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Critique de Myriam3


Avant la lecture de ce roman, je n'avais absolument aucune idée de ce dont il s'agissait, et ayant lu deux autres oeuvres du même auteur très différentes l'une de l'autre (L'Ile et La mort est mon métier), je m'attendais à tout; je pensais d'ailleurs, vu le titre, qu'il s'agissait d'un couple aisé se baladant au bord de la plage pendant l'Occupation...
Pas du tout. Dès la première ligne, nous entrons de plain pied en pleine guerre, et quand je dis ça, difficile de faire mieux. Maillat, comme tous les hommes de son âge, se retrouve engagé dans cette guerre sans l'avoir désiré, mais c'était ça ou la fusillade, alors... le voici au point le plus septentrional de France, Nord toute, sur la côte française, à Bray-Dune (et non Zuydcoote qui n'est ceci dit qu'à quelques kilomètres).
Nous le suivons sur un week-end, du samedi matin au dimanche après-midi, un week-end où Maillat subira la violence quotidienne de la mort en temps de guerre.
Entre chaque bombardement, d'une violence à couper le souffle, Maillat s'interroge sur l'absurdité de ces tueries et sur les notions de courage et de lâcheté. Qui, pour juger? Dans cette atmosphère de fin du monde (quand cela finira -t-il, cela finira-t-il même un jour? En ressortira-t-il vivant?), comment rester juste, intègre à ses propres valeurs?
Malgré son détachement de ce que subit son pays, Maillat sent son corps vaciller, traumatisé, à chaque attaque qu'il subit, jusqu'au paroxysme.
La narration présente quelques temps forts comme l'embrasement du cargo sur lequel il s'est embarqué suite aux bombardements ennemis, un passage très puissant dans le roman qui va commencer à ébranler le personnage, jusqu'aux bombardements de la maison où il s'est réfugié avec une jeune fille qu'il a sauvé peu auparavant.
Robert Merle joue sur les contradictions de l'âme, les fluctuations de la pensée, la dichotomie qu'il peut y avoir entre l'esprit, fort, détaché, et le corps, vulnérable aux agressions, tout ça d'une écriture qui a la modernité d'après-guerre. Je n'ai pas vu l'adaptation qu'en a fait Henri Verneuil, mais je l'imagine très bien car l'écriture est très cinématographique. J'avais beaucoup aimé les deux autres romans lus auparavant, celui-ci finit de me convaincre que Robert Merle est un très grand auteur.
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