AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,18

sur 306 notes
5
40 avis
4
22 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
Contre mauvaise fortune...

La vie de François est simple et routinière. En attendant de toucher le gros lot, il joue au Lotto et comble sa vie de célibataire avec quelques pintes de bière et l'espoir jamais racorni de trouver l'amour et la paix d'un foyer.
Splendide graphisme pour une histoire touchante et sombre nimbé de l'humour du désespoir.
Drôle et grave, une vraie réussite !

Commenter  J’apprécie          970
Alors là je suis carrément bluffé ! Sous le charme de la première à la dernière planche de cette fabuleuse BD de 150 pages (un roman graphique donc ?).
Pour parler de cette BD, je vais préférer le très court résumé de la fiche Wiki de l'auteur, bien moins bavard que celui que vous lirez plus haut :
"Nettoyage à sec", met en scène « un modeste employé quinquagénaire qui sert de chauffeur à la blanchisserie Bianca » dans « une Bruxelles fantasmée, au milieu des années 1970 ».
Pour commencer, il y a un environnement graphique très réussi, des dessins somptueux bien que plutôt sombres, il faut dire qu'il pleut tout le temps dans cette histoire. La balance entre dessins et dialogues est largement en faveur des images qui se révèlent en fait plus parlantes pour exprimer les états d'âme de François, notre livreur "de la blanchisserie Bianca » qui semble vivre à côté plutôt qu'avec ce qu'il aime le plus.
J'ai aimé admirer les nombreuses doubles pages de ce Bruxelles nocturne sous la pluie, j'ai beaucoup souri en remarquant que François avait la "clope au bec" dans trois bulles sur quatre, j'ai apprécié aussi le "running gag" du parapluie oublié. En fait tous les dessins contribuent à instaurer une ambiance particulièrement réussie qui mettent en relief le fait que François mène une vie insipide et terne, son seul rayon de soleil est sa visite quotidienne au kiosque tenu par Maryvonne qui élève seule sa fille malade, son espoir le plus fou est de gagner au Lotto (on est en Belgique) et de leur offrir une maison au soleil.
Ce scénario est parfait dans le sens où il prend le temps de nous imprégner de tout un tas de choses du quotidien, la routine, les rapports humains, les espoirs.
S'il existe des romans noirs, on peut dire sans hésiter que nous avons ici une "BD noire", car le scénario va se révéler finalement bien cruel, injuste et pas franchement attendu, une fin... Mais je n'en dirai pas plus.
J'ai adoré cette BD qui est à ce jour l'une de mes préférées, il n'y manque rien, elle est parfaite :)
Commenter  J’apprécie          9516
Un ciel plombant et triste, une pluie incessante... À la fenêtre de son appartement, la radio diffusant un bulletin météo guère réjouissant pour les prochains jours, François fume une cigarette, toussote et, un coup d'oeil à sa montre, s'empresse de tout refermer. Il sort de chez lui à la hâte, sans parapluie, s'engouffre dans la foule matinale, s'arrête vite fait pour fumer une autre cigarette puis fait une halte devant le kiosque de Maryvonne pour s'acheter Le Journal des sports et, comme d'habitude, sa grille de Lotto. Comme toutes les semaines, il jouera ses numéros fétiches et promet à Maryvonne un bel appartement à la mer, pour elle et sa fille, ainsi qu'une grande maison de la presse sur la digue. Il continue sa route pour rejoindre le café Monico où Léo lui sert une pinte, comme d'habitude. Ils discutent de la grande cagnotte du Lotto puis François repart. Enfin arrivé, trempé, à la blanchisserie Bianca où il officie en tant que chauffeur, il salue les employées, récupère son parapluie et est interpelé par le contremaître. Ce dernier lui présente Alain, le neveu de la patronne, qui, venu renforcer l'équipe, va l'accompagner quelque temps afin qu'il puisse le former. La liste des clients du jour en poche, les deux hommes s'en vont à bord de la camionnette....

