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Critique de nadejda


« Les cavaliers afghans » de Louis Meunier débute en mars 2002. L'auteur juste diplômé d'une école de commerce, ne veut pas du parcours classique que son diplôme pourrait lui offrir : marketing, finance internationale…

Il finit, après un détour par l'Asie et l'Afrique, par répondre à une annonce d'une des nombreuses ONG arrivées en Aghanistan après l'opération américaine « liberté immuable » qui a renversé le régime taliban en 2001, ONG qui participent à la tentative de mise en place d'infrastructures permettant à ce pays déchiré par des années de guerre de se reconstruire.

Cet engagement va le mener très loin et le contraindre à puiser en lui-même, au cours des années, la force de continuer. Il va le rendre de plus en plus humble et profondément respectueux de tous les êtres accueillants qui croiseront sa route.

Car Louis Meunier a tout à apprendre quand il débarque dans ce pays rude aux paysages et au climat variés et changeants, où il lui faut se plier aux règles tribales et aux coutumes des multiples groupes ethniques qui le composent. Il faut ajouter à cette complexité la déstabilisation provoquée par la cohabitation avec des troupes étrangères, la reprise des attentats et attaques des talibans qui feront évoluer et changer d'attitude des hommes devenus progressivement méfiants vis à vis des promesses de ceux qui se disent leurs libérateurs.

Et lui-même ne choisit pas la facilité car, passionné de chevaux et bon cavalier à la manière occidentale il rêve, après avoir lu « Les cavaliers »  de Joseph Kessel,  de parvenir à s'introduire dans le cercle très fermé des joueurs de Bouzkachi « les tchopendoz » et de participer à cette mêlée violente qui veut que l'on parvienne à s'emparer de la dépouille d'un bélier ou d'un veau et dans une course effrénée où tous les coups sont permis, de ne pas se la laisser reprendre avant de la lâcher dans le cercle de justice matérialisé par un drapeau.


J'ai aimé suivre ce jeune homme dans sa quête où il surmonte progressivement les difficultés qui se dressent sur son chemin. Il nous fait le récit, douloureux parfois, des abandons successifs que les circonstances vont le contraindre à faire et à finir par accepter, un peu comme un pur sang qui doit finir par se résoudre à se laisser dompter mais ne perd rien de ses qualités.
J'ai de l'admiration pour le courage dont il fait preuve, pour son obstination et sa ténacité car la passion seule, tout en étant le moteur de sa quête, ne suffit pas à vaincre les multiples obstacles qu'il aura à franchir, qui le conduiront à remettre par trois fois ses projets. A chaque nouveau départ Louis Meunier aura gagné, gagné en profondeur, en humilité, en compréhension et amour pour tous les amis rencontrés, qui l'ont aidé, reconnaissant aussi envers la part de « hasard » qui le remet en selle pour lui permettre de repartir.

Une petite déception, il reste un peu trop en retrait. J'aurais aimé retrouver dans son écriture un peu plus de fougue, le souffle brûlant de la passion qui animait celui de Kessel qui avait su donner une dimension épique à son roman et ses personnages.
J'ai hésité entre 3 ou 4 étoiles mais j'ai opté pour 4 car ce livre est celui de Louis Meunier, un beau témoignage, une profonde leçon de vie.

Cette lecture m'a rendue mélancolique et inquiète quant à l'avenir de ce pays et de ses habitants vraiment attachants même si en conclusion Louis Meunier nous dit :
«On ne connaît plus l'Afghanistan qu'à travers les talibans, l'opium et les burqas. pourtant, ce n'est pas le pays dont je veux garder le souvenir. Ce livre témoigne d'une autre réalité, qui existe toujours en filigrane derrière les lignes de l'actualité. Ecrire est devenu une nécessité, pour manifester ma reconnaissance à Shams, à Jawed, à Yunus, à Kheiri ; à tous mes compagnons d'aventure ; à tous ceux qui m'ont accueilli et aidé au cours de ce long voyage initiatique au coeur du monde du buzkashi ; à Tauruq, à Moushki, à Komight, et à tous les chevaux d'Afghanistan. »
Souhaitons que les afghans continuent à préserver leur traditions comme ils ont su garder à l'abri et dissimuler aux regards prédateurs leurs beaux purs-sangs

Merci aux éditions Kero et à Babelio qui m'ont permis de partager cette belle aventure
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