AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Dominique Fleur-Schulthess (Éditeur scientifique)Claudine Zenou-Grinstein (Éditeur scientifique)
EAN : 9782011678508
120 pages
Hachette Education (28/11/2001)
  Existe en édition audio
3.46/5   1598 notes
Résumé :
Une beauté merveilleuse... Un corps parfait, des contours si purs, des formes exquises et voluptueuses. Mais un visage... Un visage où l'incroyable beauté le dispute au dédain, à l'ironie, à la froide cruauté... C'est Vénus sortie de terre, l'idole redoutable et magnifique. Éternelle. Fascinante.
À quoi songeait l'impétueux jeune homme en lui passant l'anneau nuptial ? Le malheureux ! Quel infernal hymen vient-il de sceller ? Car c'est elle l'épousée. Elle qu... >Voir plus
Que lire après La Vénus d'IlleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (132) Voir plus Ajouter une critique
3,46

sur 1598 notes
Étrange comme, parfois, on se fait des idées ; on croit connaître une histoire et en fait, pas du tout. C'est exactement ce qui s'est passé pour moi avec "La Vénus d'Ille", un roman fantastique qui m'a fait froid dans le dos.

La narrateur, archéologue et antiquaire (il est assez facile de faire le lien avec l'auteur), se déplace de Paris à Perpignan pour mieux connaître le Roussillon et son patrimoine. A une époque où l'archéologie et l'Antiquité exercent un puissant magnétisme sur les intellectuels, on n'a aucune difficulté à se représenter le contexte. Son hôte, Mr de Peyrehorade, antiquaire enrichi, lui fait part dès son arrivée d'une trouvaille extraordinaire : la statue d'une Vénus en cuivre trouvée enterrée sous un vieil olivier. Ladite statue représente une femme à la plastique idéale, quasi surnaturelle, mais qui trahit dans son expression une insensibilité frôlant la cruauté. Or des "incidents" ont déjà frappé quelques unes des personnes ayant approché "l'Idole", comme la nomment les autochtones.

Au fil du récit, une atmosphère très particulière se met en place, faite de sensations paranormales, de mystère et d'érotisme. Le narrateur ignorait qu'en arrivant chez Mr de Peyrehorade, il débarquerait en pleine noce, car son hôte marie son fils, et d'étranges phénomènes se produisent, inquiétants et aptes à rendre superstitieux les esprits les plus cartésiens. Une tragédie antique pourrait bien avoir été déterrée en même temps que la Vénus...

J'ai enfin trouvé dans une oeuvre classique le "fantastique frisson fantastique" qu'on m'avait promis de trouver et que j'ai cherché en vain dans "Le Portrait de Dorian Gray" de Wilde et le "Horla" de Maupassant. De plus, le style de Prosper Mérimée est efficace et simple, parfaitement digeste.


Challenge 19ème siècle 2015
Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015
Commenter  J’apprécie          1267
Après avoir réussi à traduire en tâtonnant la mystérieuse inscription latine gravée sur le socle de la statue de Vénus trouvée dans le petit village d'Ille, le gentil et serviable archéologue parisien aurait mieux fait de prendre ses jambes à son cou et de rentrer vite fait à la capitale.
« Prends garde à toi si elle t'aime. »
Propos peu rassurants pour celui qui veut vivre longtemps et en paix ! Surtout quand ils proviennent d'une Vénus unique par sa beauté resplendissante, mais aussi par son expression. Une expression si cruelle, si haineuse que, face à elle, on baisse le regard de crainte.
Le bas peuple, lui, a déjà tout compris : cette statue est maudite. Notre pimpant archéologue et la famille de Peyrehorade chez qui il est accueilli n'en croient rien. Ces scientifiques, ces érudits cartésiens balaient d'un revers de main méprisant ces sornettes d'ignorants et de superstitieux. Funeste erreur.
Il faut dire que de Peyrehorade père et fils sont deux véritables goujats. le fils qui va bientôt se marier méprise souverainement sa future épouse, ne songeant qu'à l'argent qu'elle va lui apporter. Quant au père, il se fiche comme d'une guigne de ce mariage et de sa bru. Insupportable pour Vénus, déesse de l'amour, qui s'en va derechef s'expliquer avec ces deux grossiers personnages d'une manière qu'on peut qualifier d'hétérodoxe et d'expéditive. Notre aimable archéologue parvient à rentrer à Paris, certes ébranlé dans certaines de ses certitudes, mais toujours vivant.
Une nouvelle à la lisière du fantastique qui se lit en une petite heure. L'écriture de Prosper Mérimée est simple et limpide, et pourtant d'une grande richesse. Un vrai et très grand plaisir.