Après nous avoir charmé avec l'envoûtante Béatrice, Joris Mertens met, cette fois-ci, sur le devant de la scène, François. Un quinquagénaire lambda, un brin renfrogné et triste, qui vit dans un petite appartement et dont la vie est routinière, pour ne pas dire ennuyeuse. Un boulot pas des plus réjouissants à la blanchisserie, une vie de célibataire. Ses seuls rayons de soleil : Maryvonne avec qui il aimerait partager des moments plus intimes et la cagnotte du Lotto qu'il rêve de décrocher. Pendant les 2/3 de l'album, l'on suit les traces de François jusqu'à ce qu'un événement vienne perturber sa journée. Pour autant, l'on ne s'ennuie pas un seul instant tant Joris Mertens réussit à nous plonger au coeur d'une Bruxelles, personnage à part entière, grouillante, dégoulinante, tout à la fois grise et inondée de lumière, mais aussi à nous rendre particulièrement attachant le personnage de François. Avec cette narration singulière et immersive, Joris Mertens nous offre une nouvelle fois un album remarquable et surprenant. Graphiquement, son trait très expressif et souple se révèle d'un incroyable réalisme. Ses scènes urbaines sont tout simplement grandioses. Il joue avec la verticalité, nous plonge dans des pleines ou doubles-pages magnifiques, et la pluie, omniprésente, fait se refléter, avec un superbe jeu de lumière, les phares et les lumières des grands magasins sur les pavés trempés... Un graphisme vraiment remarquable et c'est peu dire que l'on attend impatiemment son prochain album !
Commenter  J’apprécie          810
Joris Mertens m'avait déjà très agréablement surpris sur le titre « Béatrice » paru également aux éditions « rue de Sèvres ». Il s'agit d'un photographe belge reconverti dans la bande dessinée ce qui est une très bonne idée.

Il continue dans un hommage à une Bruxelles disparue qui ravive des souvenirs nostalgiques des années 70. Que dire de la toute première double page qui est simplement magistral tant cela en jette. On commence très fort en atteignant une perfection graphique presque inégalé. Qu'est-ce que j'adore l'élégance de ce dessin qui met notre capitale en valeur ! C'est un vrai régal de lecture !

La particularité est que la narration n'est point muette cette fois-ci et la magie opère toujours car l'auteur a su installer une certaine ambiance. Il est vrai que ces couleurs chaudes dominées par le rouge donnent le plus bel aspect à cet album malgré un temps souvent pluvieux, humide et gris.

Le thème est celui de la chance, de l'inattendu qui peut changer complètement la vie d'un homme, un simple livreur de blanchisserie, ce qui ne veut pas dire que les véritables ennuies ne vont pas commencer. L'originalité ne sera pas de mise mais c'est suffisamment prenant pour nous embarquer. Dommage que la fin soit si expéditive et que le personnage principal assez sympathique aurait une petite ressemblance avec un certain Eric Zemmour...

Au final, un album magnifique et de très bonne facture mais c'est véritablement la mise en image qui contribue à procurer tout le charme. Bon, je vous recommande ce nettoyage à sec mais choisissez bien votre blanchisserie auparavant.
Commenter  J’apprécie          562
Dans les années soixante-dix (ou plutôt septante), François est le modeste employé d'une entreprise de nettoyage à sec, Bianca. Il en effectue les livraisons dans sa petite camionnette avec laquelle il sillonne les rues de Bruxelles et de ses alentours. Il approche de la retraite ; on lui adjoint le neveu de la patronne, une espèce d'imbécile maladroit mais pas méchant. Un jour, une livraison va réserver à François de grandes surprises… ● Cette bande dessinée délectable vaut surtout par ses dessins absolument somptueux et ses atmosphères urbaines, pluvieuses, nocturnes, pleines d'éclairages artificiels (lampadaires, phares, enseignes lumineuses…). Vraiment, dans ce genre, on ne peut guère faire mieux. ● La pluie est omniprésente et joue du reste un rôle clé dans le scénario. Cela donne une ambiance humide et oppressante qu'on ressent presque physiquement tant elle est superbement rendue. Bruxelles est à la fois le royaume de la pluie et des embouteillages. ● le scénario n'est pas en reste car il est très bien construit et réserve son lot de surprises. ● La vision de la vie n'est guère optimiste dans cet album où tout semble se liguer contre l'anti-héros. ● Une grande réussite ! Je vais incessamment me plonger dans le premier album du même auteur, Béatrice, tant j'ai aimé celui-ci, qui est son deuxième.
Commenter  J’apprécie          529
Il pleut sur la ville…
Et François se morfond, rêve aussi, entre un boulot routinier et une vie sentimentale inexistante.
Mais l'inattendu surgit parfois, au détour d'un chemin…
Graphisme superbe, dessins troublants de réalisme, histoire convaincante (et étonnante) : cette BD, doucement mélancolique, a un joli charme suranné.
J'ai adoré 😍
Commenter  J’apprécie          462
- Merde la pluie ! -


Bruxelles, ma belle,
Tes pavés, ta pluie,
tes lumières, ton gris


Bruxelles, ma belle,
Tragi-comédie
Parfums seventies
L'ennui des jours.
et la pluie toujours.


