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Citations sur Traité de morale pour triompher des emmerdes (17)

Les lions n'existent pas seulement dans les fables de La Fontaine : on les croise dans la vraie vie. Ce sont des personnages pervers - ou, du moins, compliqués. Mon lion peut être mon supérieur hierarchique, mon voisin de bureau, mon enfant difficile, parfois ma compagne ou mon compagnon. Indépendamment de nos positions respectives, nous sommes inégaux : le lion me fait croire en sa puissance, en son pouvoir de domination, il m'impressionne et, sans m'en rendre toujours compte, je me laisse prendre à son jeu. Je me laisse enfermer dans le rapport de force qu'il instaure et, au moment où je me sens victime, je perds mes derniers moyens. Le piège se referme : j'octroie au lion le pouvoir de me dévorer - de me pourrir l'existence.
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Dans la vraie vie, les portes closes existent. On se heurte à elles en permanence : une administration tatillonne, un supérieur qui ne prend pas en compte nos arguments, un adolescent qui refuse d'entendre raison ... Ces portes là sont souvent blindées, ce qui ne signifie pas qu'elles soient infranchissables. Elles sont comme les coffres-forts réputés inviolables dont des cambrioleurs de haut vol parviennent à trouver la bonne combinaison pour les ouvrir sans les forcer.
Devant elles, notre premier réflexe est de nous décourager : nous renonçons trop vite, nous partons. Ou alors nous essayons de les défoncer. Nous cognons, nous tapons, la porte ne s'ébranle pas et il ne nous reste qu'une épaule fracassée et un immense sentiment d'impuissance, de frustration et d'injustice.
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Quand je suis porté par l'amour - d'un être, de la justice, de la beauté, du travail, de l'humanité, de la vie –, je ne calcule plus, je suis poussé en avant par un allant bouillonnant d'ardeur qui m'amène à me dépasser pour atteindre l'indiscutable, le but que je sais devoir atteindre. Je ne me soumets pas au petit, je vise le grand. Je suis porté par une verticalité, je vais rencontrer ma vaillance, franchir le pont de l'Épée. Je vais me révéler humain.
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La chance ou la malchance ne nous tombent pas dessus par le seul pouvoir des dieux, mais elles dépendent bien souvent de nos propres choix.
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La vague qui déferle ne peut pas être contrôlée ni annihilée. Refuser de la voir n’est pas non plus une solution : sa violence emporterait le surfeur le plus aguerri comme un simple fétu de paille. Le seul moyen de ne pas se laisser écraser par elle est d’entrer en rapport avec elle, de se mouvoir en harmonie avec elle, de danser avec elle et ainsi de la dompter.
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" Mon être m'attend", disait encore Jankélévitch. Nous avons à le réaliser, à l'accomplir, à le faire être : il n'existe pas une fois pour toutes. Vertigineuse responsabilité ! Cela m'engage, m'oblige à avancer, pour le rejoindre, le retrouver? Car je n'existe pas dans le passé, mais dans ce que j'ai à créer à partir de la réalité telle qu'elle est.
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Nous avons peur de nous blesser, peur de risquer, peur de sortir des chemins balisés. Nous voyons des lions partout et nous nous laissons engourdir par attachement à des habitudes que nous espérons à tort capables de nous assurer le confort et la sérénité. Nous renonçons sans même nous en rendre compte. Nous ne tentons pas un concours, nous ne postulons pas à un emploi par peur de l'echec. Au fond, nous préférons ne pas prendre le risque d'être déçus plutôt que d'être déçus. Nous nous gardons de sortir de e que nous connaissons, même quand nous souffrons, pour entrer dans l'inconnu. Nous ne nous rendons pas compte que la pire vie est celle qui ne risque rien...
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Nous avons appris à passer outre nos sentiments les plus profonds, et ce n'est pas normal. À ne pas dire "non", alors que le "non" fait partie du mouvement de la vie. Je ne suis pas un salaud quand je dis non. Je ne suis pas gentil parce que je me laisse systématiquement écraser. Le "non" nous est autorisé par la vraie bienveillance. (...)
M'écouter est bien plus que prendre passivement acte des quelques émotions fugaces qui me traversent l'esprit ou le coeur. M'écouter est un parcours, un travail d'extrême attention en direction d'un quelque chose qui est là mais qui ne se montre pas. C'est un exercice de discernement qui prend du temps, qui ne consiste pas à "savoir" mais à "sentir".
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Notre compagne (ou notre compagnon) ne bouge plus le petit doigt pour nous aider ? (...) nous laissons les rancoeurs s'accumuler et, un beau matin, nous décidons de tout déballer avec l'idée que l'autre, emporté par la vigueur de notre vérité, reconnaîtra ses torts et que le conflit sera désamorcé. N'est-ce pas plutôt l'inverse qui se produit ?
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Nous n'avons pas autant besoin de consolation facile, de bons sentiments, que de vérité dite avec art, c'est-à-dire en y mettant tout son être, tout son coeur, en lien avec l'autre, en pariant sur la relation. Nous avons besoin de la vérité car, d'une manière qui ne cesse de me surprendre, c'est elle qui nous apaise, nous soulage. Si quelqu'un nous dit une parole vraie, même si elle n'est pas toujours agréable à entendre, elle nous fait du bien en profondeur.
Il y a, aujourd'hui plus que jamais, une urgence de la vérité.
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