Commenter  J’apprécie          812
Une bonne surprise de découvrir ce court récit fantastique sous la plume du Prosper Mérimée. le ton est très XIXe siècle, le sujet, plutôt que l'horreur du fantastique qui n'apparaît qu'en filigrane et n'est jamais réellement démontré, c'est avant tout le respect de l'amour, le respect des sentiments. C'est un belle démonstration, un peu bucolique, sur le flancs du mont Canigou (Pyrénées Orientales), avec une ambiance à la fois provinciale et légère et parfois inquiétante et tendue, des personnages particulièrement bien campés, et une écriture fluide. En si peu de pages, on passe par toutes les émotions, cette nouvelle est une petite perle qui vaut vraiment le coup d'oeil.
Commenter  J’apprécie          651
Une curieuse nouvelle fantastique! Une statue de venus faite de cuivre est découverte sous l'olivier M. de Peyrehorade, elle va d'un seul coup enfiévrer des ragots parce que, lors de son transport, survient un accident par lequel Jean Coll va perdre sa jambe, mauvais signe pour des villageois d'Ille....depuis lors, la statue est devenue causes des événements de malheur, surtout quand surviendra la mort mystérieuse du fils de son propriétaire, M. de Peyrehorade pendant sa nuit nuptiale...
Commenter  J’apprécie          610

Monde archéologique aux secrets bien troublants
Idole étrange et maléfique aux grands yeux blancs
La petite ville d'Ille sera le lieu du drame
La statue amoureuse se changera en femme
le fat Alphonse eut tort de jouer avec elle
La bague sur son doigt sera gage éternel
Et la Mort unira leurs destins violents
Folie ou cauchemar? le doute frissonnant
S'insinue jusqu'au bout dans nos veines tremblantes
Cette Vénus de bronze hante l'imaginaire
Et garde au fond des yeux son si lourd mystère...

Mérimée ne fait pas, dans cette nouvelle, que céder à la mode du 19ème siècle , entiché d'Antiquité. Il était lui-même passionné d'art et inspecteur général des monuments historiques. le narrateur, témoin de l'histoire, c'est un peu lui. L'aspect fantastique est , je trouve, exploité de manière subtile, les phénomènes étranges apparaissant progressivement. le fait que le drame se double d'un aspect policier laisse une fin ouverte.

Une nouvelle fantastique intéressante, au style riche, aux personnages bien dessinés. Étudiée en 4ème, elle plait aux élèves, mais ils trouvent le vocabulaire difficile. Et ils préfèrent les histoires de vampires, comme " La morte amoureuse" de Théophile Gautier....

