La rousseur pointée du doigt

L'auteure est rousse et va faire une BD pour parler essentiellement de la stigmatisation des rousses dans nos sociétés. Visiblement, être rousse n'aurait pas que des bons côtés.

On nous parle du harcèlement à l'école avec des insultes répétées qui peuvent conduire à des suicides de roux et de rousses. On nous parle du Moyen-Age où les rousses étaient exécutées comme des sorcières malfaisantes. Bref, il y aurait une résurgence historique qui se traduit encore actuellement par des vannes mal placées. Il y a des blagues sur les roux qui ne passent pas.

C'est vrai que je suis un peu étonné car je n'ai jamais fait de différence avec les roux. C'est une caractéristique comme une autre qui peuvent définir un individu. Ma chanteuse préférée est une rousse à savoir Mylène Farmer (à moins que cela ne soit une fausse rousse) et j'aime bien Ed Sheeran. C'est comme les gauchers ou ceux qui ont une autre couleur de peau. Cela m'est complètement égal. Je n'avais jamais pensé que l'on pouvait en tirer quelque chose de négatif pour nuire à une catégorie d'individus. Ils ne sont que 2% en France mais ils intriguent beaucoup.

Et pourtant, je ne peux mettre en doute le témoignage plutôt accablant de l'auteure qui nous fait une démonstration convaincante des implications de la couleur des cheveux dans la publicité ou les séries avec des exemples assez précis. On se souvient de la sorcière rousse de la série à succès « Game of thrones » à savoir la fameuse Mélissandre qui n'avait pas hésité à brûler vive une enfant en sacrifice. C'est sûr que cela marque une génération. Suite à un épisode de South Park qui s'en est pris aux roux, de nombreux adolescents se sont fait agresser en Amérique du Nord.

On nous parle d'une certaine connotation sexuelle et même des odeurs. Bref, cela sera assez complet comme démonstration. On aura droit à de la psychologie mais également de la science et de l'histoire. Cela reste un roman graphique assez intimiste qui n'en demeure pas moins intéressant.

Au final, cela se terminera par une note positive pour dire qu'il faut apprivoiser sa rousseur pour s'affirmer en tant qu'individu et retrouver son identité. le roux colore la personnalité.

Dans ce roman graphique Charlotte Mével revient sur la situation difficile des roux qui ont été stigmatisés de tout temps. Judas était roux. Les Egyptiens brûlaient les roux et répandaient leurs cendres sur les cultures pour avoir une bonne récolte. Saint Louis obligeait les prostituées à se teindre en roux. Les « sorcières » étaient principalement rousses et finissaient invariablement sur le bûcher. Il a fallu du temps à l'autrice et surtout l'arrivée de deux petits bouts de chou roux pour réinvestir sa rousseur et prendre conscience que si elle est souvent une malédiction (moqueries des autres), elle est aussi une singularité source de beaucoup de richesse. J'ai aimé ce roman graphique qui m'a appris des choses (par exemple que la nature est bien faite car les roux, qui ne peuvent pas s'exposer au soleil, sont les seuls à pouvoir fabriquer leur propre vitamine D) et notamment un très joli mot pour désigner les taches de rousseur : les éphélides.
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Le champ des discriminations ne manquent pas. le besoin de conformisme incite des gens à laisser libre champ à leur cruauté, leur incivisme et leur haine. Un élément sort de l'ordinaire, cela suffit à produire un haut niveau de bêtise et d'intolérance. Charlotte Mevel a décidé de s'intéresser à un sujet qui la concerne personnellement : la rousseur. Depuis qu'elle est petite, elle subit aussi bien des violences physiques que morales à cause de la couleur de ses cheveux et de sa peau. Pourquoi une telle méchanceté juste pour une pigmentation capillaire? La naissance de son premier enfant qui est roux l'a amené à se poser de nombreuses questions. Elle propose un voyage dans le temps pour comprendre le pourquoi du comment de la stigmatisation. Et en parallèle, elle explique scientifiquement comment on devient roux et qu'elles sont les particularités biologiques. Une façon très pédagogique d'illustrer les idées reçues afin de permettre à certains de les dépasser et de ne plus les véhiculer, qu'importe leur âge. En face, la science explique que c'est un phénomène comme un autre qui s'explique logiquement. Une approche maligne et percutante qui invite à réfléchir et enrichit nos savoirs. On étoffe nos connaissances certes, mais on le fait avec un ouvrage très bien aussi au niveau du graphisme, de la mise en couleurs et de la mise en page. On se laisse porter sur ces nuances d'orange si pertinemment utilisées. Une bande dessinée intelligente qui remet les pendules à l'heure pour espérer des lendemains avec moins de stupidité humaine. On a le droit de rêver.
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Une jolie petite BD qui fait l'éloge de la rousseur tout à la foi qu'il dénonce les préjugés dont nous sommes victimes dès l'enfance. Les petites blagues qui n'en sont pas, qui blessent, dressent un imaginaire faussé, nous mettent en marge.

C'est un petit cri du coeur et je la comprends parfaitement. J'ai moi-même subit des discriminations enfant et jusqu'à très récemment, une amie à moi qui me dit en détente, en parlant de son accouchement "Oh mon mec avait honte de moi, j'étais shootée et j'arrêtais pas de dire que je ne voulais surtout pas que ma fille soit rousse à une infirmière qui l'était"

De toute évidence, même à jeûne, elle ne réalisait pas qu'elle parlait à sa pote rousse. Et sa fille était juste à côté. La violence commence au berceau, avec des parents qui ont honte de la couleur des cheveux de leur enfant. Sans qu'il n'y ait de réelle raison. La seule étant que nous sommes rares, 2% de la population, et comme pour tout ce qui est rare c'est soit adulé soit haïe. pas de juste milieu pour nous.

C'était plutôt agréable à lire. Disons que ça fait du bien de se sentir un peu moins seul et de voir les mythes être déconstruits tout en douceur.

Dans La Rousseur… pointée du doigt, Charlotte Mevel part de son expérience pour évoquer les préjugés auxquels font face les personnes rousses. de la biologie à la pop culture en passant par l'histoire, elle explique non sans humour la façon dont la rousseur continue de fasciner : pour le meilleur et pour le pire !

Chronique complète sur le site du Suricate Magazine
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Partant de son cas personnel, Charlotte Mevel dresse un panorama de la rousseur dans la société, dans l'histoire, dans l'art… Elle explique les préjugés qui pèsent sur les personnes rousses, et qui bien plus acceptées socialement que bon nombre de discriminations. Elle revient aussi sur les caractéristiques qu'on a pu associer aux personnes rousses dans le passé. La rousseur détonne, elle fait parler, elle peut être également recherchée.

Éclairante, documentée et illustrée avec goût… cette BD m'a beaucoup intéressée ! C'est la première fois que je lis un livre sur ce sujet, et il m'a fait prendre conscience de toute la charge symbolique que portent les personnes rousses (sans avoir rien demandé). La rousseur, c'est encore l'histoire d'une comparaison a une « norme » établie, et une différence qui fait peur (y compris dans les médias). La partie sur les roux et rousses dans l'histoire de l'art est superbe. L'ensemble du propos est passionnant et invite à l'ouverture.