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Critique de maliroland


Les deux Beune rassemble deux courts romans, La grande Beune paru en 1996 et La petite Beune paru cette année 2023. La petite fait suite à la grande et le tout fait 151 pages

Livre un.
Je dirai volontiers que l'histoire n'a aucune importance. Bien sûr, je suppose que Pierre Michon n'est pas en terre inconnue, et que ses personnages sont peut être inspirés de ces voisins de paliers.
La grande Beune vaut surtout, mon point de vue , par le style et les émotions qui par les jeux de mots et de phrases feront vibrer en vous je ne sais quoi de résonnant et de raisonnant.

Le narrateur instituteur prend donc son premier poste dans un village du Périgord. Rapidement il est ébloui par la buraliste 30-40 ans et tel un ado d'antan, ceux d'aujourd'hui sont gavés d'internet plus ou moins porno, cet ado d'antan a donc du mal à contrôler ses pulsions du bas ventre dès que des effluves d'Yvonne à ses narines frétillent sous carpe.

P 11. Début du livre en fait. C'est à Castelnau que je fus nommé, en 1961 : les diables sont nommés aussi je suppose, dans les Cercles du bas ; et de galipettes en galipettes ils progressent vers le trou de l'entonnoir comme nous glissons vers la retraite.
Aïe. Pas compris. Sont ce les cercles de Dante et à 20 ans glisser déjà vers la retraite. Qu'y a t il derrière cette phrase, et derrière bien d'autres dont je fais l'impasse à la compréhension.
En parallèle, les grottes préhistoriques, les peintures rupestres, les pêches truite carpe et autres brochets pas vu pas pris, et des locaux que je vous laisse découvrir.

P 41. elle avait sur la droite ainsi découverte, épargnant le grain de beauté mais le poignant au plus plein, largement bourgeonnant au cou, fleurissant plus bas sous le carrick et effleurant la joue d'un pétale abjecte, la marque épaisse, boursouflée de sang noir et plus meurtrie qu'un cerne, plus mâchée que ses lèvres, que laissent avec éclat les fouets.
Lisant vite, je ne comprends rien. Relecture lente, pas clair. Re re lecture, peut être une griffure près de son grain de beauté.
Et le narrateur qui tombe en pamoison. Pauvre ado.

Livre deux.
Sur mes gardes, je prends le temps de lire. 35 ans ont passé. Disons le vite, c'est plus limpide, attention néanmoins certaines phrases sont longues et digressantes, le fil du rasoir est vite perdu si vous avez sauté un poil trop loin.
De plus Pierre Michon se concentre aux dépens des truites et des grottes, un peu trop sur la relation narrateur-Yvonne.

P142. Je me souvins d'un autre temps, quand moi même à tâtons m'appliquais à cliquer les pinces des subordonnées sur la chair de la phrase, à enfiler des désinences sur l'hameçon du verbe ; à tailler les silex du sens.
Ouf malgré l'âge, 87 ans, l'auteur n'a rien perdu de son style qui enchante mes oreilles et auquel je n'y comprends goutte du moins en première lecture.

Obsédé, obsession, des reprises du livre un sous le jour du livre deux laisse à croire qu'Yvonne était de braise également et qu'en ces temps incendiaires faire attention est la moindre des choses.

Les deux Beune.
Un état d'esprit qui a évolué avec le temps. Un vieux Monsieur-narrateur qui peut être souhaite conclure pour une dernière fois. Un style ardu tout aussi qu'ardent. Les temps ont aussi changé et les femmes potiches, c'est terminé. Quant à l'avenir des impétrants, il n'y en a pas. Et fallait il consommer.

La phrase de la fin ainsi que j'aime à les citer. C'était du lait.
Chaud, froid, de vache de brebis d'amendes ou de coco, nature ou chocolat, nuage pour ma noisette bref à vous de goûter.
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