Commenter  J’apprécie          537

Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
La chevelure, relevée sur le front, paraissait avoir été dorée autrefois. La tête, petite comme celle de presque toutes les statues grecques, était légèrement inclinée en avant. Quant à la figure, jamais je ne parviendrai à exprimer son caractère étrange, et dont le type ne se rapprochait de celui d'aucune statue antique dont il me souvienne. Ce n'était point cette beauté calme et sévère des sculpteurs grecs, qui, par système, donnaient à tous les traits une majestueuse immobilité. Ici, au contraire, j'observais avec surprise l'intention marquée de l'artiste de rendre la malice arrivant jusqu'à la méchanceté. Tous les traits étaient contractés légèrement : les yeux un peu obliques, la bouche relevée des coins, les narines quelque peu gonflées. Dédain, ironie, cruauté, se lisaient sur ce visage d'une incroyable beauté cependant.
Commenter  J’apprécie          450
Sa femme, un peu trop grasse, comme la plupart des Catalanes lorsqu’elles ont passé quarante ans, me parut une provinciale renforcée, uniquement occupée des soins de son ménage. Bien que le souper fût suffisant pour six personnes au moins, elle courut à la cuisine, fit tuer des pigeons, frire des miliasses, ouvrit je ne sais combien de pots de confitures. En un instant la table fut encombrée de plats et de bouteilles, et je serais certainement mort d’indigestion si j’avais goûté seulement à tout ce qu’on m’offrait. Cependant, à chaque plat que je refusais, c’étaient de nouvelles excuses. On craignait que je ne me trouvasse bien mal à Ille. Dans la province on a peu de ressources, et les Parisiens sont si difficiles !
Commenter  J’apprécie          300
Je me couchai ; mais le sommeil fut long à venir. Toutes les scènes de la journée se représentaient à mon esprit. Je pensais à cette jeune fille si belle et si pure abandonnée à un ivrogne brutal. Quelle odieuse chose, me disais-je, qu’un mariage de convenance ! Un maire revêt une écharpe tricolore, un curé une étole, et voilà la plus honnête fille du monde livrée au Minotaure ! Deux êtres qui ne s’aiment pas, que peuvent-ils se dire dans un pareil moment, que deux amants achèteraient au prix de leur existence ? Une femme peut-elle jamais aimer un homme qu’elle aura vu grossier une fois ? Les premières impressions ne s’effacent pas, et j’en suis sûr ce M. Alphonse méritera bien d’être haï…
Commenter  J’apprécie          250
« ...C'était bien une Vénus, et d'une merveilleuse beauté. Elle avait le haut du corps nu, comme les anciens représentaient d'ordinaire les grandes divinités. Rien de plus suave, de plus voluptueux que ses contours ; rien de plus élégant et de plus noble que sa draperie.
Quant à la figure, jamais je ne parviendrai à exprimer son caractère étrange, et dont le type ne se rapprochait de celui d'aucune statue antique dont il me souvienne. Tous les traits étaient contractés légèrement : les yeux un peu obliques, la bouche relevée des coins, les narines quelque peu gonflées. Dédain, ironie, cruauté se lisaient sur son visage.
En vérité, plus on regardait cette admirable statue, et plus on éprouvait le sentiment pénible qu'une si merveilleuse beauté pût s'allier à l'absence de toute sensibilité.

- Si le modèle a jamais existé, dis-je à M. de Peyreho-rade, que je plains ses amants ! Elle a dû se complaire à les faire mourir de désespoir. Il y a dans son expression quelque chose de féroce, et pourtant je n'ai jamais vu rien de si beau »...
Commenter  J’apprécie          150
Toutes les scènes de la journée se représentaient à mon esprit. Je pensais à cette jeune fille si belle et si pure abandonnée à un ivrogne brutal. Quelle odieuse chose, me disais-je qu’un mariage de convenance ! Un maire revêt une écharpe tricolore, un curé une étole, et voilà la plus honnête fille du monde livrée au Minotaure ! Deux êtres qui ne s’aiment pas, que peuvent-ils se dire dans un pareil moment, que deux amants achèteraient au prix de leur existence ? Une femme peut-elle jamais aimer un homme qu’elle aura vu grossier une fois ? Les premières impressions ne s’effacent pas, et j’en suis sûr ce M. Alphonse méritera bien d’être haï…


