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Critique de Erik35


MEURTRE D'UN GAZON ANGLAIS...

Que peuvent bien faire ensemble une Laureline cantonnée à de la pure représentation - mais avec quel style, quelle élégance, quelle assurance ! - auprès d'une vieille et sympathique héritière, Lady Charlotte Seal, du clan Mac Culloughs, épouse de Lord Seal le chef du "Joint Intelligence Committe" de Sa Gracieuse Majesté, qui enquête sur la mystérieuse attitude de tous ceux ayant responsabilité de la force de frappe nucléaire, à l'ouest comme à l'est ; un Monsieur Albert toujours aussi pince-sans-rire, pris en charge, avec toute la "smartitude" britannique possible, par deux vieilles anglaises dans le train hasardeux - pour cause de grève générale, petit clin d'oeil aux terribles années Tatcher - qui doit le mener jusqu'à la demeure écossaise des Lord et Lady précédemment cités ; trois Shingouz (souvenez-vous, on les rencontre pour la première fois sur Point Central dans le très réussi, sans doute l'un des meilleurs : L'Ambassadeur des Ombres) ayant réussi à s'approprier quelques informations cruciales auprès du Colonel Tloc, le chef corrompu des polices de Rubanis ; d'un Valérian, enfin, qui revient d'un petit saut dans l'espace, parti chasser, pour une raison de lui inconnue, le Glapum'Tien de la fameuse planète Glapum, lequel répond au charmant prénom de Ralph...

Et bien, que fait-on dans tout château écossais qui se respecte - en dehors d'une destruction consciencieuse et répétée - façon "running gag" -, bien que parfaitement involontaire, de ce gazon auquel Milady apporte un soin quotidien et amoureux ? On va y rencontrer des fantômes, pardi ! Mais comme nos amis sont les hôtes de la haute, on vous priera de parler plus précisément de spectre, c'est tout de même moult plus classieux !

De ce fameux spectre, nous ne vous diront rien de plus à moins de démonter l'ensemble car, il faut bien le reconnaître, ce onzième volet, Les Spectres d'Inverloch, sans être vraiment loupé est tout de même très en-deçà de ses prédécesseur. D'un faux rythme pas toujours convaincant, souvent bavard, passant d'un de nos petits héros de papier à un autre sans logique apparente, son principal défaut est de n'être - et vraiment que cela - qu'un album de présentation, le "drame" ne devant se résoudre que dans la seconde partie de ce second diptyque - trop de diptyques tuent le diptyque ? -, intitulé "Les Foudres d'Hypsis" et dont la planète terre est à nouveau le noeud central.

On aura cependant plaisir à retrouver nos trois petits espions préférés, les tristement drôles Shingouz (qui, découvrant notre planète, vont aussi en savourer les charmes buvables. résultat : les voila passablement éméchés et pour longtemps...), ce couple de nobles "so british" ainsi que Monsieur Albert à l'humour toujours aussi acide. On y découvrira, par la bande et sans ajouter grand chose à l'histoire, que Laureline et Valérian sont ENFIN ensembles : Ouf ! mais... pourquoi de cette manière ? Et l'on appréciera les petites références pop de ces années 80 que les moins de quarante ans ne peuvent qu'à peine connaitre... (Un "E.T" et un "Snoopy" accompagnés d'un modèle réduit de fusée Pershing, ces missiles nucléaires qui firent tant parler d'eux en ces années de fin de guerre dite froide). On goûtera aussi la référence pas voilée du tout au dessin d'Enki Billal, à travers la copie d'une photo de groupe faisant directement référence à son cultissime "Partie de chasse" que Pierre Christin scénarisa pour le dessinateur franco-yougoslave.

Un opus en demi-teinte, il est vrai, même si le dessin de Jean-Luc Mézières sauve, en grande partie, le résultat. Il faudra donc attendre le second volet pour apprécier intégralement ce diptyque dont on devine qu'il se rattache imperceptiblement au premier titre de la série, La Cité des eaux-mouvantes, comme une sorte de pause, presque un retour aux sources, une grande boucle, souhaités par les auteurs afin de contempler tout le chemin parcouru, de la terre à la terre, en passant par les étoiles : vivement la suite !
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