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Critique de MarianneL


Fiction inspirée de la relation entre Raymond Carver et son éditeur, ici surnommé Ciseaux, ce récit est un roman à quatre voix, celles de Raymond - l'écrivain, Douglas - l'éditeur, Marianne - la première femme et première source d'inspiration, et Joanne - la deuxième femme et l'exécuteur testamentaire de Carver. Entre réalité et fiction, seul l'écrivain a conservé son identité, Raymond.

Douglas a forgé Raymond en coupant ses textes, il a inventé son minimalisme, ces coupes sombres qui ont porté Carver dans la lumière.
Stéphane Michaka réussit le pari de nous faire vivre de l'intérieur la dépendance réciproque entre l'écrivain et son éditeur, l'usure du couple et la séparation entre Raymond et Marianne, l'influence de sa seconde femme Joanne, la lutte de Raymond cherchant son écriture, et enfin son combat avec et contre la bouteille.

Une très belle histoire, dont on saisit facilement des tranches qu'on a envie de citer et de garder en mémoire, surtout évidemment quand c'est Douglas qui parle.

«J'ai l'imagination concise. Mon métier, c'est de réduire. J'édite des nouvelles, ces épopées en miniature.
La fille a un balai de caoutchouc, et dix pages plus loin, tout ce que vous saurez de sa vie, c'est qu'elle nettoie les vitres en passant de l'étage du dessous à celui du dessus. Ou peut-être pas. J'aime bien que ça se termine dans le flou.»

«S'il n'y avait pas Lorraine, j'oublierais de rentrer. Je passerais ma vie dans ce bureau, sans songer que j'ai une famille. Est-ce que j'ai une famille ? A quoi ressemble-t-elle ? Aux magazines alignés sur mes étagères ? Aux piles d'épreuves que je dois corriger ? Dans mon métier, on prend les mots pour de la chair. On entend battre leur sang. On se découvre une parenté troublante avec eux.»
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