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Critique de keria31


Excellent !
Je ne connaissais pas cet auteur et là, j'avoue que c'est une très bonne surprise.
D'abord, le sujet choisi. Fort, en plein dans le mille. Vincent Message nous propose de nous pencher sur les douloureux thèmes de l'exploitation des ressources et du traitement que les espèces supérieures infligent aux autres inférieures au nom de leur profit. Une problématique qui a toujours eu cours dans L Histoire et qui depuis les dernières décennies ne fait que s'aggraver, empirer. D'autant que là, il choisit de l'aborder sous la forme d'un roman d'anticipation, une fable futuriste, ce qui est bien plus agréable et plus intéressant à lire selon moi qu'un essai. Tout comme Voltaire ou Bernard Weber l'ont déjà fait, il se place du point de vue d'extra-terrestres qui, supérieurs dans leurs progrès techniques, observent les humains avec bcp de perplexité et d'esprit critique avant de les assujettir. Après une guerre, à peine évoquée, ces derniers ont pris donc le contrôle de la Terre qui les a d'abord attirée pour son eau de telle sorte qu'ils sont déjà la nouvelle espèce dominante quand s'ouvrent les premières pages.
Mais ces derniers reproduisent les mêmes pratiques que leurs prédécesseurs, replaçant les hommes dans trois catégories : ceux qui servent d'animaux de compagnie, d'élevage pour se nourrir et de main d'oeuvre pour les tâches ingrates. L'auteur s'attardant sur les conditions de vie infâmes des hommes d'élevage nous renvoie à la dure réalité d'aujourd'hui qui sévit dans nos campagnes. le renversement de statut ne faisant au fond que prolonger la politique du droit du plus fort. Une Histoire qui est présentée ici comme un cycle, un perpétuel recommencement.
Au sein de ce contexte, l'auteur raconte la relation particulière qui s'est tissée entre son héros, Malo Claeys, l'extra-terrestre, et Iris, son humaine de compagnie. Des liens forts qui poussent Claeys à défendre les droits des hommes auprès de ses semblables en politique alors qu'Iris, elle, est entrée dans un groupe de résistance avant d'être victime d'un accident...
J'ai bien aimé aussi l'écriture de cet auteur qui ne manque pas de psychologie. On plonge dans les méandres des pensées de Claeys, le narrateur, emprunt d'un lyrisme nostalgique et d'un solide sens du raisonnement éthique. Son regard alternant entre le passé et le présent, son parcours, ses choix, prennent leur sens jusqu'à la dure réflexion qu'il s'inflige à lui-même à la fin et qui l'amène à ce sombre constat : la défaite des maitres et possesseurs... Certes, le discours est pessimiste, le climat est lourd et certaines scènes sont insoutenables mais ce roman devrait être incontournable tant il fait écho à ce qui se passe aujourd'hui. Un livre qui tente d'éveiller notre humanité insensible et endormie sur le sort cruellement avide des animaux en nous mettant à leur place. A force de trop d'indifférence et d'inertie depuis longtemps, qui sait ? Cela pourrait peut-être nous arriver.
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