AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Junie


Mais quand va t-on enfin nous lâcher avec toutes ces injonctions au bonheur, au nirvanâ, au lâcher-prise, à la grande félicité intérieure, à la béatitude ineffable? A coup de méditation transcendantale, de séances de yoga, de voyages au Tibet, de marche dans le désert, de communication avec le cosmos, de feng-shui ou de spiritisme, chacun nous donne la vraie recette garantie de l'accès à la sagesse infinie, le chemin vers un moi authentique et nettoyé en profondeur.
Le dernier en date se paye le culot de nous balancer que tout ça n'est que foutaises et qu'il faut oublier au plus vite les préceptes des précédents ouvrages. Inutile de se farcir la position du lotus pendant des plombes ni de psalmodier des mantras en respirant de l'encens, c'est mauvais pour les poumons et pour les lombaires. Suffit juste de se la jouer cool et de pas trop se mettre la rate au court-bouillon. Et la méditation, on sait pas trop à quelle sauce la pratiquer, finalement.
Mais jusqu'où iront-ils dans le foutage de gueule? Surtout avec un titre aussi tarte!
Le développement personnel me sort par les yeux, cette vaste arnaque pour gogos qui génère de gros bénefs pour les gourous de tout poil (souvent barbus, les gars) avec produits dérivés en tout genre me fout les glandes. Derrière toutes ces petites ou grandes misères humaines il y a souvent de belles grosses névroses, qui mériteraient une vraie thérapie et non une couche de pommade pour les bobos. Quant aux autres, plus légèrement atteints, qu'ils s'en remettent à des moyens plus classiques, une petite aspirine, une tisane ou quelques bouffées de plantes séchées, et tout ira bien.
Je tiens cependant Fabrice Midal pour un type capable d'écrire de bien meilleurs livres, comme "Pourquoi la poésie? l'héritage d'Orphée", un essai dont j'ai dit le plus grand bien dans une autre critique et que je recommande aux amateurs de poésie. Car la poésie c'est la vérité qui jaillit toute nue de l'inconscient et ne s'accoutre pas des oripeaux du marketing. Elle pousse comme les herbes folles, pauvre comme une bohémienne qui dort sur la paille. Elle ne rapporte pas un kopeck aux éditeurs.
Commenter  J’apprécie          8011



Ont apprécié cette critique (33)voir plus




{* *}