 33 ans, retrace le parcours hallucinant d'un jeune homme de Sao Paulo, devenu à la suite d'un pari perdu un tueur à gages sans états d'âme.
Roman d'initiation sanglant, O Matador a été salué comme une grande révélation au Brésil où sa publication a défrayé la chronique.

A la suite d’un assassinat commis par hasard, Maiquel, un jeune homme banal âgé de 23 ans,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Maïquel a fait un stupide pari. Un stupide pari... c'est un peu un pléonasme, ça ! le lecteur ne saura jamais de quel pari il s'agissait. Mais Maïquel l'a perdu. Normal...

L'histoire débute dans un salon de coiffure. Maïquel se fait teindre en blond. Une décoloration totale. Y Compris la moustache. Lui, il trouve qu'il a un genre... la coiffeuse trouve que c'est nul.

En chemin, Maïquel se la joue "sappé comme jamais"et se refringue. En même temps, il lève la vendeuse, Clédir. Chez Gonzague, le bar de potes, il est à cran. Il cherche un peu la castagne. Il suffit de rien. Rien... même pas presque rien. On vous dit, rien de rien... Bref, il suffit de rien pour qu'il tire dans le dos de Suel. Pour un regard en croix, je suis mort, chante Calogero... Maïquel aussi, il chante, avec son fusil. Puis bam! plus de tête pour Suel.

Et puis tout s'enchaîne... façon "C'est arrivé près de chez vous".

Les notables, d'abord, qui se trouvent un "justicier" qui va les débarrasser des fauteurs de troubles. La police, ensuite, qui trouve que c'est sympa de buter les malfrats à leur place. Mais aussi côte à côte. Les ripous se reconnaissent toujours. Qui se ressemblent s'assemblent.

C'est l'ascenseur social façon brésilienne. Une brésilienne, deux boules et un gros cornet dans le froc. Et plein de pognon. Et la dope. Puis, exit Clédir, elle était trop chiante.

Maïquel ne sait pas trop ce qu'il veut. Il veut pas d'ennuis, ça c'est sûr. Alors, il plombe grave. le grain de sable...? Les femmes. Maïquel, tu te fais avoir par les femmes. T'aimes trop la baises tranquille. T'aimes trop la chatte.

Aussi vite qu'il est monté dans les sphères, Maïquel replonge. Mais pas sans un baroud d'honneur, ou de déshonneur. C'est comme on veut. Maïquel, il veut crever, mais pas tout seul.

Premier roman écrit en 1995, O Matador décrit le Brésil d'il y a 20 ans, mais il dépasse tout cela. Un coup d'oeil aux infos et on a l'impression que cela pourrait être écrit aujourd'hui. Au Brésil. Au Mexique. Aux Philippines. En France? Peut-être aussi.

Le verbe est cash, le récit est dur. Sans détour. Là aussi Patricia Melo fait carton plein, toutes les balles dans la cible. On ne peut rêver d'une autre langue pour décrire Maïquel et ses envies, ses dérives. Un vidéo-clip dit la 4è de couverture. C'est clair. Un putain de road movie... qui ne peut se terminer bien. Et là encore, l'auteure a l'intelligence de laisser au lecteur le soin de conclure tout seul. Une découverte. Un coup de coeur.
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Premier roman de la brésilienne Patricia Melo, "O matador" est un véritable uppercut porté à la face du lecteur.
Maïquel, jeune homme fougueux, va voir sa vie basculer pour s'être fait teindre les cheveux en blond. Parce qu'il ne supportera pas la moquerie d'un de ses copains, il va le tuer, déclenchant ainsi sa future carrière de tueur à gages.
Narré à la première personne par Maïquel, le roman transcrit un climat extrêmement nerveux et violent, plein de haine envers le monde mais aussi du mal-être du héros, de sa difficulté à exister.
La difficile condition des classes les plus pauvres est parfaitement mise en place par Patricia Melo, tout comme la morgue et la volonté de puissance des plus nantis, désireux de s'octroyer tous les droits et de se mettre les forces de l'ordre dans la poche.
On retrouvera Maïquel dans une suite, "Monde perdu".
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À la suite d'une petite provocation qui a dégénéré en meurtre, Maïquel, un jeune homme de São Paulo, devient tueur à gages pour des hommes riches et influents.
[...]
Si O Matador de Patrícia Melo semble commencer comme une parodie du tueur à gages débutant et maladroit, on se rend compte que, malgré l'ironie du sort qui pointe, il n'en est rien. Maïquel représente la jeunesse de São Paulo pauvre, abandonnée par les pouvoirs publics, vouée à dealer, se droguer, ou avoir un job de merde sans espoir d'ascension sociale. À travers lui, on entrevoit une jeunesse fracassée avant même d'avoir passé la vingtaine. La misère, le racisme, la violence, la maladie, la mort ; ici le temps est plus court du berceau à la morgue.
[...] Pour Maïquel, les emmerdes s'accumulent en toute impunité, dans une escalade vertigineuse qui atteint son paroxysme. La culpabilité le bouffe, le ronge, le tue et on s'attend au pire à chaque page. Raconté à la première personne, sur le ton de l'urgence, sans ponctuation de dialogue, O Matador est un roman social fracassant.

L'article entier sur Bibliolingus :
http://www.bibliolingus.fr/o-matador-patricia-melo-a115043074
Lien : http://www.bibliolingus.fr/o..
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Récit glaçant, à la première personne, de la trajectoire d'un individu ordinaire devenu tueur à gages; par sa description, clinique et détachée, de la violence, O matador (le tueur) fait penser à une sorte d'American Psycho brésilien - et, comme lui, distille une critique sociale de la société contemporaine, ici brésilienne, amorale et banalisant la violence.
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Un récit façon uppercut qui me laisse groggy. J'ai adoré suivre Maïquel, tueur à gage ultra violent, nerveux, expéditif, un peu perdu, qui fait son trou dans la société brésilienne, livrée elle-même, entre corruption, pauvreté et décadence. Un grand roman noir, avec un rythme endiablé, comme un vidéo-clip dis la quatrième de couverture,. Une pépite!
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Une femme riche est arrivée, elle voulait acheter une moto pour son amant, un jeune mec, dix ans de moins qu'elle. Le genre de couple, donne-moi-ta-jeunesse, tiens-voilà-mon-argent. (p.36)
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Les autres ont surtout apprécié le moment où j’ai martelé la tête d’Ezéquiel et où je lui ai crevé les yeux. Les mères ont adoré et moi j’ai trouvé normal qu’elles adorent. Les cadeaux ont été encore plus beaux que quand j’avais tué Suel, des jumelles, cinq kilos de riz, un morceau de rumsteck, des cartes, des lunettes de soleil, des tee-shirts, et plein de babioles.
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Des fois, j'ai dit, des fois, j'ai l'impression que le monde tourne le dos aux hommes, que les hommes tournent le dos à Dieu, que Dieu tourne le dos au monde, un bordel intégral, pas toi? (p.293)
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Jusqu’au jour où on tue pour la première fois, on pense que ça s’apprend. Apprendre à tuer, c’est comme apprendre à mourir, un jour on meurt et voilà. Personne n’apprend à tuer. C’est des bobards de flics, ça. Tout le monde sait en naissant. Si t’as une arme dans la main, ça suffit, tu sais tout.
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C'est facile de mentir, il suffit de regarder la personne en face et de lui dire ce qu'elle a envie d'entendre. (p.131)
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