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EAN : 9782130625759
128 pages
Presses Universitaires de France (15/01/2014)
3.67/5   12 notes
Résumé :
La méditation fait, depuis quelques années, une entrée remarquée en Occident. Son succès grandissant interroge. Faut-il n’y voir qu’une réponse au stress généré par nos sociétés contemporaines ?
En revenant aux sources de cette pratique, en particulier aux textes du Bouddha, des moines du nord de la Thaïlande, des maîtres chinois ou japonais ou encore aux écrits des grandes universités monastiques du Tibet, Fabrice Midal nous invite à comprendre la richesse d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Voici un résumé des principaux points notés lors de ma lecture:
En Occident, l'engouement pour la méditation est surprenant. Elle doit principalement son succès aux bienfaits que les découvertes scientifiques ont mis en lumière. Provenant du bouddhisme, la méditation est présentée en Occident, de façon laïque, depuis les années 60.
La méditation fait référence à un exercice délibéré de l'attention, moments après moments, sans attente ni conception. Il s'agit de s'ouvrir à ce qui est. Etymologie meditari, derivé de mederi, prendre soin. Il s'agit de prendre soin par souci d'attention. Porter attention à l'expérience, au phénomène pour le prendre en garde, le recueillir. Dans ce sens, méditer n'est pas penser, mais soigner ou mesurer. Prendre la pleine mesure, se mettre en rapport avec la manière dont les choses sont. Trouver la juste manière d'être par l'attention juste. En sanscrit bhavana : cultiver (l'esprit), le libérer de ce qui le trouble. Donne to be en anglais et ich bin (je suis) en allemand. Habiter pleinement sa vie, créer un lien de familiarisation avec son être, cultiver son existence. Faire l'épreuve de la vérité de notre être. Pleine conscience, terme malheureux en français, c'est plutôt un mode originaire de l'esprit, la conscience étant ce dont on est libéré en méditant. Ce serait plutôt présence attentive ou pleine présence.
La popularité de la méditation en Occident se base sur la crise occidentale qu'entraîne l'abstraction scientiste dénoncée par Nietzsche, Bergson et Husserl. le scientisme serait une réaction de peur et de refus de la vie. Pour Husserl, c'est une crise de la rationalité, nihilisme (les choses n'ayant plus d'existence propre, mais étant considéré en tant que problème de gestion ou de domination) et désespoir. La méditation serait une réponse à cette crise en redonnant droit à l'être.
Les initiateurs, Taisen Deshimaru, Shuryu Suzuki et Chögyam Trungpa insistent sur la connaissance plus directe et vivante que le savoir livresque.
Redonner droit à l'expérience de tout un chacun dans un univers où on l'a perdu. La méditation nous invite à nous ancrer ici et maintenant pour surmonter la déshumanisation.
La posture pour méditer peut être la position du lotus, jambe croisées, même assis sur un chaise, face à un mur, etc. le tronc droit, les yeux ouverts, la respiration calme. La respiration est un bon support à l'attention car elle est un pur mouvement qu'il n'est pas possible de figer.
Entre agitation et torpeur, le méditant doit trouver un équilibre pour découvrir l'attention juste, pleine détente pour faire un avec ce qui est sans en être conscient ou dire : je médite. Il faut éviter d'être dans le « je suis ». Certains méditent en marchant.

Toutes les grandes formes de méditation comportent une base commune : l'attention et la vigilance discriminante, shamatha et vipashyana. Recueillement et connaissance ou fixation unificatrice de l'esprit et observation vigilante ou calme et vision pénétrante ou pacification et vision profonde ou se poser et voir, tous des synonymes. Shamatha consiste à poser son esprit sur un point précis pour dissoudre la confusion, les tourments émotionnels et le bavardage mental pour favoriser une tranquillité très profonde. 40 objets peuvent être utilisés pour servir de support (voir Visuddhimagga le chemin de la pureté). Vipashyana est la vision claire, le discernement qui permet de voir les choses telles qu'elles sont à la manière de l'insight ou de l'intuition. Dans le theravada, observation de souffrance, impermanence, non-identité et non fixation. Laisser flotter une ouverture vigilante. le méditant, étant capable de se poser pleinement, il réalise qu'il n'a plus besoin de développer une attention soutenue ; cette dernière naît spontanément en lui. Cet élément de reconnaissance d'un état naturel de l'attention est alors ce que l'on appelle la vision pénétrante.
Le theravada et les moines de la forêt met l'accent sur l'attention scrupuleuse accompagné d'un examen précis des phénomènes mentaux pour remonter à la racine de l'esprit. Il faut garder la porte des sens parce que les irritants psychiques se cachent dans les sens. Il faut noter les pensées et les activités du corps en répétant : pensée, pensée, pensée.

