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Critique de Diabolau


J'aime beaucoup les chroniques radiophoniques de Guillaume Meurice, et particulièrement la façon dont il met les politiciens face à leurs contradictions. Il est souvent critiqué pour le côté "facile" de ses micro-trottoirs, comme quoi il ferait exprès d'interroger les abrutis, ou en tout cas de ne garder que les perles. Je trouve que c'est lui faire un mauvais procès : depuis qu'existent les micro-trottoirs à orientation humoristique (Desproges, Prévost, Rouland), les coupes au montage ont toujours été abondamment utilisées.
J'étais donc curieux de voir ce que donnait Meurice comme romancier, et j'avoue être mitigé : je préfère de loin le chroniqueur à l'écrivain.
Cette histoire de bouffon n'est pas foncièrement mauvaise, mais elle ne m'a guère convaincu. On sent l'auteur et son combat contre la guerre et contre la chasse un peu trop présent derrière cet improbable bouffon, de sorte que pour un roman historique qui se déroule aux XVe et XVIe siècles, il souffre d'une modernité suspecte, pour ne pas dire anachronique.
Il pèche par ailleurs par quelques invraisemblances : que vient faire ce pitre difforme au beau milieu des champs de bataille des guerres d'Italie ?
François Ier y est présenté comme un abruti de première, ce qui ne paraît guère conforme à la réalité historique.
De même, les ellipses (sans chapitrage) sont parfois un peu brutales, le temps passe vite, on saute du coq à l'âne, on élude pas mal de questions, et tout cela manque un peu de liant.
Reste que la réflexion sur le personnage du bouffon qui peut tout se permettre de dire du moment qu'il est protégé par les puissants, est intéressante, même si Meurice n'est pas le premier à avoir abordé le sujet dans la littérature.
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