Citations sur Frappe le ciel, écoute le bruit : Ce que vingt-cinq ans.. (9)
Pour méditer, tout le monde possède tout ce qu'il faut. L'être humain a cette chance insigne qu'il lui est donné la possibilité d'être pleinement présent.
Ce fut pour moi une découverte étonnante. A partir du moment où je me suis engagé à pratiquer quotidiennement, j'ai découvert que, quel que soit l'état dans lequel j'étais, quelle que soit ma confusion ou ma douleur, je pouvais toujours revenir à la simplicité de la présence nue. La méditation ne vous apporte rien de nouveau, elle n'ajoute rien à votre être fondamental, elle vous fait découvrir un trésor que vous avez déjà sans vous en être jamais rendu compte.
L'essentiel est de le reconnaître.
Lors de ma première séance, je découvris que méditer consistait simplement à être comme j’étais en y portant attention. Il ne fallait rien chercher à réussir, mais simplement reconnaître ce qui est. C’était extraordinaire.
Ne limite pas l'immensité de la présence.
La pratique de la méditation nous fait entrer en rapport avec un sens de présence beaucoup plus vaste que toutes nos conceptions. L'important est de ne rien restreindre. De laisser la présence irradier pleinement au point de nous faire perdre les contours habituels de notre visage. La présence n'est rien que nous puissions concevoir. C'est l'immense par delà l'immense. Nous avons tendance à en limiter la radiation parce que de cette présence nous ne savons rien, nous ne pouvons rien en dire. Nous voudrions la ramener à du déjà connu.
Toute la pratique consiste à devenir familier avec cette immense immensité. Ne pas la limiter implique donc de s'en remettre entièrement à ce qui vient nous déconcerter en elle.
Il y a quelques années, je suis allé pour la première fois en Bretagne, dans un endroit typique de cette région. Tout était là : les rochers, l'océan, le ciel rose... Or, à mon grand désarroi, je ne percevais qu'une série de cartes postales. Je ne faisais que regarder des images. J'ai essayé de voir l'océan et les rochers, sans passer par le filtre de ces clichés. Je n'y arrivais pas.
Enfin, à force de patience et d'attention, un soir, d'un seul coup, j'ai éprouvé dans tout mon corps l'unité entre l'eau, les rochers et ma présence. Je ne contemplais plus un spectacle, une sorte de photographie ou d'image télévisée. J'étais avec les rochers.
Cette expérience toute simple de présence ne se donne à vivre que pour autant que nous parvenions à désobstruer nos perceptions, notre esprit et notre cœur. Voilà exactement ce que j'apprenais en méditant. ll existe un présent vivant, en deçà de nos préoccupations et de nos habitudes de pensée et de comportement, une réalité beaucoup plus vaste. Il n'est pas facile d'y accéder.
A force de savoir beaucoup de choses, on oublie parfois l'essentiel.
Dans l'imaginaire, tout est parfait. Dans la réalité, n'est-on pas toujours un peu déçu ?
Avec la méditation, il s'agissait que chacun, quel qu'il soit, ait le droit d'être comme il est.
La solitude n'est pas immédiatement une amie. Elle nous fait longtemps peur.
Après toutes ces années où, à l'école, j'étais sans cesse confronté au principe selon lequel il est toujours possible de faire mieux et que chaque travail doit être évalué et critiqué, voilà que l'on me proposait une tâche qui ne demandait aucune compétence. Mon sentiment de n'être jamais à la hauteur était comme court-circuité à la racine. Méditer, je le découvrais, consistait simplement à être comme j'étais en y portant attention. Il ne fallait rien chercher à réussir, mais simplement reconnaître ce qui est. C'était un profond soulagement. […A]vec la méditation, il s'agissait que chacun, quel qu'il soit, ait le droit d'être comme il est.