Vipassana (de Goenka) sont des cours résidentiels de 10 jours pendant lesquels les participants observent un code de discipline stricte.
Dans le tchan, la transmission est directe en dehors des écritures ; ne pas être assujettis aux textes ; révéler directement à chaque homme son esprit originel ; contempler son propre esprit et réaliser la bouddhéité. le zen provient du tchan, mais il met l'accent sur l'effort, les formes strictes et l'austérité. L'amour bienveillant doit faire partie de samatha-vipassana sous forme d'accueil entier, chaleur et ouverture. Diriger cet amour vers soi puis vers nos proches.
Dans les grands textes du bouddhisme, trois concepts clés : shila, samadhi et prajna. Shila, la conduite, la discipline, la manière de se tenir. Accorder notre manière d'être à la vie méditative. Samadhi, le résultat de la pratique, une paix profonde. Prajna, connaissance première, discernement. le Satipatthana Sutta est un texte fondamental. Il explique que cultiver l'attention à se garder présent à soi-même est précisément la voie. L'attention s'établit sur quatre domaines : le corps, les sensations, les états d'esprits et la nature inconditionnelle de son propre être.
L'Anapanasati Sutta recoupe le précédent et divise 16 modalités de respiration et s'intéresse à la manière dont notre respiration a un effet sur notre esprit et vice versa. L'abhidarma montre comment les événements mentaux se solidifient et donne naissance à la torpeur ou l'agitation qui vont dériver en toutes les forment de confusion, d'illusion et de souffrance. le Visuddhimagga est le manuel du bon méditant. Il expose pas à pas les étapes du chemin qui mène à la libération des peines.

Dans Les étapes de la méditation, Kamalashila décrit la pratique de Shamata et les 6 obstacles et 8 antidotes.

Le Shobogenzo de Dogen et les oeuvres de Shogyam Trungpa sont à lire.
La méditation n'est pas une forme d'évasion, l'austérité du zen, le mysticisme tibétain ni un outil de bien être scientifique. La méditation n'a qu'une seule prétention : entrer en rapport avec un état d'ouverture primordial.
La médiation sert à nous libérer du règne de l'utilité. Voici ces principales finalités : Être plus présent; nous libérer de nos schémas mentaux habituels; rentrer à la maison sans identité, moi ou égo, être libre, c'est-à-dire retrouver le discernement fondé sur l'expérience directe; découvrir la bonté du coeur humain, ne plus avoir peur, découvrir la paix et l'ouverture, c'est-à-dire l'esprit vaste sans contour, sans commencement, sans possibilité de s'installer ou de fin.
Il est important de libérer la méditation des écueils relatifs à la psychologie (échappatoire spirituel, en faire une méthode soignante), de la psychanalyse, de la fausse perception sereine d'un moi uni, et de sortir de la sphère du moi. Ce n'est pas une construction de soi, mais plutôt l'épreuve d'une sorte de sens connaissable, l'abandon de toute position et affirmation tranchée. L'épreuve de la bonté et de la bienveillance sans médicament. Pour prévenir les rechutes de dépression, dues aux ruminations incessantes, certaines approches s'appuient sur la méditation avec protocole, c'est retrouver le sens de l'attention nue.
Les expériences des artistes modernes s'apparentent à la méditation. Nous rendre voyant, rendre à la sensibilité sont pouvoir imaginatif. L'art moderne est dégagé des conceptions grecques ou classiques, l'absence de repère peut être une chance d'écouter ce qui surgit dans l'expérience nue.

La phénoménologie et la méditation se recoupent. La posture, l'attention au souffle, être dans le temps, laisser surgir le présent hors de la volonté, en faisant face à ce qui donne liberté.
La méditation est présentée de trois façons en Occident : religieuse, mercantile et spirituelle. La religion catholique rejette la méditation sous l'appellation de quiétisme.
Cinq défis de la méditation : la méditation doit s'inscrire dans les réalités de notre monde moderne. Elle doit être explicitée en détails aux occidentaux. Il faut se libérer de l'esprit et non du corps. La bienveillance aimante est trop souvent évacuée de la méditation, mais fait partie intégrante de la méditation comme disposition de notre être tout entier. La méditation est une forme de liberté face à la mentalité uniforme des masses.

Bonne introduction à l'histoire, aux méthodes, aux conceptions de ce qu'est que ce que n'est pas la méditation dans le format court et apprécié de la collection Que sais-je ? Un beau tour d'horizon pour un apprentis comme moi. J'ai maintenant plein d'autres textes à lire.











