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Critique de BazaR


Je pensais que Mérimée, ça n'était que des écrits comme Carmen qui ne m'attirent pas trop a priori. C'est sur Babélio que j'ai appris qu'il avait écrit du fantastique. le challenge XIXème siècle aidant, je suis venu voir de plus près.

« La Vénus d'Ille » est l'une des principales du genre. En Catalogne, à Ille sur Tet, une statue de bronze antique représentant une magnifique femme, déterrée il y a peu, trouble les âmes. Des accidents plus ou moins sévères adviennent à ceux qui se moquent d'elle avec insouciance. le fils Peyrehorade, en particulier, ne se rend pas compte de ce à quoi il s'engage en glissant l'anneau, qu'il destine à sa promise, au doigt de la statue. Ce joueur de paume y laissera son dernier souffle.
Le fantastique est prégnant ici. Mérimée nous incite à penser que la statue porte malheur. Il grille les hypothèses qui permettent d'expliquer le malheur rationnellement. le récit de la nouvelle épousée (la vraie, pas la statue) ajoute une note d'épouvante avec sa « marche du golem ». Cependant libre à chaque lecteur de ne pas plonger, de ne pas croire.
L'histoire se couple de manière agréable avec une description de la vie de province, loin de Paris où – les Peyrehorade nous en rebattent les oreilles jusqu'à l'agacement – les gens sont si cultivés, fins, raffinés. Les dialogues entre le narrateur poli et posé, le volubile et faux-humble Peyrehorade père et le franchement odieux mais bon sportif Peyrehorade fils enrichissent plaisamment le récit.

« Djoûmane » m'est apparue plus marquée par le fantastique. L'exotisme du Maghreb, la petite société troglodyte adorant un serpent géant et lui offrant des sacrifices humains, le soldat narrateur qui découvre cela avec effroi, la filiation avec Lovecraft est évidente. Mais ce n'est pas du Lovecraft. D'une part il y a des dialogues, d'autres part une fin qui laisse la question de la réalité ou de l'illusion ouverte (on est plus dans P.K. Dick à ce niveau).

« Les Sorcières Espagnoles » est une courte visite de la région de Valencia émaillée d'histoires de sorcières racontées par le guide touristique. On est un peu dans le cliché du pays superstitieux et quelque peu sous-développé, où il y a des gens qu'il ne vaut mieux pas fréquenter car ils ont le mauvais oeil. le côté fantastique n'est guère plus marqué mais la balade avec ce guide « typique » vaut le coup.

Bref une très bonne découverte pour quelques heures de lecture. Je revisiterai certainement l'auteur un de ces jours.
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