portrait de Hervé Mestron.
- Tu l'aimes encore?
Je la sens se raidir comme si j'avais appuyé là où ça fait mal.
- Je ne sais pas, soupire-t-elle. Quand quelqu'un n'est pas là, c'est difficile. Avec le temps, les sentiments se transforment...
La liberté, c'est quand elle vient à manquer que tu la remarques.
- Comment Est-ce qu'on peut avoir envie de vivre ici ? Y a rien !
- Pas du tout ! Ici, en Algérie, tu as l'essentiel.
- Tu veux parler du pétrole ?
- Non, je vais te dire ce qui es important, ici, en Algérie. Tu as le sens de l'humour, la chaleur, les barbus, les piqûres de moustiques, les odeurs de jasmin, de musc et d'aisselles transpirantes ventilées au Malizia. Tu as les policiers, les receveurs, le pain amélioré, Soraya sur Radio Alger le matin dans les bouchons, les demi-journées à la CNAS, la poste, la Mairie et les "revenez demain"...Attends, Miloud, l'Algérie, c'est le paradis !
Le patron regarda Joe fixement.
- Vous venez d'où ?
Joe préféra mentir.
- De Bretagne.
- Ah, c'est bien. Parce que vous savez, tous ces gens qui viennent de Paris, on ne sait pas trop ce qu'ils ont dans la tête. Ils achètent une maison secondaire dans le coin. On le voit bien le dimanche, habillés comme des ploucs, mais nous, les gars du coin, on les repère à cent lieues. Le pire, ce sont les artistes. On en a quelques-uns ici, des célèbres, ils viennent acheter le pain avec des lunettes noires, je vous jure ! Montmirail, c'est pas très gai, d'accord, mais on veut pas non plus que ça devienne le carnaval. Moi je leur sers de la boite en leur racontant que c'est du bio, et ils sont contents !
Mon pantalon est trop court. C’est humiliant, parce que c’est une façon de dire : « Regardez, j’ai fait une poussée de croissance ! » alors que cette manifestation de l’intime ne regarde personne.
Dans certains milieux, la délinquance n’est pas vécue comme une promotion négative. Quand tu nais dedans, tu ne vois rien d’autre et tu ne connais rien d’autre, et cela ne veut surtout pas dire que tu es malheureux. Voilà, c’est comme ça, tu ne te poses pas de questions parce qu’il n’y a pas lieu de t’en poser.
Je n'aime pas le sourire de Dick. Avec ses fausses incisives ma taillées, on dirait une hyène au repos
Avant je rendais des feuilles blanches avec juste mon nom marqué en haut à gauche. Et la date s'il vous plaît. Le reste en dessous n'était que pelouse blanche quadrillée. Je n'y mettais pas les pieds. Je rendais copie vierge comme on dit dans le métier. Puis un jour j'ai changé.
Quand tu es croque-mort, personne n'a envie de te piquer ton boulot ni même de te dénoncer au fisc.
Pourquoi me suis-je enfuie au lieu de lui porter secours? J'erre un long moment dans la ville sans savoir où aller. Je tourne en rond autour d'un bloc d'immeubles. J'ai la trouille de rentrer. Au bout de l'allée, j'aperçois Sébastien en train d'allumer le barbecue. En me voyant, son visage s'illumine.
- Bonjour ma petite Cécile ! Alors la piscine, c'était bien?
Il a l'air hyper détendu. Je ne comprends plus.