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Critique de nalaba


Nous retrouvons Mat, alias Ziz pour ses proches, dans Gardien du temple, la suite attendue de l'excellent Cendres de Marbella. En sortant de cabane, il a beaucoup de mal à reprendre ses marques dans sa banlieue. Si certaines raisons de ce mal être d'ex taulard sont aussi classiques que compréhensibles, d'autres sont, en revanche, inattendues : la loi ayant changé avec l'élection de la droite au pouvoir, la came est (étrangement) légalisée, mettant au chômage les caïds du deal organisé et leurs petites mains : « les gens viennent acheter de la beuh avec un poireau sous le bras et les mômes dans la poussette. Et vu qu'ils paient en carte bleue, ils rajoutent facile un tube de dentifrice ou du doliprane. »
Si l'espoir, dit-on, fait vivre, celui d'un hypothétique retour à la prohibition ne permet pas aux dealers en détresse de survivre, lesquels ont du mal à digérer leur reculade dans le statut social interlope. Seule solution pour notre antihéros qui sort de prison : faire profil bas et accepter un job de veilleur de nuit pour le Grand cercle de France.
Mais c'est sans compter avec le passé qui rattrapera Ziz, en la personne de son pote Dick, lequel entretient avec sa soeur Marilou des rapports pour le moins surprenants. Et voilà notre antihéros qui pour une fois comptait reprendre une existence paisible, à nouveau en fuite. Dommage, juste au moment où il a bien failli se transformer en véritable héros à la faveur d'un incendie des locaux qu'il surveille. Moralité : « Je me demande comment on a fait Dick et moi pour cumuler autant d'échecs dans la même vie. Peut être qu'on est doués, tout simplement. »
Également doués, ajoutera-t-on, malgré les gaffes et les faux pas ou même à cause d'eux, pour attirer la sympathie. C'est là le pari, une fois de plus, que réussit Hervé Mestron, transformant l'essai prometteur de Cendres de Marbella.
Nathalie Barrié
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