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Critique de ulysse13003


Amateurs de Melville, de Stevenson, de livres de mer en général, vous ne regretterez pas de vous être enrôlé sur le "Highlander" en compagnie de Wellingborough Redburn, pour sa première croisière entre New York et Liverpool. Si une fois le livre refermé, vous avez envie de me jeter par dessus bord, je suis prêt à vous rembourser pour prix de votre peine la solde qu'a touchée Redburn à son retour !
Ecrit 2 ans avant Moby Dick, "Redburn ou Sa première croisière" (1849) raconte l'apprentissage du narrateur à bord d'un grand voilier. On se doute que c'est de Melville qu'il s'agit. Redburn, jeune homme de bonne famille, vit le quotidien peu enviable des mousses, affectés aux tâches les plus ingrates du navire et en butte aux railleries et à la cruauté d'un équipage en peine de distraction. le lecteur fait l'apprentissage, en même temps que son narrateur, des manoeuvres au sommet de la vergue de hunier. En même temps qu'il apprend le métier de marin, Redburn découvre les ressorts de l'organisation de l'humanité dont le navire est un microcosme. A l'image des immeubles haussmanniens où toutes les classes sociales se côtoient dans un espace proche mais hiérarchisé verticalement, les navires sont compartimentés entre officiers et voyageurs à 20 livres dans le gaillard d'arrière, équipage dans le gaillard d'avant, migrants (au retour) dans l'entrepont.
Les pages consacrées à la description des docks de Liverpool, ses tavernes enfumées et ses ruelles sordides nous emportent du côté de Dickens.
Tel chapitre frôlant le fantastique évoque Edgar Allan Poe.
Traduit par Armel Guerne dans une langue au style un peu compassé mais néanmoins admirable et poétique, ce livre contient tous les réflexions que Melville développera dans son Moby Dick : comme la mer, tout être humain, mystérieux et insondable à l'image du marin Jackson et du jeune anglais Harry Bolton, comporte sa part de beauté et de tragédie.
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