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Critique de MadameTapioca


Brutal et poétique.

Décidemment les belles lectures en littérature américaine s'enchainent pour moi.
Séduite par la plume de Joe Meno que j'avais découvert avec « le blues de la harpie » l'an passé, je suis désormais totalement conquise par cet auteur.
Si j'aime les romans noirs, je sais que ceux qui me chamboulent ont un petit truc en plus.
Finalement le noir pour le noir, ne m'intéresse pas tant que ça.
Ici, il y a de la mélancolie, de la poésie, de la lumière et beaucoup d'amour.

Eté 95, Jim Falls, agriculteur veuf de 70 ans, se bat pour élever son petit-fils métis, Quentin, 16 ans.
La mère du gamin, droguée et irresponsable, rarement à la maison, disparait pour revenir toujours plus défaillante.
Au fond de l'Indiana dans sa ferme au bord de la faillite, la communication avec cet ado étrange est difficile pour Jim.
Quentin ne s'intéresse qu'aux reptiles qu'il a choisi comme animaux de compagnie, aux jeux vidéo et à la colle qu'il renifle occasionnellement.
Au milieu de cette vie familiale sombre et de cette situation financière catastrophique, un miracle va se produire.
Ce miracle surgit sous la forme d'un cheval de course que Jim reçoit en héritage suite à une erreur dans une succession.
C'est une erreur, mais le cheval leur appartient bel et bien.
L'atmosphère de la ferme insidieusement change comme si cet animal blanc était l'archange Gabriel, messager céleste, envoyé par on ne sait qui.
Mais dans cette Amérique rurale, ce cheval hors norme se fait vite remarquer ; la bête est volée.
Commence alors pour Jim et Quentin un road-trip à travers le coeur sombre du pays pour tenter de retrouver l'animal.
Tout au long de ce voyage insensé et dangereux, Jim et Quentin vont croiser des personnages perdus, des paumés, des drogués, des brutes.
Ils vont continuer à se découvrir et tenter de trouver les mots.

Si le suspense, la noirceur et la violence sont bien présents tout au long du livre, la lumière reste toujours tapie dans un coin.
Cet auteur a l'esprit et l'âme d'un poète.
C'est un livre remarquable: une méditation mélancolique et chargée de symboles sur le coeur de l'Amérique mourante, sur l'amour entre un grand-père et son petit-fils, sur un cheval « magique ».
Je suis restée accrochée de bout en bout, à nouveau frappée par cette écriture très cinématographique, limite magnétique.

Le talentueux Joe Meno a écrit une histoire ou le pire et le meilleur de l'homme se mélangent, imbibée d'amour pudique, de loyauté et de courage.
Vous l'aurez compris, j'attends d'ores et déjà le prochain roman de l'auteur.

Traduit par Morgane Saysana
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