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Critique de Colchik


Le temps fait son oeuvre, même sur les personnages de romans policiers. Benny Griessel, le capitaine des Hawks, unité en charge de la criminalité violente au Cap, est en marche vers la sobriété et un second mariage, son dandy de collègue Cupido Vaughn s'efforce de lutter contre les kilos superflus et de devenir un beau-père à la page et leur chef, Mbali Kaleni, est devenue une créature mince après un régime strict. Quant à Thobela Mpayipheli, ancien combattant de l'ANC et tireur d'élite, il s'est transformé en apprenti ébéniste à Bordeaux sous le nom de Daniel Darret. La lutte anti-apartheid en Afrique du Sud appartient à l'Histoire et le président, ancien de l'ANC, devrait être la garantie d'une voie vers l'égalité et la justice pour les habitants du pays. Hélas, la prévarication et la corruption se sont installées au plus haut niveau du pouvoir et Deon Meyer n'aime rien tant que de gratter là où ça fait mal dans son pays. Il nous embarque donc dans une triple histoire : une course contre la montre en Europe, un cadavre tombé d'un train et le suicide d'un ancien des services de sécurité de l'ANC.
Le rythme est tenu, malgré les risques à alterner les ressorts de l'intrigue entre l'Europe et l'Afrique du Sud, mais la complexité du tricotage fait que les fils s'emmêlent parfois et quelques mailles sautent à la fin, au moment d'un dénouement trop précipité, peu vraisemblable et – il faut le dire – un peu décevant.
La charge de l'auteur contre les responsables de la dérive ploutocratique de l'Afrique du Sud est forte, mais le recours aux solutions radicales, ici l'assassinat politique, abordé comme un remède de la vieille garde de l'ANC, n'est pas analysé sur le fond, ni dans ses conséquences sur l'avenir d'une démocratie. Cela m'a gênée de la part d'un écrivain qui s'est toujours efforcé de défendre la nation arc-en-ciel sur le difficile chemin qui est le sien.
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