"Selon les lois de l'aérodynamique, le bourdon ne peut pas voler: le rapport mathématique entre sa tête, trop grande; et ses ailes, trop petites, l'empêche de soutenir son corps en l'air. Mais le bourdon ne le sait pas: c'est pourquoi il vole", s'amusait Igor Sikorsky, un pionnier russo-américain de l'aviation, inventeur de l'hélicoptère, en développant la théorie de ce qu'il nommait "le pouvoir de l'ignorance".
Nous allons de masque en masque derrière lesquels nous nous dissimulons. Mais quand est-ce que je suis moi ? Quand est-ce que je touche la vie nue, cette chose qu'on ne contrôle pas, qu'on ne décide pas, qu'on ne maîtrise pas, et qui est là, et qui ne peut, au fond, que nous émerveiller ? Prisonnier de toutes mes identités, j'ai l'impression de ne plus être que ma fonction, ma position sociale, ma place dans ma famille. Quand je me fous la paix, je me désapproprie de ces fonctions, je redeviens un être humain, juste un être humain. Et c'est un soulagement extraordinaire...
Je n’ai aucun objectif, aucun but, pas même celui d’entamer ou de finir la journée dans un état d’esprit particulier.
Si je continue à pratiquer, tous les jours ou presque, c'est pour continuer à toucher la vie (...) J'ai appris à avoir confiance en ma capacité de m'émerveiller. Je me fous d'autant plus facilement la paix et j'éprouve alors cette sensation étrange qu'est la gratitude. La gratitude envers la vie, envers ma vie. Juste parce qu'elle est... (p. 180-181)
(La méditation) Elle ne nous demande rien. Elle ouvre un espace où nous sommes autorisés à nous foutre la paix. J'ignore s'il faut méditer tous les jours ou deux fois par semaine. Je sais seulement que la méditation est perdue d'avance si on l'installe dans notre vie comme une nouvelle consigne. Peu importe si vous n'arrivez pas à méditer certains jours. Si parfois, en vous asseyant, il vous arrive de vous lever aussitôt. N'essayez pas de relever un défi ou de tenter de réussir quoi que ce soit.
Être soi, ce n’est pas se définir, ce n’est pas une affaire expédiée par un test de personnalité chez un psychologue. Ce n’est pas s’étudier, c’est s’oublier.
Nous nous torturons à intégrer des normes, des injonctions, des modèles qui ne nous correspondent pas. Nous nous torturons parce que nous voulons mieux faire et que nous estimons ne jamais bien faire. Nous nous torturons parce que nous sommes persuadés que les autres, eux, savent bien faire. Nous nous torturons, souvent sans qu’il ne nous soit rien demandé.
J’ai cessé de vouloir être parfait. Et pour tout dire, je m’en fous. Je ne confonds plus l’ampleur d’une aspiration avec la cruauté du perfectionnisme. J’ai accepté l’incertitude.
Nous confondons formation et formatage.
Ne demande jamais ton chemin à celui qui le connaît. Tu risquerais de ne pas pouvoir t'égarer.
Rabbi Nahman de Bratslav