Plus tard, j’apprendrais que vivre en ignorant ses peurs et ses démons ne faisait qu’empirer les choses et que le courage, le vrai, était au contraire de les laisser vivre en nous.
Il existait partout, ici.
Longtemps, je vivrais dans la certitude que son souvenir suffisait, et suffirait.
Un jour pourtant, je connaîtrais un autre homme, je chérirais une autre âme. Et de cette même fenêtre, je l’observerais marcher au bord du lac, les quelques larmes que je versais ce matin en songeant au passé remplacées par le sourire qui construirait l’avenir.
- Jaehyun... chuchota Sanha. Un jour, ça ira mieux, je te le promets.
D'ailleurs, j'avais chaud. Pourtant, il faisait froid dehors. Ça fait un peu comme du feu sur la glace, l'amour.
Savoir, c'est différent de comprendre. On peut savoir le résultat d'une multiplication sans l'avoir compris. Savoir, ça pas se donner. Comprendre, c'est propre à soi.
- Mais je t'aimerai toute ma vie, Yun, reprit-il. Mon arc-en-ciel, c'est toi, et ça, ça ne changera jamais.
- Je t'aime, hyung.
- Je t'aime aussi, Jaehyun.
- Seigneur.
- Laisse-Le en dehors de mes parties de jambes en l'air, tu veux.
- T'aimerais un monde rien que pour nous deux ? demanda-t-il, une fois le groupe perdu de vue.
- Un monde où ça ?
- Au-dessus de l'arc-en-ciel.
- J'en ai jamais vu, avouai-je, concentré sur l'entrée de l'école qui se vidait.
- Moi non plus, mais je veux que ce soit notre monde. T'es d'accord?
Je réfléchis, puisque c'était une question qui méritait réflexion.
- On peut inviter Sanha ?
Il n'avait encore jamais vu Sanha.
- Yun, San et June au-dessus de l'arc-en-ciel.
- Ça paraît parfait comme ça, dis-je, sincère.
- C'est parce que t'en fais partie.
Il m'avait souri, encore une fois.
Il partirait au-dessus de l'arc-en-ciel avant moi, June.
- Ma nounou dit que, parfois, on rencontre des gens qui font que notre vie ne sera plus jamais comme avant.
- Hmm.
- Tu veux bien être mon quelqu'un ?