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Critique de EvlyneLeraut


« Les Cendres de Marbella » de Hervé Mestron publié par la majestueuse maison d'édition Antidata sont brûlantes. C'est une oeuvre de souffrances, de luttes et de désespoir. Cette nouvelle aux 78 pages menée d'une main de maître est l'emblème du feu qui couve dans les banlieues. Plus que cela encore, sociologique, dure par les faits irrévocables, cette nouvelle réaliste, puissante, se lit comme si on était en face en face avec le narrateur, comme si on marchait sur un champ remplit de mines. le narrateur, enfant des cités devenu un petit dealer, grandit en même temps que sa montée dans les affres de la drogue. Aucune possibilité de s'en sortir, tant les injustices des inégalités sont pour lui des chaînes au feu vif autour de ses chevilles. Il est corps et mains lié aux trafiquants, point d'appui d'une délinquance inéluctable. Tourmenté, cherchant en force et vérité le fil à plomb d'une Marianne qu'il voudrait atteindre pour se sauver de lui-même. « Moi, tout ce que je veux c'est franchir les échelons pour un jour pouvoir investir dans la légalité. »On tremble, on a froid, on voudrait pousser d'une main dans le dos, cet être en perdition de lui-même. Les évènements s'enchaînent, l'escalade dans la violence donne le vertige, la gangrène de la drogue répand ses cendres, Marbella manichéenne, devient un mauvais rêve, un contre-sens, une voie sans sortie de secours. Cette nouvelle réaliste, au style aérien, urbain, fluide, est de haute voltige. Hervé Mestron écrit comme il regarde et ressent. Passeur d'une nouvelle qui crie à la face du monde combien les cendres deviennent des poussières collantes sur les vitres des cités, et les larmes d'une jeunesse dont on n'a pas compris le rire invisible avant la tempête. Cette nouvelle est mémoire, outil, elle devrait être offerte en partage à tous. Les cendres du Mal telles les racines du baobab du Petit Prince seraient éradiquées. Cette nouvelle triste, authentique est un film vivant. Mimétisme d'un mal sociétal, elle bouleverse le lecteur et transperce de ses cendres l'impossible renaissance. « Ici à Marbella, j'ai compris que j'avais encore du chemin à faire. Inutile se sortir les outils de mesure, c'était clair. Elle m'aurait peut-être expliqué qu'il s'agissait d'un chemin initiatique. »C'est une nouvelle qui marque de son sceau le lecteur et en devient un devoir de vérité. Cette nouvelle est dans la cour des grands humanistes. de plusieurs degrés de lecture elle est indispensable pour l'espérance d'un beau soleil levant en devenir sur les cités qui se meurent. Merci à Babelio et masse-critique et Les éditions Antidata pour l'envoi de
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