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Un livre intéressant pour appréhender la méditation de manière globale sous ses différents aspects. Il permet d'avoir une première approche de ce que peut être la méditation et d'acquérir quelques connaissances de base avant d'envisager une pratique plus approfondie. J'ai trouvé la partie relative aux sciences et neurosciences particulièrement intéressante.
Par contre si cet ouvrage est très bien pour une première approche il est insuffisant pour quelqu'un qui souhaiterait approfondir ses connaissances. Il ne s'agit pas non plus d'un mode d'emploi pour débutant. On est plus dans le registre de la culture générale.
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'La méditation nous fait découvrir l'esprit originel qui sous-tend toute pensée. Pratiquer, c'est découvrir cet esprit vaste qui n'a pas de contours, de commencement, de possibilité de s'installer, ou de fin'

Moi, j'arrive pas à digérer ce genre de littérature.

Contrairement à certains auteurs qui possèdent leur sujet et savent le restituer en une synthèse claire, j'ai eu le sentiment de lire une compilation de notes pas toujours bien traduites de scientifiques et philosophes à travers le temps et à travers le monde. Mais bon, j'ai compris les deux étapes, shamatha et vipashyana, se poser et voir clairement ce qui est.

Pour le reste, on m'a conseillé Christophe André...
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Très bon opus de la collection "que sais-je". Un texte clair, concis, compréhensible qui nous fait parcourir les étapes essentielles de la pratique méditative. Une méditation occidentalisée, sans ésotérisme ni exotisme inutile. Une référence de petit format, à emmener partout!
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critiques presse (1)
LaTribuneDeGeneve
08 février 2021
Star médiatique de la méditation, le Français considère cette manière compliquée de fonctionner comme un don.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
' Vous avez regardé cette statue, son visage, cette expression absolument étonnante par le fait qu’il est impossible d’y dire si elle est toute pour vous ou toute à l’intérieur. » Cette remarque éclaire profondément le sens de la méditation où il ne s’agit ni d’être tourné vers l’intério- rité – contrairement à une illusion tenace – ni d’être tourné vers le dehors. La figure sereine de Bouddha, exemple parfait de méditant, son presque sourire, ses yeux mi-clos témoigne, explique-t-il, d’un autre rapport au désir, référé au registre de la vérité, qui éclaire le sens authentique de la présence méditative – sans intérieur et sans extérieur.
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La méditation nous fait découvrir qu’il est possible d’entraîner notre esprit et notre cœur. Trop souvent notre esprit est emporté par des schémas habituels ; nous voici pris par la compétition, l’avidité, l’orgueil, l’angoisse, le sentiment de ne pas être à la hauteur, la frustration ou l’agitation… Méditer, c’est découvrir que nous pouvons faire quelque chose. Nous pouvons prendre notre existence en main, et contrairement à une idée souvent inconsciente selon laquelle on est comme on est, changer est tout à fait possible.
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La méditation n'étant pas un outil, non seulement elle ne sert à rien mais surtout elle nous libère du règne de l'utilité. Elle nous rappelle qu'un être humain est d'autant plus reconnu dans son être et sa dignité qu'il n'est pas un moyen en vue d'une fin. En ce sens, la méditation préserve l'humanité qui est en chacun d'entre nous.
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Le mot [méditation] vient du latin meditari, dérivé de mederi, qui signifie prendre soin (et que l'on retrouve dans notre mot « médecin »). Or, dans la méditation telle que l'entend la tradition bouddhique, il s'agit bien de prendre soin. Comment ? Par un souci d'attention. Le mouvement de la méditation repose sur le constat que, au moment où je porte attention à une expérience ou à un phénomène, il est pris en garde, recueilli.
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Cette entente de la méditation débouche sur une célébration neuve d’un état spontané et naturel. La conscience de soi nous dissocie : je fais quelque chose et dans le même temps je m’admire, me juge, cherche à me contrôler. Entrer dans l’instant présent doit nous permettre de découvrir une sincérité de l’esprit non déchiré et qui n’hésite donc pas entre plusieurs choix. C’est en ce sens que Dogen évoque l’expérience de « non-pensée », ce qui ne signifie pas l’absence, voire le déni de la pensée. Dogen insiste, la méditation n’est ni « penser », ni « ne pas penser »; elle est le « non pensée » ! Ce point est souvent mal compris, car on vent réduire le non pensée au fait de ne pas penser. C’est une profonde erreur ! La non-pensée est la pensée non produite, non fabriquée, qui ne dépend d’aucune conception ou jugement mais aucunement un état léthargique.
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