AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Fils (294)

l’un dans l’autre, c’était le meilleur été de ma vie, et malgré la morosité générale, j’étais comblé comme jamais. Je risquais chaque jour de ma faire tuer par un Blanc ou des Indiens ennemis, ou bien déchiqueter par un ours ou une horde de loups des plaines, mais il était bien rare que je fasse quelque chose contre mon gré. Là résidait peut-être d’ailleurs la principale différence entre Blancs et Comanches: les Blancs étaient prêts à sacrifier leur liberté pour vivre plus longtemps et mieux manger, les Comanches n’y auraient jamais renoncé.
Commenter  J’apprécie          120
Les livres vous peignent la vie des cow-boys comme le summum de la liberté du Grand Ouest. En réalité c'était un enfer sans nom vingt-quatre heures sur vingt-quatre - cinq mois d'esclavage au service d'un troupeau de bestiaux. Si je n'avais pas travaillé pour mon compte, je n'aurais pas tenu une seule journée.
Commenter  J’apprécie          120
Il y a ceux qui sont nés pour être chasseurs et ceux qui sont nés pour être chassés. J'ai toujours su que j'étais de ces derniers.
Commenter  J’apprécie          110
Les livres vous peignent la vie des cow-boys comme le summum de la liberté du Grand Ouest. En réalité, c'était un enfer sans nom vingt-quatre heures sur vingt-quatre - cinq mois d'esclavage au servie d'un troupeau de bestiaux.
Commenter  J’apprécie          101
A la mort de son père, elle avait cessé d'aller à l'église. Si la prière ne pouvait même pas garder vos proches en vie, elle n'en voyait vraiment pas l'utilité.

Page 89
Commenter  J’apprécie          100
Un être d’exception. Il y avait des hommes comme ça chez qui la main de Dieu était partout reconnaissable, Hank avait été l’un d’eux. Le perdre… elle s’étouffait. Quand les gens lui parlaient, elle avait l’impression d’être sous l’eau. Elle entendait sans entendre. Pensait à autre chose. Elle souffrait, ça voulait dire qu’elle était encore en vie. Est-ce que c’était vrai, ce qu’on disait, qu’on sortait du deuil comme un papillon de sa chrysalide : prisonnier un jour, libre le suivant ? Elle n’en savait rien. Elle ne voulait pas oublier. Je veux me souvenir, se dit-elle. Je n’oublierai pas je n’oublierai pas je n’oublierai pas.
Commenter  J’apprécie          100
Les Comanches étaient habitués à cette incertitude, laquelle jouait à l'avantage des femmes, qui satisfaisaient ainsi leurs envies sans risquer leur statut, plus qu'à celui des hommes qui n'étaient souvent pas sûrs de savoir qui ils avaient conquis, ou s'ils n'avaient pas plutôt été conquis en couchant avec une femme qu'ils ne désiraient pas. La nuit, toutes les peaux étaient douces, les imperfections ne se voyaient pas, les dents tordues semblaient droites, tout le monde était grand et bien fait - une belle sorte de démocratie. Les femmes refusaient de dire leur nom, aussi fallait-il leur embrasser le sein, l'oreille, le menton, pour que la forme se révèle - la courbe de la hanche ou de la clavicule, la douceur du ventre, la longueur de la gorge : il fallait tout toucher. Le lendemain, on assemblait les images engrangées par les mains et la bouches en regardant les filles aller et venir au soleil et on se demandait : laquelle ?
Commenter  J’apprécie          100
Après la raclée infligée par les autochtones [les Comanches, ndr], le gouvernement mexicain recourut à une mesure désespérée pour coloniser les Texas : tout homme, d’où qu’il fût, prêt à s’établir à l’ouest de la Sabine River recevrait deux mille hectares de terres. Les petits caractères au bas du contrat étaient écrits en lettres de sang. La philosophie comanche à l’égard des étrangers était d’une exhaustivité quasi papale : torturer et tuer les hommes, violer et tuer les femmes, emporter les enfants et en faire des esclaves ou les adopter. Il y eut peu de gens du Vieux Monde pour accepter la proposition des Mexicains. En fait, personne ne vint. Sauf les Américains. Un vrai raz-de-marée. Ils avaient des femmes et des enfants à revendre, et puis cette promesse biblique : Au vainqueur, je ferai manger l’arbre de vie.
Commenter  J’apprécie          100
Pour revenir à l'assassinat de JFK, ça ne l'avait pas surprise. Il y avait alors des Texans encore vivants qui avaient vu leurs parents se faire scalper par des Indiens. La terre avait soif. Quelque chose de primitif y réclamait son dû. Au ranch, ils avaient trouvé des pointes de flèches préhistoriques. Pendant que le Christ allait au Calvaire, les Indiens Mogollons se tapaient dessus avec des haches de pierre. A l'arrivée des Espagnols, il y avait les Sumas, les Chisos et les Tobosos, les Ocanas et les Cacaxtles, les Coahuiltecans, les Comecrudos...mais savoir s'ils avaient éliminé les Mogollons ou s'ils en descendaient, mystère. Tous furent éliminés par les Apaches, éliminés à leur tour - au Texas du moins - par les Comanches. Eux-mêmes éliminés par les Américains.
Un être humain, une vie - ça méritait qu'on s'y arrête. Les Wisigoths avaient détruit les Romains avant d'être détruits par les musulmans, eux-mêmes détruits par les espagnols et les Portugais. Pas besoin d'Hitler pour comprendre qu'on était pas dans une jolie histoire.

(P502)
Commenter  J’apprécie          100
Pour revenir à l'assassinat de JFK, ça ne l'avait pas surprise. Il y avait alors des Texans encore vivants qui avaient vu leurs parents se faire scalper par les Indiens. La terre avait soif. Quelque chose de primitif y réclamait son dû. Au ranch, ils avaient trouvé des pointes de flèche préhistoriques, aussi bien des pointes de Clovis que de Folsom, et pendant que le Christ allait au Calvaire, les Indiens Mogollons se tapaient dessus avec des haches de pierre. A l'arrivée des Espagnols, il y avait les Sumas, les Jumanos, les Mansos, les Indiens de la Junta, les Conchos, les Chisos et les Tobosos, les Ocanas et les Cacaxtles, les Coahuiltecans, les Comecrudos... mais savoir s'ils avaient éliminé les Mogollons ou s'ils en descendaient, mystère. Tous furent éliminés par les Apaches, éliminés à leur tour - au Texas du moins - par les Comanches. Eux-mêmes éliminés par les Américains.
Un être humain, une vie - ça méritait à peine qu'on s'y arrête. Les Wisigoths avaient détruit les Romains avant d'être détruits par les musulmans, eux-mêmes détruits par les Espagnols et les Portugais. Pas besoin de Hitler pour comprendre qu'on n'était pas dans une jolie petite histoire. Et pourtant, elle était là. A respirer, à penser à tout cela. Le sang qui coulait à travers les siècles pouvait bien remplir toutes les rivières et tous les océans, en dépit de l'immense boucherie, la vie demeurait.
Commenter  J’apprécie          91






    Lecteurs (2711) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Dead or Alive ?

    Harlan Coben

    Alive (vivant)
    Dead (mort)

    20 questions
    1822 lecteurs ont répondu
    Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

    {* *}