- Ah ? Parce que vous envisagez de ne pas regagner le domicile conjugale ?
Du coup, le médecin avait l'air contrarié. Il fit presque un tour complet sur lui-même. - Vous savez les disputes, même les pires, et je conçois que celle-ci en fût une, finissent toujours par s'arranger. Il suffit que chacun y mette du sien, voilà tout. Je suis sûr que dans quelques jours…..
Mme Dorval le coupa sèchement.
- Je ne crois pas docteur.
- Mais madame Dorval, il y a la loi. Vous ne pouvez pas vous mettre hors la loi…………………………….
.Nous faisons de belles lois dans notre pays.
- Je vous en prie, madame Dorval, ces lois sont guidées par la volonté de protéger l'institution du mariage et la stabilité des couples. Il s'agit du redressement moral de la France.
Se dressant sur son séant, Mme Dorval montra son œil fermé et sa pommette tuméfiée.
- Et cela, ça ne compte pas? Battre sa femme entretient sans doute la stabilité des couples !
- Je ne veux pas entrer dans votre querelle. C'est une affaire privée et les torts sont sans doute partagés…...Dans un couple les disputes sont fréquentes. Mr Dorval ne vous a certainement pas frappée sans raison.
Finalement, certains savaient où on emmenait les juifs arrêtés par la police. Heureusement, Esther n'en voyait pas l'aspect tragique. Des camps? Le mot était vague et n'évoquait pas forcément le pire. Paradoxalement, cette information relançait même l'espoir. Esther avait l'impression de pouvoir visualiser ses parents. Les juifs étaient regroupés dans des camps, tout simplement. Et donc, peut-être, ses parents étaient-ils encore en vie.
La jeune fille était morte dans la découverte du plaisir, une femme avait pris sa place.
Ce miel qui coulait de vous, je m en suis gavée sans partage ...