Nous nous laissons souvent entraîner dans nos vies par nos peurs, par nos habitudes, par les incertitudes et nous en sommes malheureux.
La crainte du changement, la peur de la position incommode dans laquelle nous risquons de nous trouver provisoirement nous poussent à en détourner les yeux, à renoncer par lassitude, à retomber dans notre routine grise.
Notre fuite est vaine. Nous sommes l’autruche qui se cache la tête dans le sable, en espérant que les emmerdes passeront leur chemin sans nous voir.
Pour réussir, une stratégie nécessite une intelligence souple, des compromis, des biais, une agilité qui est certes de la ruse, mais une ruse qui n'est pas tricherie, qui est aux antipodes de la malhonnêteté.
La réalité, c'est tout ce qui forme mon existence, y compris ces petits grincements dont je pense qu'ils m'entravent : pourtant, ils sont la réalité même.
Je n’existe pas dans le passé mais dans ce que j’ai à créer à partir de la réalité telle qu’elle est
Le surf est un vieil art polynésien, un rituel de passage réservé à l'origine aux princes et aux rois qui démontraient leur puissance en affrontant les vagues sur une longue planche de bois. Ils n'étaient pas plus musclés que les autres, mais ils se transmettaient un secret infaillible : l'intensité de la présence face à la violence de la vague.
La vague qui déferle ne peut être contrôlée ni annihilée. Refuser de la voir n'est pas non plus une solution : sa violence emporterait le surfeur le plus aguerri comme un simple fétu de paille. Le seul moyen de ne pas se laisser écraser par elle est d'entrer en rapport avec elle, de se mouvoir en harmonie avec elle, de danser avec elle et ainsi de la dompter.
La vraie morale est inséparable du plaisir. Elle n'est pas la pitié, condescendante et humiliante pour celui qui la reçoit, à peine gratifiante pour celui qui la donne, mais la réelle générosité, une ouverture à l'autre, un mouvement à deux qui nous octroie à tous les deux le sentiment d'un accomplissement libre et juste d'un don gratuit et heureux.