Qu'elle soit néon ou goutte d'eau, la lumière fait briller ciel et pavés


Bruxelles ma belle sont des maux qui glissent sur son crâne lisse. François, sans imper sans parapluie, c'est "merde la vie", "merde la pluie".


Variation à 6 chiffres autour d'un sac rouge et d'une décision qui peut tout changer le jour où le diable frappe à la porte.


En noir. blanc, gris, côté drame social ou en feu d'artifice, les couleurs s'invitent aussi bien sur la scène de crime que dans la ville.


Nettoyage à sec, histoire bavarde, économe en mots mais pas des maux, frappante de réalisme, expressionniste & très cinématographique, avec des pages doubles et pleines splendides, valant à elles seules la lecture et la découverte de Bruxelles mode 70ies, témoignage d'une époque.


C'était au temps où Bruxelles ruisselait:
"Les néons, les Léons, les noms de Djeu, sublime décadence, la danse des panses, ministère de la bière, artère vers l'enfer, Place de Brouckère, ----- (*)" résonnent dans l'atmosphère et l'ambiance superbement reconstituées par Joris Mertens


Totale projection. le vieux fusil passait à l'Eldorado, mythiques, jamais pu oublier Romy, Piccoli et la petite, ni ce cinéma avant qu'il n'avale la Scala.


'Merde la pluie', cette pluie omniprésente rythme le récit au point de devenir un personnage à part entière, tout comme la ville Bruxelles, au côté de l'anti-héros François, désabusé et gris de lassitude, de Maryvonne rayonnante avec sa petite Romy, du pas très fûté collègue Alain de la blanchisserie Bianca, ou du patron du café Monico (surprise des visages belges connus reproduits),
"Merde la pluie" --- son destin ?


Pour François, 50 ans et plus beaucoup de cheveux, c'est la vie qu'il rêve de partager avec Maryvonne et sa petite Romy, ailleurs qu'à Bruxelles sous des cieux plus cléments - ambiance musicale, au choix, Brel ou Arno -
"moi, je t'offrirai des perles de pluie venues de pays où il ne pleut pas" (Ostende, une maison à eux, un magasin de journaux sur la digue) - qui le fait tenir dans l'existence terne et solitaire qui est la sienne en cette grande ville dont il ne voit même plus toute la beauté derrière le gris.


François, souris grise anonyme, remplit chaque semaine sa grille loto au kiosk de Maryvonne. Il essaie autant d'échapper à la pluie qu'à sa routine.


Cloper Fortuna,
Boire Stella,
Solo la séance cinéma,
Bosser à la blanchisserie Bianca
c'est pas une vie.
Alors François, déprime, ronchonne mais se tait
et s'il rêve encore, c'est de moins en moins fort,
jusqu'au jour où ___
En frappant à une porte pour y déposer les vêtements du pressing qui l'emploie comme chauffeur, la fortune semble enfin lui sourire: un sac rouge bourré de billets sur une scène de crime.


(clin d'oeil à Béatrice, album précédent, variation au féminin sur les mêmes thèmes: ville, solitude, diable de destin, rayon fable fantastique).


Cruel dilemme: prendra/prendra pas ? la décision quelle qu'elle soit changera à jamais sa destinée. Fortuna ou pas Fortuna ?

(Moment pub - pour rappel - fumer est mauvais pour la santé et la Stella est à boire avec modération).


Les feuilles mortes de l'automne bercent son coeur d'une langueur monotone et l'eau de s'infiltrer jusqu'au dernier pore de son corps. Il a dû rêver trop fort. Bruxelles, ma belle, pourquoi es-tu si cruelle ?


L'histoire de 150 pages se clôture en zoom sur un joli dessin d'enfant,
'nique au destin', 5 8 24 12 10 52 et l'album par un carnet de croquis N/B.