Commenter  J’apprécie          200

Videos de Prosper Mérimée (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Prosper Mérimée
Pour sa septième édition, le Festival du Regard vous plonge au coeur de la Nuit photographique. Véritable défi pour ce medium qui, par définition, se nourrit de lumière. Après les thèmes « Adolescences », « Habiter », « Voyages extra-ordinaires » et « lntime et Autofictions », voici « Bonjour la Nuit ! » qui vous emmène dans les univers nocturnes de vingt photographes. Parmi les plus connus, Anders Petersen. le festival a l'honneur de présenter des tirages inédits du célèbre Café Lehmitz. Fasciné par le quartier rouge de Hambourg, le photographe suédois va s'immerger dans le huis-clos d'un petit bar du port et tirer le portrait de ses habitués. Cette série produite en 1967 va propulser l'artiste sur la scène photographique internationale. C'est avec « House Hunting », que Todd Hido s'est fait connaître en 2001. Lui qui a su saisir l'ambiance inquiétante de la nuit américaine en photographiant de simples pavillons éclairés et silencieux…
Une ambiance mystérieuse se dégage aussi des tableaux de Juliette Agnel. Dans ses grands formats se déploient, majestueuses, les plus belles cités antiques du Soudan sous un ciel constellé d'étoiles. Troublante beauté que celles des pierres laissées-là depuis la fin du règne du pharaon Taharqa (vers 600 ans avant notre ère). C'est également sous des voutes célestes scintillantes que Thierry Cohen a figé pour toujours les mégapoles de Tokyo, Shanghai ou Rio, sauf que les cieux que nous voyons ne sont pas réels, ce sont ceux que nous devrions voir mais devenus invisibles du fait de la pollution lumineuse. Les étoiles, les constellations sont parfaitement à leur place. Thierry Cohen photographie le ciel à l'exact latitude que la ville, dans un lieu dénué de tout éclairage. Les étoiles devaient être bien visibles ce soir de novembre 1965, lorsqu'une panne de courant générale plongea brutalement la ville de New York dans une quasi totale obscurité. le photographe de Magnum, René Burri, équipé de huit rouleaux de pellicule, a témoigné de cette expérience exceptionnelle dans une des plus grandes villes du monde où on avance comme dans un rêve halluciné… L'absence d'électricité, c'est le lot quotidien d'un milliard d'habitants sur terre.
Rubén Salgado Escudero met en scène des habitants des quatre coins du globe, dont la vie a été améliorée grâce à des panneaux solaires portatifs. Quant au Cambodgien, Philong Sovan, il utilise le phare de sa motocyclette pour photographier la vie nocturne et bouillonnante de Phnom Penh. 
Il arrive que la nuit devienne féérie lorsque les aurores boréales sont de la partie. Dans Hyperborea, la Russe Evgenia Arbugaeva nous fait découvrir l'extraordinaire magie des nuits polaires. Festive aussi, dans les photo-graphies de Ronan Guillou qui a relevé le défi de la Carte blanche lancée par la Communauté d'Agglomération de Cergy Pontoise en nous dévoilant les coulisses du spectacle flamboyant, Carmen Street, le chef d'oeuvre du compositeur Georges Bizet d'après la nouvelle de Prosper Mérimée. A l'approche de la fin d'année, la nuit se pare de ses plus beaux habits de lumière, comme le montrent les images de Laure Vasconi réalisées à Los Angeles. Là-bas, la tradition des décorations de Noël est une affaire sérieuse. Tout est dans la démesure, c'est à celui qui fera scintiller le plus d'ampoules ! Toujours sur le continent américain, Céline Croze nous emmène au Vénézuela. La photographe nous fait rencontrer les barons de la nuit de Caracas où elle séjourne pendant le tournage d'un film. Un univers de couleurs sourdes et de violence, qu'elle restitue avec force dans la série « Siempre que », présentée pour la première fois dans un festival. C'est également une première pour Françoise Evenou, et ses « Reinas del Bosque », portraits dignes et altiers des travailleuses du plaisir en périphérie de Paris. Enchaînement parfait avec la nuit sulfureuse vue par l'Américaine Merry Alpern qui, en 1993, va épingler les moeurs interlopes des traders de Wall Street dans un peep-show clandestin de New-York. Autre série culte qui interroge sur notre place de spectateur/voyeur : « The Park », du Japonais Kohei Yoshiyuki, décédé cette année, à qui le festival rend hommage.
La nuit, au sens métaphorique, le Slovène Evgen Bavcar y est plongé depuis l'age de 11 ans. Aveugle, le photograp
+ Lire la suite
autres livres classés : nouvellesVoir plus
Notre sélection Littérature française Voir plus


Lecteurs (6076) Voir plus



Quiz Voir plus

Le vénus d'Ille

comment s'appelle l'hôte du narrateur ?

Monsieur de Peyrehorade
Monsieur de Pehrehorade
Monsieur Alphonse
Monsieur de Peyreorade

3 questions
11 lecteurs ont répondu
Thème : La Vénus d'Ille de Prosper MériméeCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..