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Citations sur Trois anneaux (9)

Les problèmes que me posait ce livre sur l’épopée grecque n’avaient rien de commun avec ceux que j’avais rencontrés en travaillant à mon livre sur l’Holocauste. Le désespoir émotionnel qui avait marqué mon rapport à ce livre avait laissé place, dans ce nouveau projet, à ce que je ne puis que qualifier de désespoir narratif.
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Quoi qu’il en fût, je me sentais vidé, tant de mes émotions que de ma créativité. Chaque fois que j’essayais d’amorcer un nouveau projet, j’avais l’impression d’être devenu l’un de ces vieux témoins ou survivants sur lesquels j’avais écrit ; un vagabond désœuvré, enfin arrivé dans un nouvel endroit vierge, incapable de poursuivre son chemin.
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En dépit de la diversité des cultures nationales analysées chapitre après chapitre [de "Mimésis"] dans leurs plus infimes détails, en dépit de la spécificité des contextes permettant de comprendre et d'analyser les littératures de ces cultures, Auerbach part du principe que certaines réalités sont, en fin de compte, communes à tous les humains. Il y a un "destin commun", résultat d'un "arrière-plan divers", comme il l'écrivit dans un article quelques années avant de s'éteindre dans une maison de retraite des environs de New Haven (Connecticut), dernière de ses nombreuses destinations. C'était là un concept auquel il s'accrochait avec une ténacité qui ne peut que nous paraître poignante, au vu de l'histoire particulière de sa propre époque.
p. 63
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Il est temps que cet exilé s’attelle à son grand œuvre, un livre qui ouvrira sur le récit d’une technique aussi ancienne qu’Homère, que l’on appelle la composition circulaire ; une technique vagabonde qui pourtant retrouve toujours le chemin de son foyer, une technique, fondée sur le lumineux principe méditerranéen qu’il y a bel et bien un lien entre toutes choses, que le Juif allemand Erich Auerbach – à qui l’on ne peut à présent que pardonner, au vu du terrible périple tortueux qui l’a conduit ici, cette obscure trajectoire qui, comme il finira un jour par le reconnaître, a pourtant rendu son livre possible – trouve un peu trop belle pour être vraie.
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La littérature, dont l'interprétation passe aux yeux de bien des gens pour un exercice subjectif, vague, ouvert à tous les points de vue, était pour les premiers philologues un objet d'étude pareil à tout autre objet d'étude scientifique : la pesanteur, les plantes, les étoiles. Pour comprendre le sens d'un texte littéraire, il fallait en maîtriser les différentes composantes, de la même façon qu'il fallait maîtriser l'addition, la trigonométrie ou le calcul infinitésimal pour prétendre aborder les mathématiques ; ces composantes étant, dans le cas de la littérature, non seulement la langue dans laquelle le texte était écrit, sa grammaire, sa syntaxe et son lexique, mais aussi l'Histoire, la religion, la sociologie et le système politique de la civilisation qui avait produit le texte.
p. 58
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Tandis que chez Homère, les anneaux nous entraînent vers la révélation et l’illumination, par des spirales remontant toujours plus loin dans le passé d’Ulysse pour nous ramener à l’instant de sa naissance et à celui où il reçut son nom, deux clés de son identité et de celle de son épopée, les cercles du récit de Sebald nous conduisent vers une enfilade de portes fermées pour lesquelles il n’y a aucune clé.
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"Un étranger arrive dans une ville inconnue après un long voyage. Ce fut un voyage sinueux et semé d'écueils ; l'étranger est fatigué. Il approche enfin de l'édifice qu'il habitera un certain temps et, laissant échapper un léger soupir, il avance vers l'entrée, dernière étape, brève, du chemin improbable et détourné qui l'a conduit jusqu'ici. Il a peut être quelques marches, qu'il gravit d'un pas las. Ou bien d'une arche floue se fondant à l'obscurité béante, comme quelque personnage mythologique disparaissant dans la gueule d'un monstre. Ses épaules ploient sous le poids des sacs qu'il porte, les deux sacs contiennent désormais tout ce qu'il possède, à l'exception de la femme et de l'enfant. Il a fait son bagage à la hâte. Qu'emporter? Qu'est-ce qui est le plus précieux? L'un des sacs contient probablement des livres."
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Depuis cette petite ville, les rares survivants devaient, après la guerre, se répandre dans toutes les directions, vers de lointaines parties du monde – des lieux qui, quinze ans plus tôt à peine, leur auraient paru improbables, voire absurdes comme destinations, et plus encore comme lieux de vie : Copenhague, Tachkent, Stockholm, Brooklyn, Minsk, Beer-Shevah, Bondi Beach. Ce fut dans ces villes que j’ai dû me rendre soixante ans plus tard, pour m’entretenir avec les survivants et entendre ce qu’ils avaient à raconter sur ma famille. Le seul moyen d’atteindre le centre de mon histoire était de prendre des détours compliqués vers de lointaines périphéries.
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Je m'attendais à beaucoup mieux vu le tapage fait à sa sortie. Ce livre est d'un ennui monumental
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