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Critique de Laureneb


Pour moi, Triboulet, le bouffon du roi, c'est celui de Victor Hugo dans la pièce le Roi s'amuse. Un monstre grotesque par son physique, cynique par ses saillies et ses piques contre les courtisans, qui vit au milieu d'une cour de débauche. C'est un personnage de monstre hugolien, et un personnage de héros romantique puisqu'il allie le grotesque au sublime, en l'occurrence son amour paternel immense pour sa jeune fille.
Le ton est très différent ici, nous ne lisons pas une tragédie romantique mais un roman comique. Triboulet accumule les jeux de mots et les plaisanteries – même si je trouve que certains jeux de mots ne passent pas à l'écrit, François course toutes les femmes sous l'angle de la gaudriole, les relations diplomatiques sont décrites sous l'angle de la farce lorsque les deux rois se livrent à une bataille en bras de chemises... Farce oui, parce que ce n'est pas de l'humour très fin auquel se livre Triboulet, beaucoup de ses effets reposent sur le comique visuel, sur les mouvements du corps et sur des plaisanteries sur le physique. de nombreuses de ses blagues et de ses piques tournent autour de la sexualité. du moins, au début, puisque progressivement, à mesure qu'il se cultive lui-même, il devient plus fin, plus subtil et moins trivial. J'aurais d'ailleurs bien aimé que les « cours de comédie » qu'il donne à la reine régente soient plus approfondis, le contraste entre l'homme parti de rien, qui excelle dans ce qu'il fait, et la reine toute puissante mais incapable de s'attirer la sympathie et l'amour des autres est assez intéressant.
Rien n'est sacré, on peut rire de tout, des puissants, de l'Église et du sacré, de l'armée – mais pas de la guerre, les passages sans humour sont ceux où Triboulet est confronté à la violence absurde et brutale du champ de bataille. Néanmoins, dans ces passages, j'avais l'impression d'entendre davantage Guillaume Meurice que Triboulet, certaines réflexions étant plus contemporaines que du XVI ème siècle, notamment sur l'inutilité de la guerre, les violences contre les animaux lors de la chasse, ou l'importance de la taxation des riches pour diminuer la misère sociale...
Une lecture sympathique et rapide.
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