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Citations sur Histoire de l'Islam : Fondements et doctrines (3)

La langue du Coran est la ‘arabiyya, la koïnè qui était utilisée dans les villes commerçantes du Hedjaz où se retrouvaient les tribus parlant des dialectiques différents. Elle est décrite, dans le Coran lui-même, comme la langue arabe claire et simple (lîsân ‘arabî mubîn), celle qui permet d’expliciter et de comprendre toutes choses. Le Coran puise dans cette langue et, en retour, la transforme, à la fois par des glissements de sens et par un processus de sacralisation.

Cette koïnè était en fait, aussi, la langue des poètes. Toutefois, le style du Coran se distingue à la fois de la prose et de la poésie : il s’agit de prose assonancée (saj’), qui n’a ni mètre ni rime systématique, et comporte ça et là des répétitions, des refrains. Autant dire que, avant toute compréhension, le Coran est une musique, aussi bien pour les auditeurs non arabophones que pour les bédouins de la jâhiliyya ou pour les Arabes d’aujourd’hui. Le Coran s’annonce lui-même comme incomparable (le Coran, 2 : 23 ; 10 : 38 ; 11 : 13) ; la doctrine de cette inimitabilité (i’jâz) fut mise au point par des savants comme al-Rummânî (m. 996) ou bien al-Bâqillâni (m. 1013), qui lui consacra un traité.

Cette musique qui ravit l’oreille, est aussi un jaillissement d’images et de métaphores, une profusion de sens qui impressionnent l’auditeur et frappent son imagination. Comme le résume fort justement Mohammed Arkoun : « Le discours coraniques est, en fait, une orchestration à la fois musicale et sémantique de concepts clés puisés dans un lexique arabe commun qui s’est trouvé radicalement transformé pour des siècles. » (pp. 33-34)
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Le soufisme n’est pas un phénomène marginal dans l’islam. D’une façon d’une autre, il imprègne toutes les sociétés du monde musulman, et cela s’exprime soit par des manifestations de dévotion populaire, soit par l’appartenance à un ordre, soit, enfin, par l’adhésion des croyants à des théories mystiques. L’influence du soufisme s’exerce aussi indirectement et, en quelque sorte, de façon réactive ; c’est notamment le cas pour certains mouvements rigoristes, tel le wahhâbisme qui prend le contre-pied du soufisme.

Ainsi, « le soufisme constitue le climat religieux ordinaire pour toute la société ; oulémas, étudiants, artisans, commerçants. Les solidarités créées par ces diverses appartenances – corps des oulémas, corporations, ordres mystiques – se croisent souvent et peuvent se confondre », constate Gilbert Delanoue après avoir étudié la société égyptienne du XIXe siècle(1). Les ordres mystiques (tarîqa) quadrillent, en effet, les sociétés musulmanes depuis plusieurs siècles, durant des périodes plus fastes que d’autres, que des historiens ont pu qualifier de déclin ou, à l’inverse, de renouveau. En tout cas, ils sont aujourd’hui bien dynamiques.

(1) Gilbert Delanoue, Moralistes et politiques musulmans dans l’Egypte du XIXe siècle (1798-1882), vol. I, p. XIX. (p. 144)
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On a longtemps imputé la fondation des usûl al-fiqh à Muhammad b. Idrîs al-Châfi’î (m. 820), dans son célèbre traité (al-Risâla), mais cette idée est aujourd’hui remise en question par les chercheurs. Calder estime que la Risâla est postérieure à son auteur présumé, et Hallaq qu’elle ne fut pas à l’origine de la construction de la science des usûl al-fiqh. (p. 77)
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