# Lisez vous le belge ? Bulles de Novembre # LIBREL


Bruxelles sous la pluie ? Ironie & nostalgie, aux parfums 'Seventies', une tragi-comédie, fable sur le hasard, les choix, le destin, et --- la pluie.
Prix Rossel 2022.


Peut-être temps de passer au pressing, déposer vos petites affaires, les remiser hiver pour les ressortir printemps après un bon nettoyage à sec ?

- Je regarde par la fenêtre : "Merde", il pleut ! -

Bruxelles, ma belle, c'est pas grave, je t'aime quand même.


Ambiances photos
Expo, Schieven Regards, à découvrir, un regard différent sur Bruxelles

https://bruxellespixels.be/schieven-regards-v-eric-ostermann-bruxelles-je-theme/

Ambiances musicales
https://www.youtube.com/watch?v=Cd5725HpKK0, Dicky, Bruxelles
https://www.youtube.com/watch?v=i2wmKcBm4Ik, Jacky, les perles de pluie
https://www.youtube.com/watch?v=iVS_5R7JwKs, Ostende et Arno
Commenter  J’apprécie          4247
Béatrice, du même auteur, m'avait fascinée de par ses dessins. Avec ce nettoyage à sec, toujours de la haute qualité au niveau graphisme. Je dirais qu'ils sont presque trop beaux. Ce qui m'empêche de me pencher vraiment sur l'histoire, du moins au début. François, chauffeur de blanchisserie, a une vie banale alors il rêve de gagner au loto en jouant toujours les mêmes numéros. Qui sait ? Peut-être qu'il proposera quelque chose à Maryvonne ? Lors d'une livraison, il entre dans une pièce où gisent plusieurs personnes assassinées. Règlement de compte ? Un sac plein d'argent est là à portée de main...

Commenter  J’apprécie          360
Une bande dessinée magnifique avec des illustrations sublimes et une histoire qui met en avant des "petites gens", ceux qui triment dans l'ombre et qu'on ne voit pas.
J'ai été émue par la vie de François, qui est le chauffeur-livreur d'une blanchisserie et qui a des plaisirs simples, comme boire une bière au café, si possible quand une certaine Maryvonne y est aussi.
La vie de François va basculer en une fraction de seconde, et à sa place, je ne sais pas comment j'aurais réagi.
J'ai été extrêmement touchée par cette histoire, par ce personnage qui peut sembler terne au premier abord et qui dégage une telle humanité.
Commenter  J’apprécie          350
Joris Mertens nous présente un homme ordinaire, qui mène une vie ordinaire, qui fait un boulot ordinaire… Voilà l'histoire de François, déclinée en sept chapitres. Ce célibataire modeste rêve d'offrir à Maryvonne, qui tient le kiosque à journaux, une vie meilleure. Pour ça, il joue au loto, toujours les mêmes numéros. Il travaille comme chauffeur-livreur pour un pressing où il donne toute satisfaction. Pourtant, on lui demande de former Alain, un jeune, le neveu de la patronne. Ça l'inquiète, forcément. Et puis, il n'est pas très malin, le nouveau. Un jour de pluie comme les autres, la vie de François bascule…
***
Dès la couverture, j'ai su que ça me plairait… le dégradé de couleurs produit par le reflet des néons sur les pavés mouillés, le plan en plongée qui fragilise le personnage encore plus que ne le faisaient déjà son air hagard, ses épaules basses et sa cigarette qu'on devine foutue puisqu'il pleut des cordes, l'humour du titre : Nettoyage à sec, paradoxal sous cette pluie battante, bref, j'étais séduite avant même d'ouvrir ce beau roman graphique de Joris Mertens, auteur belge d'expression flamande. On doit la traduction à Maurice Lomré. Cet album magnifique révèle de vraies beautés à chaque page. La ville, la pluie, les personnages qui sont ceux que l'on croise tous les jours, l'oubli sans cesse réitéré du parapluie, l'ambiance des années 70, l'omniprésence de la cigarette, la fragilité des personnages rendue évidente malgré les attitudes qui veulent faire croire le contraire, les embouteillages, autant de détails qui enrichissent cette ambiance particulière. Les quelques croquis présentés en fin d'album (exempts de pluie !) laissent entrevoir la qualité des recherches et du travail préparatoires. À lire, à regarder et à savourer.
Commenter  J’apprécie          333



Autres livres de Joris Mertens (1) Voir plus

Lecteurs (516) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5233 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}